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Un chagrin infini

Cela fait longtemps que je remets d’écrire ici ou ailleurs, parce que je suis prise par autre chose, qui m’empêche d’agir, ou simplement d’écrire.

J’ai du chagrin en permanence.

Comment le dire, comment l’expliquer, comment ne pas l’expliquer. Pourquoi en parler, c’est comme ça, j’ai du chagrin en permanence.

Tu connais Ellinor, dans Raisons et Sentiments, de Jane Austen ? Je l’ai toujours aimé, j’ai même de la tendresse pour elle, parce qu’Ellinor, elle ferme sa gueule, alors qu’elle aurait tant à dire, tant à pleurer et réclamer. Mais Ellinor c’est le genre de grande fille qui souffre intérieurement, qui ferme sa gueule, qui est toujours là pour les autres et qui affiche un joli sourire, parce qu’elle est polie.

Je ne suis pas autant polie qu’Ellinor, et il m’arrive de chouiner, de former ce qui s’apparente plus à des rictus qu’à des sourires, mais je crois que je sais rester constamment gentille, affable, de bonne humeur (limite comique vous diraient mes collègues) et serviable.

Passé ce petit jetage de fleurs, j’en reviens au même point : j’ai du chagrin en permanence.

Je vis avec un cadavre depuis presque quatre ans. Le cadavre d’un enfant que je n’ai pas eu le temps de connaître, si on excepte les huit mois et quelques de grossesse.

C’est magique, il y a des gens que l’on aime, que l’on plaint, que l’on soutient dans les moments difficiles sans qu’ils n’aient à en formuler le besoin. Et c’est bien.

Et puis il y a moi.

Moi, qui ai attendu quelques semaines un coup de fil amical, la visite de ma mère, ou de ma belle-mère, ou d’une amie, n’importe laquelle, pour m’aider  passer le cap, le deuil de l’enfant.

Moi qui attends encore d’être prise dans les bras par n’importe qui, un parent, un ami, et me soulager du poids de cette perte, pleurer un peu, juste dire à quel point ça fait mal, à quel point je me sens vide et mal.

Mais rien. Tout juste si on ne m’a pas envié le long arrêt maladie qui s’en est suivie, sur le mode « tiens, t’as pas encore repris le boulot, quand même ! ».

Comment dire…

Pas un mot, pas un signe, pas une visite.

J’avais qu’à réclamer. Certes. Et je suis folle, je compare, je me mets à noter que tiens, avec X qui a perdu un fœtus de trois mois un peu après moi, on est tellement plus empressé, on me somme même de compatir et de comprendre. Et je comprends, oui. Je comprends qu’il y a un problème.

Quand tout le monde réagit de la même manière avec une personne, on a tendance à penser que le problème ne vient pas d’eux, mais de la personne dénominateur commun. En l’occurrence, moi.

Il y a comme un mur invisible autour de moi, un mur que je dois dresser certainement ? Je n’en sais rien. Enfin, je sais ce que je porte dans mon cœur, je crois connaitre mes défauts, mes qualités. Souvent pour me rassurer, je me répète que je suis gentille, polie, que je fais des compliments sincères, que je n’aime pas dire de mal, ni faire de mal. Tout cela ne suffit visiblement pas à être aimé, aimable, appréciable.

Je reste bloquée, craintive, et finalement trop méfiante des autres. Ai-je tort ? Certainement. Mais c’est difficile de sortir de ce schéma maintenant que j’y ai bien réfléchi, que j’ai intégré le fonctionnement des « autres » par rapport à moi.

Je les évite. Les rares fois où cela n’est pas possible, cela ravive ma souffrance.

Je ne sais plus parler de moi, j’aime encore écouter les autres et les aider, mais je ne suscite pas la même chose en face, c’est comme ça. Ce n’est pas si grave, on s’y fait. On se fait à tout.

