Je marchais dans la rue et j’ai vu une enseigne Tang. Et j’ai pensé au tang. Une poudre orange, qu’on versait dans de l’eau pour obtenir une boisson bizarrement bonne et tellement chimique. Ma mère rangeait le paquet dans un placard derrière la porte de la cuisine. Parfois, pendant la sieste, je filais en douce, en prendre un peu, à la cuillère. Ça piquait un peu je crois, c’était bon, interdit et sucré. Je n’en n’ai pas gouté depuis cette époque lointaine.
Et puis, hier, en reposant mon flacon de Castelbajac, je me suis rappelé une autre odeur d’amande amère, celle de la colle Cléopâtre de mon enfance.
L’école élémentaire où j’allais, je crois m’en souvenir. Je revois les couloirs et les étages. La cour, où je jouais à 1, 2,3, Soleil, courir et aller plaquer les mains contre le mur blanc juste à l’entrée du préau. Je me rappelle d’une petite bourse de tissu blanc, comme une minaudière. Qu’est ce que je pouvais mettre dedans ? Des trésors certainement. Je me souviens de ma déception quand je l’ai perdue…
Je revois Marie-Hélène, qui dessinait si bien du haut de ses six ans. Ses dessins me fascinaient. Alors elle m’avait offert un petit cahier, aux pages blanches, dans lequel elle avait dessiné Bambi et Panpan entre autre. C’était mon premier carnet précieux…
Parfois, je rêve de cette époque. Dans mon sommeil je retourne sur ces lieux, et je joue à l’élastique, à la corde… Je revois la petite bibliothèque de l’école où j’ai découvert le clan des 7, Alice Reporter et la collection de contes du monde de Nathan. Je n’allais pas en court de sport, alors je passais quelques heures fabuleuses à lire, tranquille…
Je me remémore ces souvenirs à la veille de la réunion d’entrée en CP de mon fils. Je me demande ce qu’il peut garder de ces années, quel monde imaginaire est le sien. J’aimerais qu’il traverse ses années dans l’insouciance et la joie, le jeu, l’émerveillement.
C’est fou, près de six ans après, je n’en reviens pas d’être mère.