Jonny Cash - Highwayman
Le square était désert, je décidais de m'asseoir sur le banc le plus proche. La pluie venait de cesser, les gouttes d'eau rendaient l'opération un peu risquée, mais il fallait bien s'arrêter et regarder le monde tourner. Le chemin quotidien est le même. Se lever, ouvrir les fenêtres factices que sont la télévision, l'ordinateur et la radio. Trouver de quoi s'enflammer. Souvent la motivation prend la forme d'un thé et d'un peu de lecture. Parfois il s'agit juste d'assumer son rôle social.
L'amour ne suffit jamais vraiment. L'amour c'est un partage entre 2 personnes, mais il y a le reste du monde qui regarde.
Ismael Lo - Tajabone
Ecouter la radio en s'affairant permet au moins de savoir pourquoi on est en colère. Les mêmes nouvelles reviennent du plus loin de mon enfance, les mêmes revendications et récriminations, les mêmes excuses au malheur des gens, les mêmes qui assurent faire au mieux dans le meilleur des mondes.
Le square est vide pour l'instant. C'est étrange comme l'observation d'un toboggan peut mener à n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi. On revoit les jeux dans la cours de récréation, en CP avec Madame Le Floch. Moi qui voyais maman passer parfois à 10h me faire coucou à travers les barreaux de la cours. Isabelle, ma meilleure amie, 1,2,3 soleil contre le mur blanc du préau. A quoi pouvais-je rêver ? Je ne sais plus vraiment, mais je me rappelle ma frayeur, année après année, de me rapprocher du monde des grands. Je me rappelle du soleil, de la tranquillité, des repas pris à la maison avec maman. Pourquoi les choses ne se figent-elles pas au pic du bonheur ? A cause de ce truc vain qu'on appelle espoir : qui sait ce qui peut arriver encore ?
Je me lève du banc, ressort dans la rue, et je me demande comment affronter cette nouvelle journée, avec quelles armes.
Car l'amour ne suffit jamais vraiment.
Les cow boys fringuants - Une étoile filante