On n’aime pas les gens tristes, et moi j’ai de plus en plus de mal à le cacher, que je suis souvent triste. A force de l’être on ne sait plus pourquoi on l’est, cela devient la normalité, un mode de vie.

Je sais que je suis triste d’avoir perdue ma joie mon bébé.

Je suis triste d’avoir été seule avec cette souffrance.

Je suis triste de donner cette impression constante de « elle peut se débrouiller, elle retombe toujours sur ses pattes », quand je voudrais juste poser ma valise et dormir.

Je suis triste d’être acrimonieuse et méfiante.

Je suis triste de ne pas arriver à oublier.

Je suis triste de ne pas arriver à passer à autre chose.

Je suis triste de ne plus exister vraiment.

 

Je crois que j’avais besoin de dire tout ça à quelqu’un, à personne, à tout le monde. C’est aussi pour dire qu’en fin de compte, ce n’est pas grave, puisque c’est comme ça, faisons avec.

Dire ces choses là éloigne les gens, ou leur fait peur.

J’aimerais que certaine choses changent.

Suffit-il de l’espérer ?

Commentaires

  • On ne peut pas oublier, jamais.

    Je comprends ô combien ce que tu ressens...
    http://ondine.keltia.net/

    Gros bisous, @Keltounet.

  • « Je suis triste de donner cette impression constante de « elle peut se débrouiller, elle retombe toujours sur ses pattes », quand je voudrais juste poser ma valise et dormir. »

    Ô que je comprends, ô que j'empathise, même si la cause n'est pas la même...

  • je n'ai pas vécu le drame qui a été le tien mais je me reconnais dans ton mode de fonctionnement...souvent je fais en sorte de poser beaucoup de questions pour ne pas parler de moi...souvent on m'a cru forte, celle qui rebondit toujours (mais ces personnes là prennent elles vraiment la peine de nous connaitre parce qu'il suffit un peu de "creuser" pour s'apercevoir que les choses sont plus complexes)...triste de lire que tu n'as pas été accompagnée dans ces moments là, que tu portes toujours cette douleur 4 ans après seule...qui peut croire que la vie peut continuer comme si de rien n'était après avoir vécu ça ? pour pouvoir passer à autre chose comme tu dis, il faut peut-être pouvoir l'exprimer et pas seulement par écrit, dire la souffrance et voir qu'on l'entend, la comprend et alors seulement accepter de vivre autre chose même si cela ne s'effacera jamais

  • Ton billet est terriblement touchant, ton chagrin tellement présent...
    Faire comme si de rien n'était je connais, mais il est un moment où il faut aussi savoir exprimer sa douleur, tu as le droit d'être égoïste et de demander de l'attention. Cette perte est tout sauf anodine, la douleur et le chagrin seront toujours là, mais tu as le droit de mettre des mots dessus...
    Je t'envoie plein de pensées positives en espérant que ce cap sera franchi et que tu trouveras le moyen d'exorciser cela.
    Des bises, prends soin de toi.

  • Tes mots me touchent et je comprends ce gouffre de chagrin qui semble infini. La douleur de ce deuil difficile, ces deuils difficiles, le deuil de ce bébé, de la maman que tu aurais du devenir, de la famille qui devait se créer... Il faut du temps pour que le chagrin s'estompe et que la vie reprenne le dessus. Parfois on a besoin d'une aide (psy ou autre) non pas pour accepter cette injustice de la vie mais pour avancer avec, puisqu'elle fait partie de toi et de ton histoire. Il n'est pas question d'oublier cet enfant mais pour comprendre et dénouer cette douleur... Je t'envoie de bonnes pensées et je t'embrasse.

