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médias

  • Niki de Saint Phalle

    Mardi dernier, j’ai eu le bonheur de découvrir en avant-première l’exposition consacrée à Niki de Saint Phalle, au Grand Palais.

    Moment parfait qui a combiné art et réflexion (en même temps, séparer ces deux termes est assez difficile pour moi.)

    Dès l’arrivée, on est accueilli à l’extérieur par la fontaine, qui a revêtu les couleurs de Niki de Saint Phalle, pour l’occasion.

    Le visiteur pourra déambuler, et découvrir une artiste incroyable d’audace et de vérité. Je me suis souvent demandé s’il y avait un art féminin, et un  art plus masculin. Ou s’il y avait quelque chose qui, transcendant tout, « était simplement l’expression de l’artiste, de son chemin, de ses réflexions et de ses douleurs et joies.

    Avec Niki de Saint Phalle, j’ai trouvé quelque réponses : l’art est un combat, une expression. Chez elle, c’est la voie, la voix, qu’elle a trouvé pour dire au monde ce qu’elle est : une femme rebelle, dans un temps où on voulait la femme charmante et silencieuse.

    C’est d’ailleurs assez étonnant de voir cette Une de Life, avec Niki de Saint Phalle,

    290_283977_vignette_life.jpg

    puis d’admirer derrière cette œuvre : la mort du patriarche,

    La mort du patriarche.jpg

    Il faut voir l'exposition pour comprendre ce que l'artiste à apporté de renouveau et d'audace dans un monde de l'art chasse gardée des hommes. L'art comme une arme de libération, et de réappropriation de son corps, c'est aussi ce qu'elle nous dit.

    On notera aussi qu'elle a su très tôt jouer avec les médias, et se mettre elle-même en scène dans son art: attirer l'attention sur elle pour mettre en avant son propos artistique.

    Voilà ce qu’elle dit dans une de ces lettres : « "Quand mon père quittait tous les matins la maison à 8 h 30 après le petit déjeuner, il était libre (c'est ce que je pensais). Il avait droit à deux vies, une à l'extérieur et l'autre à la maison.
    Je voulais que le monde extérieur aussi devienne mien. Je compris très tôt que les HOMMES AVAIENT LE POUVOIR ET CE POUVOIR JE LE VOULAIS.
    OUI, JE LEUR VOLERAIS LE FEU. Je n'accepterais pas les limites que ma mère tentait d'imposer à ma vie parce que j'étais une femme.
    NON. Je franchirais ces limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant. »

    Une œuvre surgit dans son temps bien sûr, et la prison sociale que ressentait Niki de Saint Phalle a permis à son art de surgir.

    Mais elle nous offre aussi une beauté et une réflexion bien plus pérenne, et qui vaut encore aujourd’hui : c’est à ça que l’on reconnaît les révolutionnaires, aux traces qu’ils ont laissé bien après leur mort. A cet égard, Niki de Saint Phalle est une grande révolutionnaire.

     

    Nanas.jpg

    Crane.jpg

    (Tiens, je comprends mieux d'où Jeff Koons tire son "inspiration")

    Exposition Niki de Saint Phalle

    Grand Palais jusqu’au 2 février 2015

    Pour finir, il est rare que je conseille une application pour smartphone, mais l'e-album de l'expo vaut le coup : https://itunes.apple.com/app/niki-saint-phalle-le-album/id902971085

     

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