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enfance

  • "La poésie est dans la vie" - Paul Eluard

    Donner envie à un enfant de lire, ce n’est pas toujours simple. Il faut s’y prendre tôt dans son enfance et rendre la présence des livres aussi naturelle qu’indispensable. Chez moi, c’était plutôt facile, vu comme mon appartement est envahi de livres. Je ne sais pas comment j’aurais réagi si mon fils n’avait pas aimé lire (enfin si je sais, j’aurais fait la gueule, une belle gueule de six pieds de long).

    Donc mon fils aime lire, hourra dit-elle gonflée de fierté. Sauf que la poésie il n’aimait pas ça (le monstre !) et qu’il refusait de se pencher sur la question (le poignard effilé dans mon cœur tourne et tourne encore). Tout ça sous prétexte que « c’est bon on en parle à l’école déjà et c’est nul ». (Je vous ai parlé du poignard dans mon cœur ?)

    J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait un truc que je fais peu, voire jamais : critiquer l’Éducation Nationale devant mon fils…simplement en lui expliquant que le choix de poèmes étudiés en Primaire n’étaient pas des plus heureux. Je ne citerai pas de nom, mais on était bien loin de Maurice Carême et de Émile Verhaeren. En lisant son cahier de poésie, j’avais l’impression d’avoir affaire à des poètes « spécial éduc nat », c'est-à-dire des auteurs sur commande.

    Bref ce fut MA mission de donner le gout de la poésie à ma descendance. Mission périlleuse, car il faut éviter d’imposer, tout en guidant fermement le jeune lecteur.

    J’ai commencé par lui parler de Paul Eluard, parce que mon fils avait une vision figée et dogmatique de la poésie (un truc chiant au possible, quoi). Avec Eluard c’était facile de lui montrer que la poésie ce n’est pas une muse sur sa colline, mais la vie dans chacun de ses détails. La poésie c’est la parole, l’amour, le souvenir, le petit chat qui grimpe au mur et tout ce que l’on voudra. Avec la poésie, l’orange est bleue, la femme amoureuse se tient debout sur une paupière et les raisons de rêver ne manquent pas. Avec Eluard mon fils a compris que l’art s’accommode de toutes les folies, que l’on peut écrire ce que l’on veut, que la réalité ne connaît de limites que celle de notre imagination.

    J’avais acheté chez Folio cette petite « compilation » de poèmes d’Eluard, qui offre un joli panorama de son œuvre.

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    Lire ensemble, puis discuter de ce qu’on a compris chacun, de ce que cela nous évoque, c’est un moment particulier de plaisir. Et puis il y a vraiment de tout dans ce recueil, du surréalisme, des haïkus, des petits poèmes sur les animaux, des envols autour de la liberté et de l’amour. Bien assez pour trouver son bonheur, et surtout pour susciter la discussion et intriguer !

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    Et toi, cher lecteur, comment poétises-tu ?

  • J'aime Lire, l'enfance en lecture

    La lecture c’est une passion qui s’inculque très tôt, et moi je me souviens avec nostalgie de mes vieux numéros de J’aime Lire, la petite revue au format carré, qui a contribué à me faire adorer la lecture. Je me rappelle de mes vieux numéros, il en reste encore quelqu’un chez mes parents…

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    J’aime Lire fête ces 35 ans, ce qui ne nous rajeunit pas, n’est-ce-pas, et je suis certaine que vous êtes nombreux à avoir feuilleté les aventures de TomTom et Nana, dans leur restaurant familial déjanté ! Oui, j’ai grandi avec J’aime Lire !

    Aujourd’hui, pour fêter ces 35 ans, J’aime Lire propose de retrouver les couvertures de notre enfance, à travers une application disponible sur la page Facebook ici (click). J’ai pu retrouver quelques numéros publiés quand j’avais entre 7 et 10 ans, c’est marrant d’essayer de s’en rappeler :

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    Je vous laisse aller voir la fanpage Facebook de J’aime Lire, et n’hésitez pas  cliquer sur « j’aime » pour J’aime Lire :)

  • Le sommeil de l'enfance s'achève en oubli, disait Victor Hugo

    Une année inconsidérée, j’ai décidé que j’étais prête pour avoir un enfant, que moi qui jurais ne pas vouloir être mère, j’avais changé d’avis.

    Il ne s’agissait pas d’avoir un enfant, mais de l’avoir lui. Il a mis presque trois ans à se décider, mais quand il est arrivé, je l’ai reconnu immédiatement, ce bébé était une évidence, la plus belle de toute.

    C’est curieux comme la minute d’avant on est une certaine personne, et la minute d’après on en devient une autre, celle qui n’imagine plus l’univers sans lui. L’inconnu devient indispensable, essentiel, vital, nécessaire.

    Et c’est curieux aussi, comme on a cette impression de le reconnaître, alors même qu’il vient de naitre. Quel est ce miracle ? N’y a-t-il que moi qui le connaisse ? Ça ne peut se renouveler, c’est impossible, il n’y a que moi qui puisse ressentir ça. Et pourtant…

    Je l’ai reconnu, à la seconde où je l’ai tenu entre mes bras. Dieu sait que ça n’a pas été simple. On ne me la confié que plus de 24h après sa naissance. Vingt-quatre heures à me demander à quoi il ressemble, si je l’aimerais, s’il m’aimerait aussi, et si je saurais m’en occuper.