  • J'ai rangé des affaires dans le bureau aujourd'hui et je suis retombée sur tes cartes, j'ai pensé à toi et je me suis demandé comment on avait arrêté le fil de nos échanges. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que j'y songe. Je n'en sais rien. Ce soir je ne peux m'empêcher de me sentir coupable en te lisant. Mais ne parlons pas de moi. Je crois que tu as raison d'attendre certaines choses des autres, raison de penser que les proches, amis ou famille peuvent être présents sans qu'on leur demande quoi que ce soit, raison de penser qu'ils pourraient juste comprendre ta douleur, ta souffrance. Mais je pense également qu'il faut le crier ce chagrin, d'abord pour évacuer et reprendre ton souffle mais aussi pour les appeler à l'aide, parce que s'ils ne viennent pas à toi c'est peut être parce qu'ils n'osent pas ou plus... Et même 4 ans après ce n'est pas trop tard... Je t'embrasse.

  • Oh mince... Ton billet... Bref j'ai pas les mots... Je t'embrasse fort, je n'imagine pas la douleur mais je la comprends... Tu fais bien de lâcher tout ça ici...

  • Pourtant, quand vous écrivez ça, on a envie de s'occuper de vous, de votre tristesse pour l'habiller en joie. Alors, peut-être faudrait-il continuer à écrire, et commencer à parler vrai.
    Amitiés, même sans vous connaître,
    G.

  • Oh Océane ! Que j'aimerais te tenir dans mes bras ce soir et pouvoir t'aider à évacuer tout ton chagrin.


    Océane, viens prendre l'air au bord de la mer !

  • Un peu comme Lalydo, je pense qu'il faut extérioser car une telle douleur ne part pas comme ça... Poser ses valises, enfin être entendue, pour retrouver le courage et l'envie d'avancer. Bon courage Océane, je pense bien à toi et je fais de grosses bises.

  • J'ai vécu la même chose il y a deux ans... Comme je comprends... Courage et plein de réconfort!!!

  • Je n'ai pas vécu ton drame et je ne peux qu'imaginer ta souffrance.
    Je me rappelle que tu m'avais envoyé un mail lorsque j'ai été agressée me disant que tu étais là pour me réconforter.
    Malgré le fait que tu "disparaisses" des fois de la blogo, n'hésite pas à venir vers moi. Je pourrai moi aussi de mon côté le faire, c'est vrai. Les liens ne sont jamais rompus. N'hésite pas si tu as besoin. Je suis là.
    Je t'embrasse bien fort

  • Comme dit plus haut, je comprends et je compatis, même si les raisons ne sont pas les mêmes.

    Je pense à toi ma belle... et si tu en as envie tu as mon email.

  • Je ne peux pas te dire que je comprends ta peine, je n'ai pas vécu ce drame alors ce serait mentir que de dire "je te comprends".
    Ma voisine de palier a perdu son bébé en fin de terme, c'était l'année avant que je sois enceinte. Puis l'histoire s'est répétée l'année suivante. Nous ne nous parlions que très peu mais j'ai toujours ce sentiment de gêne quand je la croise, comme si je devais m'excuser que pour nous cela ait "marché", je culpabilise quand Midinette hurle la nuit en me disant les pauvres, ils doivent encaisser.
    Pendant ma grossesse l'une de mes meilleures amies a perdu des jumeaux, pareil, je suis certaine de ne pas avoir été à la hauteur. Ce n'est pas évident d'évoquer le sujet mais sans en parler on sait qu'il y a ce passé qui reste toujours présent.

  • Bon courage. Encore beaucoup de moments de tristesse t'attendent avant de pouvoir vivre avec cette tristesse. Impose à tes proches de t'aider! Débarque chez eux et pleure, crie, hurle pour qu'ils puissent entendre ta douleur, la comprendre et te réconforter, te prendre dans leurs bras.

    Un jour heureux (futur!) te permettra de pouvoir vivre avec cette tristesse. En attendant, je t'envoie tout mon soutient.

