L’absurde mène souvent à la vérité. Qui veut réfléchir posément aux choses sait bien qu’on arrive souvent à la bonne destination en empruntant les chemins les plus tortueux.
C’est encore plus vrai en littérature.
Jean-Paul Dubois est de ceux qui ouvrent un chemin curieux dans notre cerveau de lecteur, pour arriver pile au cœur et à la raison. C’est par l’entremise d’un ascenseur que se fait le voyage pour cette fois.
Un ascenseur accidenté, duquel ressortira vivant Sneijder, mais sans sa fille morte lors de cet accident d’ascenseur. Drôle d’histoire. Voilà un homme un peu effacé, un peu rentré en lui-même, qui se passionne dès lors pour les ascenseurs, leur histoire, leur technique. Sneijder s’emmure presque dans un ascenseur fictif, qui le fait voyager dans tout les sens vers le moindre recoin de sa mémoire, le moindre questionnement venant à la rescousse d’un quotidien qu’il ne comprend plus.
Pourquoi. C’est la question qu’il se répète sans cesse, et sous toutes les forme. Et la chute mortelle de l’ascenseur est comme un parallèle à la chute de sa propre vie, de couple, de famille, d’homme reclus en lui-même.
Le cas Sneijder est un excellent roman, difficile de dire autre chose. Jean-Paul Dubois écrit la solitude comme personne. Sa trousse à outil dissèque aussi bien la mécanique des ascenseurs que celle de la vie. Etonnant, non ?