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swinburne

  • Swinburne, et d'autres...

     

    300px-Swinburne,_Algernon.jpg
    Swinburne par D.G Rossetti


    J'aimerais vous faire partager l'oeuvre d' un de mes poètes favoris, Swinburne, que le site mis en lien vous fera découvrir plus en détail !

    J'ai rencontré Swinburne au hasard de mes lectures, d'auteurs en auteurs jusqu'a ces quelques vers:

     

    From too much love of living,

    From hope and fear set free,

    We thank with brief thanksgiving

    Whatever gods may be

    That no life lives for ever ;

    That dead men rise up never ;

    That even the weariest river

    Winds somewhere safe to sea.

     

    Hylas_and_the_Nymphs.jpg
    J.W Waterhouse - Hylas et les Nymphes

     

     

    J'ai été happé par la tristesse et la force des mots: ils décrivaient alors la complète lassitude qui était la mienne. Bref ce fût une entrée en matière bien délicate, mais qui m'a attaché depuis à l'oeuvre immense d'un auteur trop peu connue sous nos latitudes...

    Une rencontre qui m'a encore un peu sauvée du monde en quelque sorte: je crois tellement en l'enchantement du monde par la beauté, c'est ma seule force.

     

    Windswept.jpg
    J.W Waterhouse - Windswept

     

    Voici le poème complet d'où sont tirées ces premières lignes:


    The Garden of Proserpine


    Here, where the world is quiet ;

    Here, where all trouble seems

    Dead winds' and spent waves' riot

    In doubtful dreams of dreams ;

    I watch the green field growing

    For reaping folk and sowing,

    For harvest-time and mowing,

    A sleepy world of streams.


    I am tired of tears and laughter,

    And men that laugh and weep ;

    Of what may come hereafter

    For men that sow to reap :

    I am weary of days and hours,

    Blown buds of barren flowers,

    Desires and dreams and powers

    And everything but sleep.


    Here life has death for neighbour,

    And far from eye or ear

    Wan waves and wet winds labour,

    Weak ships and spirits steer ;

    They drive adrift, and whither

    They wot not who make thither ;

    But no such winds blow hither,

    And no such things grow here.


    No growth of moor or coppice,

    No heather-flower or vine,

    But bloomless buds of poppies,

    Green grapes of Proserpine,

    Pale beds of blowing rushes

    Where no leaf blooms or blushes

    Save this whereout she crushes

    For dead men deadly wine.


    Pale, without name or number,

    In fruitless fields of corn,

    They bow themselves and slumber

    All night till light is born ;

    And like a soul belated,

    In hell and heaven unmated,

    By cloud and mist abated

    Comes out of darkness morn.


    Though one were strong as seven,

    He too with death shall dwell,

    Nor wake with wings in heaven,

    Nor weep for pains in hell ;

    Though one were fair as roses,

    His beauty clouds and closes ;

    And well though love reposes,

    In the end it is not well.


    Pale, beyond porch and portal,

    Crowned with calm leaves, she stands

    Who gathers all things mortal

    With cold immortal hands ;

    Her languid lips are sweeter

    Than love's who fears to greet her

    To men that mix and meet her

    From many times and lands.


    She waits for each and other,

    She waits for all men born ;

    Forgets the earth her mother,

    The life of fruits and corn ;

    And spring and seed and swallow

    Take wing for her and follow

    Where summer song rings hollow

    And flowers are put to scorn.


    There go the loves that wither,

    The old loves with wearier wings ;

    And all dead years draw thither,

    And all disastrous things ;

    Dead dreams of days forsaken,

    Blind buds that snows have shaken,

    Wild leaves that winds have taken,

    Red strays of ruined springs.


    We are not sure of sorrow,

    And joy was never sure ;

    To-day will die to-morrow ;

    Time stoops to no man's lure ;

    And love, grown faint and fretful,

    With lips but half regretful

    Sighs, and with eyes forgetful

    Weeps that no loves endure.


    From too much love of living,

    From hope and fear set free,

    We thank with brief thanksgiving

    Whatever gods may be

    That no life lives for ever ;

    That dead men rise up never ;

    That even the weariest river

    Winds somewhere safe to sea.


    Then star nor sun shall waken,

    Nor any change of light :

    Nor sound of waters shaken,

    Nor any sound or sight :

    Nor wintry leaves nor vernal,

    Nor days nor things diurnal ;

    Only the sleep eternal

    In an eternal night.

     

     

    Malheureusement, je ne suis pas très aguerrie en Anglais, enfin pas assez pour apprécier toute la beauté d'une oeuvre originale, et je lis donc souvent les versions originales puis françaises: mais je m'améliore hein, pas jeter de cailloux ^^!

     

    aa.jpg
    Henry Scott Tuke - Groupe de baigneurs

     

    Alors, blasphème presque assumé, je vous laisse avec un autre poème que j'apprécie beaucoup, en français cette fois ( on a dit stop, les cailloux !!)


    Nocturne



    La nuit écoute et se penche sur l'onde
    Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour ;
    Pas de lueur, pas de musique au monde,
    Pas de sommeil pour moi ni de séjour.
    Ô mère, ô Nuit, de ta source profonde
    Verse-nous, verse enfin l'oubli du jour.

    Verse l'oubli de l'angoisse et du jour ;
    Chante ; ton chant assoupit l'âme et l'onde
    Fais de ton sein pour mon âme un séjour,
    Elle est bien lasse, ô mère, de ce monde,
    Où le baiser ne veut pas dire amour,
    Où l'âme aimée est moins que toi profonde.

    Car toute chose aimée est moins profonde,
    Ô Nuit, que toi, fille et mère du jour ;
    Toi dont l'attente est le répit du monde,
    Toi dont le souffle est plein de mots d'amour,
    Toi dont l'haleine enfle et réprime l'onde,
    Toi dont l'ombre a tout le ciel pour séjour.

    La misère humble et lasse, sans séjour,
    S'abrite et dort sous ton aile profonde ;
    Tu fais à tous l'aumône de l'amour :
    Toutes les soifs viennent boire à ton onde,
    Tout ce qui pleure et se dérobe au jour,
    Toutes les faims et tous les maux du monde.

    Moi seul je veille et ne vois dans ce monde
    Que ma douleur qui n'ait point de séjour
    Où s'abriter sur ta rive profonde
    Et s'endormir sous tes yeux loin du jour ;
    Je vais toujours cherchant au bord de l'onde
    Le sang du beau pied blessé de l'amour.

    La mer est sombre où tu naquis, amour,
    Pleine des pleurs et des sanglots du monde ;
    On ne voit plus le gouffre où naît le jour
    Luire et frémir sous ta lueur profonde ;
    Mais dans les coeurs d'homme où tu fais séjour
    La couleur monte et baisse comme une onde.

    Envoi

    Fille de l'onde et mère de l'amour,
    Du haut séjour plein de ta paix profonde
    Sur ce bas monde épands un peu de jour.


    Sweet_summer_CGFA.jpg
    J.W Waterhouse - Sweet Summer


    Il faudra quand même que je vous parle aussi d'une addiction à un certain peintre, devinez lequel :)



    Bonne journée: youpi c'est vendredi !