  • Les gens peuvent parfois être d'une insensibilité déconcertante. J'espère que lacher tout ça ici t'a fait du bien. Je te fais pleins de bisous

  • beaucoup d'émotion dans ce post, j'ai été très touché, bravo pour ton courage

  • Si nous habitions pas trop loin, si nous nous connaissions, je t'inviterai à passer un moment chez nous. À papoter, à regarder les enfants jouer, crier, se rouler dans l'herbe. On passerait peut-être trois heures devant un thé ou un chocolat comme je l'ai fait ces jours-ci à écouter une femme de mon entourage qui est en dépression.

    Pour soigner ta maladie je te prescris un flacon d'amour et un flacon d'amitié. Pas de limite de dose et ordonnance à renouveler aussi longtemps que ta vie.

    Bonne journée. Prends soin de toi.

  • Ton billet est très touchant Océane. Je comprends ton chagrin même si rien d'aussi terrible ne m'est jamais arrivé, on ne peut pas oublier. Je t'embrasse poulette, à défaut de te prendre dans mes bras.

  • Bonjour Oh Céane
    je ne vous connais pas,
    mais, je partage avec vous cette douleur de la perte d'un enfant
    fut-il encore à naitre
    il va vous falloir du courage,on ne guéri pas d'une telle perte (cela fait plus de 40 ans pour moi et il m'arrive encore de pleurer)parce ce n'est pas dans la logique des choses de perte son enfant,c'est la pire chose qui puisse arriver,et personne ne pourra jamais comprendre votre douleur qui ne l'ai vécue,ne vous retenez pas de pleurer ,de crier ,ne vous renfermez pas sur votre douleur

    et puis, un jour, vous arriverez à vivre avec, elle sera plus supportable,
    le temps fera son travail d'apaisement,
    c'est ce que je vous souhaite de tout coeur
    courage
    bien cordialement
    FM

  • Oh mon dieu comme je voudrais te serrer dans mes bras, t'écouter et te dorloter...

    C'est arrivé l'an dernier à mon amie et je l'ai accompagnée dans son chagrin, ce deuil d'une vie qui n'a jamais existé qu'au fond d'elle même, pendant presque 9 mois, j'ai passée des heures à l'écouter parler,pleurer, rire, vivre pendant ce congé maternité sans maternité, j'ai vu les gens autour d'elle fuir devant l'horreur de ce qu'ils imaginaient, j'étais impuissante à son chagrin mais j'étais là et ça faisait si mal parfois de voir ce voile au fond de son regard et de ne pouvoir rien faire, rien dire qui l'apaise, aujourd'hui sa vie a repris sur un autre chemin, elle garde cette faille en elle et elle sait qu'on peut parler quand c'est trop lourd pour elle.

    Je suis un peu aussi de celles qui planquent leurs peines sous de la dérision et du cynisme sauf que parfois ça déborde de tous les côtés, comme depuis quelques mois, car on a trop accumulé et c'est vrai, d'une manière générale la tristesse fait fuir mêmes les meilleurs, c'est un peu comme une double peine.

    Non en s'exprimant, souvent on s'expose d'avantage, alors oui quand on parle, les inconnus sont informés mais les proches, ceux dont on attendrait un soutien eux n'ont pas besoin qu'on verbalise, ils savent et s'ils choisissent la distance c'est en toute connaissance de cause, c'est humain, ils sont occupés avec leur propre problématique et ne se sentent pas à hauteur de la mission et la refuse...

    J'avais commencé à écrire un petit billet sur le bienfait des vacances au bord de l'eau lundi dernier il faut que je l'achève avant que j'ai ré-enfouis les émotions au fond de moi !

    Toute ma compassion et mes pensées pour toi et j'espère que nos petits mots t'aideront à calfeutrer ou investir ce vide qui doit absorber une partie de ton énergie vive.

  • Oh Océane comme je te comprend ....