    Vingt-quatre heures conclues par la plus belle rencontre de ma vie, ses petits doigts serrant les miens. Il était déjà trop tard, comment ne pas l’aimer, c’était lui que j’attendais, et qui est arrivé un 15 février, discrètement, sans ennuyer sa maman par un travail trop prolongé… Je fais partie de ces mères un peu béates (un peu bête ?) qui s’extasient sur la moindre minute de leur accouchement… Sept ans après, je m’émerveille encore de ce qui a été une promenade parfaite vers le statut de « maman », et je me dis que je suis la plus chanceuse de toutes, de l’avoir, lui, mon fils.

     

    Je vais voler à Paul Eluard ces quelques mots, qui expliquent si bien ce que je ressens à chaque fois que je le vois :

     

    Il fallait bien qu’un visage
    Réponde à tous les noms du monde.

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    C’est si simple, et si évident….

    Joyeux anniversaire à toi.
  • Une école, une autre

    Je marchais dans la rue et j’ai vu une enseigne Tang. Et j’ai pensé au tang. Une poudre orange, qu’on versait dans de l’eau pour obtenir une boisson bizarrement bonne et tellement chimique.  Ma mère rangeait le paquet dans un placard derrière la porte de la cuisine. Parfois, pendant la sieste, je filais en douce, en prendre un peu, à la cuillère. Ça piquait un peu je crois, c’était bon, interdit et sucré. Je n’en n’ai pas gouté depuis cette époque lointaine.

    Et puis, hier, en reposant mon flacon de Castelbajac, je me suis rappelé une autre odeur d’amande amère, celle de la colle Cléopâtre de mon enfance.

    L’école élémentaire où j’allais, je crois m’en souvenir. Je revois les couloirs et les étages. La cour, où je jouais à 1, 2,3, Soleil, courir et aller plaquer les mains contre le mur blanc juste à l’entrée du préau. Je me rappelle d’une petite bourse de tissu blanc, comme une minaudière. Qu’est ce que je pouvais mettre dedans ? Des trésors certainement. Je me souviens de ma déception quand je l’ai perdue…

    Je revois Marie-Hélène, qui dessinait si bien du haut de ses six ans. Ses dessins me fascinaient. Alors elle m’avait offert un petit cahier, aux pages blanches, dans lequel elle avait dessiné Bambi et Panpan entre autre. C’était mon premier carnet précieux…

    Parfois, je rêve de cette époque. Dans mon sommeil je retourne sur ces lieux, et je joue à l’élastique, à la corde… Je revois la petite bibliothèque de l’école où j’ai découvert le clan des 7, Alice Reporter et la collection de contes du monde de Nathan. Je n’allais pas en court de sport, alors je passais quelques heures fabuleuses à lire, tranquille…

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    Je me remémore ces souvenirs à la veille de la réunion d’entrée en CP de mon fils. Je me demande ce qu’il peut garder de ces années, quel monde imaginaire est le sien. J’aimerais qu’il traverse ses années dans l’insouciance et la joie, le jeu, l’émerveillement.

    C’est fou, près de six ans après, je n’en reviens pas d’être mère. 

  • ASL aime EAL

    "Un enfant prodige est un enfant dont les parents ont beaucoup d'imagination." Jean Cocteau

     

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    C’est ma citation pour les jeudis de Chiffonnette.

    Quand j’ai eu mon premier enfant dans les bras, pour la première fois, chez moi, seule avec son père, je me suis demandé comment faire. Comment m’occuper de lui, si je saurais faire. J’étais toute bizarre, non pas paniquée, mais dans une sorte d’état second. Cela me semblait improbable que moi, la fille un peu trop spontanée et parfois « absente », je puisse avoir un enfant. Et il était là, dans mes bras. Depuis, je ne cesse de me poser des questions sur l’éducation que nous lui donnons, sur notre capacité à bien discuter avec lui ; sur la manière d’allier subtilement fermeté et dialogue…

    Et toutes ces questions n’ont trouvé qu’une seule et même forme de réponse : l’amour, bien sûr, et les mots. Parler, dire ce qu’on aime de lui. Répéter chaque jour que c’est ce qu’il est qui nous plait et le rassurer surtout. Parce qu’il y a une chose que j’ai retenu de la vie : ne pas oublier l’enfant qu’on a été, et combien la vie peu sembler étrange, injuste, difficile parfois.

    Plus que tout, et pour en revenir à Cocteau, je veux un enfant prodige : un enfant qui n’a pas peur d’être lui-même, ni d’aimer les autres. Je veux un enfant pour qui la gentillesse n’est pas une tare, mais la qualité essentielle. Je veux un enfant qui fasse de son imagination le moteur de sa vie.

    C’est une chose curieuse à dire, mais cet enfant là ne pouvait avoir que nous comme parents… C’est la vérité universelle de toutes les mamans, je sais bien :)

    Bref, chouchou, je t’aime.