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lysistrata

  • Aristophane - Lysistrata (Démobilisons !)

    En passant sur le blog de Maggie, j’ai vu qu’elle proposait quelques lectures communes. Je me suis précipitée pour participer, car j’avais un grand besoin de partage.

    Je lis, oui tous les jours, mais une fois le livre fini, je le tourne et le retourne dans ma tête, j’en découpe chaque phrase, intérieurement. Mais ça ne suffit pas :)

    Alors, pour une de ces LC, Maggie proposait de lire Lysistrata de Aristophane.

    J’avais gardé un lointain souvenir du théâtre d’Aristophane, il me semblait que c’était assez déluré, pas autant que ce coquin (euphémisme) de Juvénal, mais pas mal crû tout de même.

    Je ne retrouvais pas mon folio avec le théâtre (presque complet), et puis je voulais aussi « dépoussiérer » mon idée de l’auteur, alors je me suis lancée dans une traduction, ou plutôt une adaptation un peu moderniste, de Lysistrata, par Michel Host.

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    Tout de suite, le titre choisi pour la couv’ « Faisons la grève du sexe », donne le ton.

    L’histoire, c’est celle de Lysistrata, appelée Lison dans cette version, pour « démobilisons »

    Lysistrata fait le constat amer que la guerre prend les hommes, détruit des familles, enrôle la jeunesse et laisse les femmes grecques en arrière garde, flétrissant dans leur solitude.

    Lysistrata ne veut plus que ces guerres déchirent la Grèce, alors elle appelle ses sœurs athéniennes, spartes, ioniennes, toutes les femmes de Grèce, à se servir de ce qui est alors leur seule arme : le sexe comme monnaie d’échange contre la paix.

    Voilà que les femmes s’emparent du trésor de guerre, pour ne plus nourrir la guerre, s’enferment à l’Acropole et sous le siège des hommes, jeunes ou vieux, elles affirment le droit à exiger la paix pour elles, leurs enfants, leurs maris.

    Il y a du burlesque et du tragique dans l’exploration par Aristophane de toutes les métaphores possible du sexe  de l’homme raidi par le désir, qu’il porte comme une revendication à s’emparer de la femme. Celle-ci devient le terrain de jeu,  son sexe est le champ de bataille qui oppose l’homme-guerrier éternel, et l’homme-amant, tiraillé entre ces deux désirs.

    On observe aussi dans cette pièce la mise en scène du mépris dont souffrent les femmes : elles ne servent qu’au plaisir et à enfanter, et quand elles se mêlent de politique c’est qu’elles sont folles ou qu’elles ont bu !!

    Mais Lysistrata et les femmes avec elle, tient bon, et le mot d’ordre, Démobilisons, entraine même les plus lubriques, les plus amoureuses de la chair, à se refuser aux hommes tant que la paix n’est pas déclarée.

    J’ai bien apprécié le coup de jeune que confère cette adaptation aussi crû qu’enjouée. Le traducteur nous tiens par la main, et ouvre pour nous un bal échevelé et formidable ! Se mêlent la philosophie, l’espoir, les blagues les plus scabreuses et les métaphores en tout genre.

    J’ai vraiment aimé, à part une petite nuance. On veut, dans cette pièce, comme dans d’autres œuvres, présenter la femme comme la solution pour la paix, les femmes au pouvoir étant la garantie de cette paix etc.. Personnellement, je n’attache pas à un sexe plus qu’à l’autre cette caractéristique de prosélyte de la paix. Les exemples désastreux de Golda Meir, de Thatcher, Imelda Marcos (qui avait certes un putain de placard à chaussures de rêve, reconnaissons-lui cela…), ne me rappellent ni paix, ni douceur, ni sensibilité, ni compassion.

    Ceci mis à part, je vous engage à plonger dans cette pièce et à découvrir Lysistrata !

     

    Merci Maggie pour cette LC !