    Il te faudra du temps beaucoup de temps, tu as le droit d'être triste et tout le temps qu'il te faudra.
    J'ai vécue la même chose à deux mois près :( , encore aujourd'hui 23 ans plus tard j'y pense et repense.
    Je sais bien que la famille et les gens autour de toi ne comprennent pas, ils ne peuvent pas ils ne savent pas le mal que ça fait de perdre sa chair son sang ......
    Les meilleurs resteront près de toi, prend ton temps.
    Courage

  • Hello Darling,

    En venant ici je ne m'attendais pas à prendre une telle déflagration en plein visage, on papote ensemble ici où là depuis de nombreuses années, sans savoir les douleurs vécues et les blessures enfouies.

    Ton billet empli de chagrin, de peine et de douleur me touche profondément et m'a beaucoup attristé. Mais je sais aussi que tu es forte et que ta gaieté est aussi bien présente quand elle prend le relais sur ta tristesse.

    Il n'est pas question d'oubli car c'est impossible, il te faut courage et détermination pour vaincre ton chagrin et ta peine car c'est la seule issue possible.

    Vivre sans oublier, renforcer le bonheur auprès de tes tous proches. Aime les et il te le rendront au centuple pour que ce cauchemar s'efface..... sans être oublié.

    Courage à toi, mes pensées t'accompagnent.

    Je t'embrasse

  • Tu as bien fait d'écrire ce billet, les mots libèrent et apaisent, à défaut de pouvoir trouver cette libération et cet apaisement ailleurs... Je pense bien à toi et te souhaite de trouver la force de surmonter ce malheur pour reprendre pleinement goût à la vie. Et n'oublie pas que parfois, il peut être bon aussi d'aller voir un professionnel, un psychologue, pour vider cette cuve à chagrin qui nous alourdit et nous empêche d'avancer. Les amis, les proches ne sont pas toujours capables de répondre à nos attentes, de seulement percevoir l'étendue de notre détresse...

  • C'est très touchant ce que tu écrits, et j'espère de tout coeur que tu parviendras à changer les choses. Bises

  • Les mots me manquent mais je t'envoie plein de pensées.
    Et sois plus douce avec toi...

  • Je comprends ton chagrin, cette sensation de ne plus exister vraiment... Je suis sûre que tu vas aller mieux, petit à petit. Je pense aussi qu'une aide d'un professionnel peut être très utile, c'est parfois difficile de trouver le bon thérapeute,... Je t'embrasse, Sylvie

  • « Je suis triste de donner cette impression constante de « elle peut se débrouiller, elle retombe toujours sur ses pattes », quand je voudrais juste poser ma valise et dormir. »

    C'est bien beau de retomber toujours sur ces pattes, les gens sont si idiots parfois. Ils ne comprennent pas. Ils ont parfois du mal à briser cette carapace que tu as dû aussi te créer pour te protéger.
    Mais tu as raison d'avoir envie que ça change, même si ça fait déjà 4 ans, c'est impossible d'oublier. Tu as perdu une partie de toi et ton deuil n'est pas fait...

    Même si je suis ton blog de loin, même si je ne te connais pas, je me permets de te serrer dans les bras par la pensée, et j'espère que doucement, même si c'est tout doucement tu parviendras à surmonter cette douleur, même si tu n'oublieras pas, jamais.

    J'espère que tu parviendras à changer ces choses que tu aimerais changer dans ta vie.

    Bon courage, je te fais une bise, même de loin.

  • Qu'ajouter après tout ce qui a été écrit ? Que c'est une douleur qui ne s'oublie pas. Qu'il faut donc beaucoup d'amour, beaucoup d'amitié. Et qu'à un moment que personne ne connaît, cet amour et cette amitié réunis ou séparément feront basculer la balance de l'autre côté.
    Tu est très attachante et tu es quelqu'un de bien.

  • Vous savez comment Lacan traitait les enfants gatées qui en savaient plus que lui et venaient se plaindre à sa porte ? Il leur mettait un coup de pied au cul et les renvoyait à leurs chères études

  • Coucou ma belle !

