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  • Life, a Drama ?

     

    J’aurais voulu être une grande tragédienne, m’habiller de noir corbeau. Ou jouer du violoncelle avec un air infiniment triste et mélancolique.

     

     

    J’aurais voulu écrire la vie de Cosette, être ce chasseur qui se lance à la poursuite du Snark, ou qui fuit devant le K.

    Si je pouvais trouver le souffle épique d’un Steinbeck, ou la poésie triomphante d’Elizabeth Barett Browning, je me satisferais un peu de la vie.

     

     

    J’essaye d’être David Herbert Lawrence, et je peine à la cheville de Sophie Kinsella.

     

     

    Le fait est que je trouve le drame plus beau que le bonheur niais.

     

     

    Concrètement, je préfère bien aller, je vous rassure.

    Mais artistiquement, je ressens une frustration énorme : ma créativité est plus proche de Mickey Parade que de Victor Hugo.

     

     

    J’ai fait un peu de théâtre au lycée et à la Fac, quelle grande comédienne j’étais.

     

     

    Là où je rêvais à Liz Taylor ou Marlon Brando, en noir et blanc sur fond de drame, je retombais sur Valérie Lemercier.

     

     

    Quand même, faire de Ali Mac Graw un modèle et s’entendre dire que Valérie Lemercier c’est pas mal non plus, je vous laisse imaginer le drame de ma carrière. Ou le non-drame plutôt : car je suis rigolote.

     

     

    Atroce : je suis rigolote, souriante, marrante, pleine de répartie et toujours la blague à la bouche. Beurk. Le sérieux me fuit. Je cours après le K et c’est lui qui ne veut pas de moi.

     

     

    Comment dire : dans les pires situations, comme le grand oral d’une grande école, en 3 lettres et na ! Je trouve le moyen de répondre à une question très sérieuse par une boutade. Elle était là au bout de ma langue, elle me brûlait, je l’ai dite.

     

     

    Pourtant je ne suis pas un clown, loin de là.

     

     

    Ça étonne parfois quand j’explique être une personne timide et réservée, sensible et empathique parfois à l’extrême. C’est comme si j’avais besoin de gommer ce trait de ma personnalité par une exagération incongrue.

     

     

    Insolence est le mot qui revient le plus pour me décrire : je ne peux pas m’en empêcher, je noie la vie dans un bouillon d’insolence drôle (parfois), alors que je voudrais être le grand poète en haut de la falaise, le regard perdu à l’horizon.

     

     

     

    La seule explication que j’ai trouvée, c’est que la vie me fait peur, qu’elle est trop difficile à supporter, je le sais. Alors, je me force à amuser la galerie, pour qu’elle ne se rende pas compte de l’atroce vérité.

     

     

    Je ne suis pas une personne triste, disons que je vis avec la conscience de la tristesse du monde, conscience que je combats en permanence.

     

     

    Ça y est je m’embrouille, je ne sais plus exactement comment énoncer les choses sans m’enferrer dans la mauvaise image, celle que je ne suis pas.

     

     

    Du coup, ça s’arrête là.

     

     

     

     

    PS: ce n'est pas une excuse pour m'acheter un violoncelle. Quoique.