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Aparté

J’ai un peu déserté le blog les deux ou trois dernières semaines. Par manque de temps (et la nécessité de me concentrer sur mes projets professionnels), et par manque de sérénité également. Je ne peux pas le dire autrement, je suis en colère quasi chaque jour. Ça va à peu près bien dans ma vie, je n’ai pas à me plaindre, mais dès que je regarde au dehors, ce qui se passe chaque jour en ce bas monde, j’ai juste envie de hurler. Je me sens chanceuse de pouvoir souvent me mettre dans mon coin, pour lire tranquillement, sans la crainte excessive de quoi que ce soit. Mais nous sommes finalement une minorité de chanceux au monde. Une infime minorité. Je l’ai toujours su, et je suppose que vous aussi, il suffit de lire un journal ou de regarder les infos, depuis toujours, pour constater la chance qui est la notre, quand on peut se targuer de cette chance.

Mais quelque chose a changé. Avant, j’avais des espoirs, des envies et des ambitions, je militais dans un  parti (un truc avec un poing et une rose, je vous laisse deviner..), j’étais bénévole pour plusieurs associations, et c’était bien. Cela me permettait de remplir ce que je croyais être mon rôle sur cette Terre : aider les autres, tant que je peux. Mais les années ont passées, et quelque chose s’est cassé. J’ai l’impression que beaucoup de choses ne s’amélioreront jamais, uniquement parce que cela nourri un système. On peut faire des associations contre l’illettrisme, pour récolter des vêtements, des dons en nourriture, etc. mais tout cela ne sera jamais qu’une goutte d’eau dans l’océan. Non pas qu’il faille arrêter, bien sûr, mais j’ai l’impression que beaucoup de gens se battent avec si peu de moyens. C’est l’histoire du tonneau des Danaïdes, et je crois que je fatigue. J’ai surtout perdu mes illusions, et avec l’envie de faire. Heureusement, il ne s’agit que de ma petite personne, mais j’avais besoin d’en parler. La colère m’accompagne chaque jour, elle enfle à chaque injustice (et la journée de ce lundi 18 mai a eu son lot d’injustices, à Rennes avec la décision de ce procès, à Palmyre, en méditerranée, au large de la Birmanie, et en trop d’endroits sur Terre pour les compter sans devenir fou. Le truc, c’est d’arriver à penser qu’il faut quand même continuer de croire et d’espérer. Voilà, désolée pour ce billet un peu n’importe quoi et pas clair, mais difficile de continuer ici sans mettre d’abord ces mots à jour.

Avec un peu de chance demain sera un autre jour.

Commentaires

  • J'allais t'envoyer un mail pour prendre de tes nouvelles.
    Tu as raison d'exprimer ta colère. Il faut que ça sorte à un moment donné. C'est normal.

  • Oui, il fallait que ça sorte, c'est mieux que de ruminer éternellement.

  • Malheureusement je ne te comprend que trop! Je lutte souvent aussi contre l'envie de m'enfermer dans ma bulle et de ne plus suivre l'actu pour passer des journées et des nuits!) plus sereines...

  • La sérénité est un paradis qu'on cherche tous :)

  • +1
    .... mais
    - quand tu as fait ce que tu as pu, tu as fait ce que tu as du
    - le pire n'est jamais sûr

  • Merci :) j'essaie de l'en souvenir !

  • Je crois que nous passons toutes par des phases comme celle-là. Il faut arriver à te protéger, sans devenir indifférente non plus. Et prendre du recul avec l'actu, sinon tu es submergée.

  • Oui, il faut savoir se protéger, l'empathie mal gérée peut être un piège.

  • Ce découragement, dont je cause moi aussi brièvement dans ma dernière bafouille, nous le vivons tous par moments. Cette envie de laisser tomber et de nous contenter de notre vie personnelle. Loin des idées de refaire ce monde. Ce découragement devant le gigantisme de la tâche. Devant aussi la difficulté à simplement faire entendre à nos propres amis qu'il y a des priorités et que la dignité de chacun passe par des assiettes pleines sans la honte de devoir mendier au Resto du cœur ou ailleurs, une Justice pour les noirs et basanés égale à celle pour les blancs, une école différenciée pour épouser les spécificités de chaque élève, etc.

  • Continuons d'espérer malgré tout.

  • J'ai découvert et aimé ton blog pour la justesse de tes propos et tes coups de gueule qui font du bien ! Je crois que les temps sont durs et que le désespoir vient forcément frapper à notre porte. En même temps, pense qu'il y a quelques siècles, la majorité des peuples étaient asservis, l'espérance de vie ne dépassait pas 40 ans... Il y a eu des progrès (et pour les femmes même si j'ai toujours autant envie de gueuler en pensant aux femmes lapidées, brûlées ou lynchées encore aujourd'hui pour avoir marché de travers ).
    Je crois que comme toi, je trouve refuge dans la bibliothérapie !

  • Merci pour tes mots apaisants et encourageants.

  • Coup de gueule, mais ne baisse pas les bras. Ta goutte d'eau, elle manquerait si elle n'était pas là.

  • C'est ce que j’essaie de ne pas oublier :)

  • Tu abordes des questions très importantes. Et je comprends parfaitement ta lassitude...

  • Elle est générationnelle je crois.

  • Comme Keisha, j'allais te dire que chaque participation comptait même si nous avons l'impression que ça ne sert à rien, ce n'est pas vrai ! Et puis nous sommes tellement sur-informés... Mais c'est vrai que nous sommes des privilégiés, il faut savoir le remarquer ! Allez, ça va aller... ;)

  • Oui, ça ira :) Se rappeler de ce qu'on a de bon et beau, est une bonne thérapie.

  • Pour ma part, la colére, c'est par intermittance avec l'angoisse que l'on soit tous rattrapé par le chaos qui touche une partie du Moyen Orient ... je ne comprends pas que l'on puisse ne rien faire pour stopper l'EI , aider les migrants ..Etc ou plutôt si je vois tout à fait ce qui motive nos gouvernants ..
    Je vois pas bien d'ou peut venir l'espoir , tout semble effectivement bien sombre autour de nous, et c'est angoissant pour nos enfants...

  • Je te rejoins sur cette angoisse par rapport à nos enfants. Que faire, à part espérer que cela changera pour le mieux.

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