    Je trouve que tu as beaucoup de courage d'écrire ta douleurs avec tant de force ! Comme tu le sais, je suis passée par là même épreuve l'an dernier, et je me traine aussi ce poids. Je commence seulement à sortir la tête hors de l'eau, aussi je comprends bien ce que tu écris. Hélas, rares sont les personnes qui veulent bien se mettre à ta place, à notre place. Les personnes qui veulent bien admettre que perdre un bébé n'est pas rien et juste quelques mois, ça ne suffit pas toujours pour faire son deuil, sont plutôt rares à trouver.

    J'adore te lire, et j'aimerai beaucoup de rencontrer, car tu es un femme remarquable. Aussi, fuck les autres ma belle ! Vis ton deuil et ta vie comme tu le veux ! Et si tu as besoin de crier à la face du monde que tu as mal, fais-le !!! Tu as toutes les raisons de le faire et personne ne le fera pour toi ! Prends ce que tu as besoin, quelque soit cette chose. Il n'y a pas de schéma idéal, donc tu vois...

    Je suis là si tu veux, je suis toujours dispo pour toi ma belle !
    Bisous et à bientôt !

  • Tu n'as qu'à te faire inséminer par du sperme congelé de Steve Mac Queen , 9 mois plus tard tu auras une toute nouvelle petite fille , genre Ali MacGraw , peut être encore plus belle et plus intelligente , tu pourras t'amuser avec , lui acheter des robes multicolores , des minis souliers , tous ces ptits truc hey !

  • Ma mère a vécu ce drame, avec un enfant mort né, et elle aussi a eu beaucoup de mal à s'en remettre. Et comme pour toi, on ne lui a pas pourtant pas donné le droit d'être triste, on ne l'a pas soutenue du tout (à part mon père). Alors comme je te comprends, même si je ne l'ai vécu qu'indirectement...

  • Ton billet me touche et m'interroge en même temps. Il n'y a pas de recette miracle pour guérir d'un deuil tel que celui-ci, il n'y a pas que les autres et les psys, il y a toi, toi face à cet océan de chagrin. Ce qui fait peur aux autres, c'est la "posture" de celui qui a mal : on s'approche de quelqu'un qui pleure mais on recule devant quelqu'un qui souffre avec les yeux secs. Donner le change en faisant la forte, la comique ne résoudra rien non plus. Je pense que tu ne donnes pas la bonne image de toi à ceux qui te côtoient, tu es certainement plus "vraie" ici, quand tu écris, je ne sais pas mais je sais par contre qu'il y a toujours un décalage entre ce que l'on est et l'image que nous renvoyons, ça c'est normal, mais il ne faut pas que l'écart se creuse, il faut que tu le dises aussi à ceux que tu aurais aimé avoir près de toi quand c'est arrivé... Quand on s'isole, quand on s'enferme dans le chagrin (car oui le chagrin finit par nous enfermer, érige un mur entre nous et les autres), donc on prend le risque de voir les gens déserter, car la peine c'est comme la joie, ça se partage, sinon ça rend fou.
    Quand tu auras intégré toutes ces dimensions, tu y verras déjà plus clair, même si des fois on ne voit rien dans le brouillard, on "sent" !!! Mais il faut que tu en parles à quelqu'un qui puisse vraiment partager ce poids, qui t'en déleste doucement, pour que tu retrouves enfin la sensation d'être légère, pour que tu puisses avancer, sans pour cela oublier. "Vivre avec", ça s'apprend aussi...même si ce n'est pas facile...
    Courage et tu sais que beaucoup de personnes ici t'écoutent et certainement peuvent t'aider si toi aussi tu tends la main...

