On a beaucoup parlé de France Inter ces temps derniers, dans la presse papier, sur les blogs. Il y a eu des pétitions à signer, des endroits où manifester. Je n’ai fait ni l’un ni l’autre. Pourtant j’adore France Inter. Non, ça ne veut rien dire « j’adore ». France Inter est MA radio depuis l’enfance. Je n’ai hélas pas la mémoire exacte de toutes les émissions, mais je sais que chaque moment de ma vie, ou presque, a été accompagné de cette station. Dieu sait qu’il y en a eu des changements. Plus tard je vous reparlerais de mes souvenirs de radio et pourquoi France Inter est aussi capitale dans ma vie.
Pour l’instant revenons à l’affaire de ce début d’été. Guillon, Porte, et les autres. Oui les autres. Le duo sinistre Hees-Val fait bien des victimes, pas seulement mon chouchou Didier Porte et Monsieur Guillon. Non, les Roux et Combalusier du dégraissage d’antenne, ne font pas dans le détail. C’est toute une grille qui est bouleversée, jetée aux quatre vents. La grille efficace d’une station en bonne santé, qui ne justifiait pas de tels bouleversements.
Guillon et Porte ne sont que le sommet de l’iceberg. Pour en finir avec ces deux-là, je suis étonnée que des gens soient étonnés de leur éviction. Val depuis une bonne quinzaine d’années, opère un cheminement sûr et réel vers une espèce de néolibéralisme opportuniste, habillé maladroitement encore de ses oripeaux d’ancien « gauchiste ». Val a mis du temps à montrer son véritable visage, mais déjà quand il avait repris Charlie Hebdo, ses méthodes de patron auraient fait la joie de Ernest-Antoine Seillière et de Laurence Parisot réunis. La façon qu’il a eue de provoquer, oui, provoquer des crises au sein de ce journal que j’affectionnais pour sa liberté de ton, ont réduit cet hebdomadaire à l’ombre de lui-même. L’épisode Siné n’était qu’un épisode parmi tant d’autres. Comme de laisser de manière vulgaire et outrancière une tribune de choix à Richard Malka pour que ce dernier traîne dans la boue Denis Robert. Et oui Malka, BDiste à ses heures, est aussi l’avocat de Charlie Hebdo ET de Clearstream, vous savez, la chambre de compensation qui sert surtout à échanger des flux d’argent en toute discrétion. Denis Robert subit une vraie chasse à l’homme juridique, ruinante financièrement et moralement, pour avoir enquêté sur cette sombre boîte. Et Malka, l’avocat de Clearstream a pu bénéficier des colonnes de Charlie pour éructer sur ce vilain vilain Denis Robert.
Bref, Val ne comprend que les enjeux du pouvoir et ne sait que se tourner vers la lumière qui brille, aussi bling bling soit-elle….
L’éviction de Guillon et Porte, qui ne cachent pas leur anti sarkozysme, est donc dans sa logique.
Mais il ne s’arrête pas là, le duo de fous. Kathleen Evin, voit son sort vaciller. Eric Lange est remercié, ainsi que Philippe Debrenne et son « Dormir Debout », qui m’accompagne dans mes nuits blanches depuis des années… Et Marjorie Risacher, et François Morel, et « Esprit Critique », bref, c’est un sabordage en règle… Sans aucune raison, que celle de vouloir imprimer sa patte et faire son petit chef à deux balles.
Voilà ce qu’ils sont, des petits patrons de merde, qui emmerdent leurs employés, lesquels ont voté la défiance envers eux.
Et à Hees, spécialement, qui sait ce que c'est que de se faire débarquer sans crier gare pour complaire aux gens de pouvoir, et qui ose cette sortie dans Le Monde à propos de Stéphane Guillon, Didier Porte et François Morel: « Je considère que cette tranche d'humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m'accommode pas. Il n'y aura pas de changement d'horaire ni de remplaçants ». Il ferait bien de se pencher sur sa propre carrière et ses vissicitudes.
La Roche Tarpéienne est proche du Capitole.
La parole à François Morel, qui résume si bien ce que je n'arrive pas à exprimer.
Bref, je suis dégoûtée.