  • Je dirais que souvent, il faut montrer que l'on vit mal un événement car ce n'est hélas pas une évidence pour notre entourage, surtout s'il n'a pas vécu la même chose. Par contre, d'expérience, cela ne suffit pas toujours. Il y a des gens qui ne compatissent pas. Parfois c'est par pudeur ; parfois, c'est de l'incompréhension. Si on est pessimiste, on pense aussi que parfois c'est de l'indifférence et là on a mal. Surtout que potentiellement, ça peut vraiment être de l'indifférence. La solution ? Je pense que c'est d'en parler à des gens qui ont vécu la même chose et qui en ont souffert également. Il doit

  • je suis triste de te lire.... j'ai les larmes qui coulent...... je ne suis qu'une tweetamie mais je suis là si tu as besoin de parler,......... tu as mon numéro ma belle

  • Fonctionnaire de la déprime , imbécile à géométrie variable , conne formatée , névrosée avant Freud , folle sans folie , mauvaise humoriste , menteuse sans talent , organiquement commune ,arrierée officielle , rachitique de l'esprit , retardée de la comprenette , amputée du réel , exclue de soi même , hénétée du mental , nouille indigeste , andouille de muséum , encombrée du détail , pochette sans surprise , face prévue , diffuseuse de petitesse , boutonneuse du cervelet , imbécile relique ,tagueuse des consciences , pollueuse en serie , resquilleuse du vrai , braillarde en gyrophare , bonne élève des mauvaises écoles , dévote du moi , jusqu'au boutiste privée , controleuse du dérisoire , collectionneuse du connu , consommatrice linéaire , autodidacte de l'imbécilité , prête à faire chier , endurcie de l'épaisseur , professionnelle de la confusion , voleuse sans désir , hypocrite sans projet , ambitieuse du petit , régulière de la dépréciation , amoureuse de l'arbitraire , machine à laver les enthousiasmes , animatrice du prévisible , noyée de la bourgeoisie ...
    Bonne continuation

  • je fais semblant, je dis oui, je souris, je ris aux éclats. Seuls les gens sensibles et vrais peuvent détecter mon mal être, ma tristesse. On dresse oui des murs autour de nous parce que la plupart ne peuvent pas comprendre. Mais en fin de compte, tu l'as dit, nous sommes comme eux, les gens tristes nous font fuir. Je les fuis aussi. je t'embrasse.

  • Etonnant que je ne sois pas revenu ici depuis si longtemps.
    ....
    Très chère,
    J'aurais envie de te dire que peut être certaines choses sont encore trop dures même à écrire et qu'au final seuls le soleil, le sel et les rires en terrasse des amis lavent le monde.
    Je t'embrasse.

  • Océane ... Merci pour ce texte dans lequel je me reconnais tellement ...
    Je comprends ta douleur et ton chagrin. Et je ne comprends pas les gens. Plus je vieillis, moins je les comprends ...
    Pendant très longtemps, moi aussi j'ai attendu qu'une main se tende... Elle n'est jamais venue...
    Je t'embrasse fort, tu n'es pas seule.

  • Je viens de lire chacun de tes mots. Je voudrais m´exprimer dans ma langue. Dans ce type de choses, le temps s´arret. Quatre ans, un mois, des jours, ca est égal. C´est un processus. On n´arrive jamais a oublier.
    Je reste sans mots.
    J´ai seulement a te dire: courage! Écrire, je crois que c´est tres bien d´écrire a propos de ce qu´on ressens au fond de son coeur. Ton blog est l´endroit propice, idéale. On parle a personne ou a tout le monde.
    Je t´embrasse fort.
    Moi, si loin mais si proche
    Bisous
    Elisa, en Argentine

  • Des bisous, des calins, de l'amour sur toi!

  • Ce billet marque un virage, un SOS?
    Je n'ose imaginer cette infinie tristesse que tu ressens, j'aimerais te serrer dans mes bras...
    Tu as raison de le crier ce chagrin, il faut le laisser vivre, ouvertement, pour le tolérer, intérieurement.

  • moi aussi je réagis comme alcie, te serrer dansmes bras et te dire qu'on est là et qu'on taime! et que j'espère tu seras de moins en moins triste et que tu te définiras bientot comme joyeuse avant d'être triste!
    je t'embrasse très très fort!!!!!

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