On voudrait voir la vie d'une fenêtre de taxi sous le ciel pluvieux de New York et l'on se retrouve dans son salon, devant un écran d'ordinateur froid, aussi froid que le mail que l'on vient de lire. L'amitié, l'affection, on la donne difficilement, avec retenue, par choix, après avoir observé et aimé un comportement, un être. Une fois déjà, on avait accordé notre confiance à une personne ainsi. Oh qu'elle paraissait digne et bonne, et que son apparence était flatteuse. Gentillesse et compliments fusaient de sa bouche. Puis un jour la source vit s'écouler des flots de mots plus visqueux et sales les uns que les autres. Ô rage de n'avoir pas d'explication. On décidait pourtant d'en demander encore et encore. En vain. La vanité de l'exclu qui veut savoir pourquoi on le rejette. Non. Pars, sois banni et crève dans l'envie de savoir, tu ne sauras rien. Tu n'es rien. Tu n'es pas même digne d'un mot. Pars et accepte d'avoir galvaudé ton amitié et ta confiance auprès de vil récipiendaire.
D'accord. Comme le corbeau de la fable, on retiendra la leçon, et jamais on ne nous y reprendra. Sauf que.
Sauf qu'à déclamer haut et fort qu'on n'aime pas les gens en général mais seulement en particulier, s'ils le valent bien, on se fait fort de croire à ses propres mots (oh les maux qui viendront de ces mots...). On y croit tant qu'on se fait confiance. Et vient le jour on l'on veut y croire plus que tout car finalement on vit pour connaître le monde, et le monde c'est aussi les autres. Alors on rencontre à nouveau la gentillesse et la flatterie. On croit reconnaître l'amitié, alors on partage et on donne de soi. On donne tant et plus, sans retenue encore, après avoir tant tergiversé : la balance a parlé, elle est lourde du poids de l'amitié et de la confiance. On se donne, sa confiance et son affection avec. On croit voir une sœur presque, un miroir ? L'amitié et l'affection.
Mais on s'était trompé. Il a suffit d'un léger coup de vent, d'une pichenette pour que tombe ce bel édifice, lentement construit. Bâti sur du vent. On entend des mots : trahison, déception peine... Ô tout cela n'est que mensonge et dol : on a bien matière à reprendre pour soi ces mots, trahison, déception, peine. Encore. Elle a tout jeté à bas, sans l'ombre d'une hésitation, préférant la violence de ces mots à la confiance et à l'amitié.
Un an, si peu de temps dans le cœur des hommes, bien assez pour se voir reprendre deux amitiés. Du moins c'est ainsi qu'on le voyait, qu'on le vivait.
Se retirer, ne laisser que la surface et le cynisme, l'apparence et le mensonge cordial. Tenir les autres à distance, puisque personne n'est sûr. Accepter de n'être qu'une coquille vide. On peut vivre ainsi longtemps, le ventre creux, le cœur vide bien que plein, et l'âme triste et vaniteuse quand même.
Que faire de ces sentiments qui nous submergent ? Que faire quand l'amitié cogne, cogne, cogne, veut se manifester ? Rien. Tais-toi et passe ton chemin. Ne fais confiance à personne : on t'accusera de trahir et de décevoir pour mieux te noyer. Passe ton chemin, et ferme ta portes à cette absurdité : la confiance et l'amitié sincère ne se distribue qu'avec parcimonie. Garde le peu qu'il te reste pour le donner au prochain mendiant qui croisera ta route.
C'en est trop, d'être prise, aimée et renvoyée. Gardons nous de nous même. Le manteau sur les épaules, il faut fuir au premier geste d'affection : le prix est excessif.
Commentaires
Je m'efforce de fuir , je m'efforce...
Peut-être as-tu une idée "idéalisée" de l'amitié???? Du coup, tu investies énormément dans ce lien, presque de façon exclusive... Non???
Moi, je pense qu'au contraire que l'on peut avoir diverses amitiés, plus ou moins intenses, plus ou moins profondes... D'ailleurs je m'interroge beaucoup sur ce qu'est l'amitié, le sens qu'on donne à ce mot.
Je pense avoir par exemple donné de mon temps à deux d'entre elles (durant leur cancer) mais jamais, maintenant qu'elles sont guéries, elles ne prennent la peine de sortir de Lyon, parcourir les 15km qui nous séparent pour venir me voir....
Alors, je me dis, que c'est comme ça. Qu'il y a quand même de bonnes choses à vivre... Mais le lien s'effiloche.... Peut-être redeviendra-t-il plus fort? Peut-être pas...
Mais je pense que l'exclusivité est un risque. Une seule amitié c'est probablement trop d'intensité.
je partage entièrement les propos de Chrys
L'amitié blesse parfois. Mais peut-être faut-il savoir pardonner les trahisons de la vraie amitié. Le temps efface les aspérités de la trahison, mais n'efface par les remords.
Je ne recherche pas d'amitiés très profondes, c'est peut-être pour ça que je n'ai jamais été déçue... Et c'est sans doute parce que j'ai 3 soeurs, dont une jumelle, qui sont en quelque sorte déjà mes meilleures amies!
Pas réfléchir : vivre, donner, peut être pour rien ou pour souffrir, mais je trouve que c'est le jeu. Et puis donner c'est bon, alors...
Très beau texte...
Je suis d'accord avec Chrys, on peut avoir diverses sortes d'amitiés, plus ou moins intenses. Je m'aperçois que je suis devenue plus distante avec l'âge. Je ne sais pas si c'est bien mais c'est comme ça. Et c'est vrai que j'apprécie moins les amitiés trop fusionnelles voire hystériques qu'à une certaine époque.
J'aime beaucoup le " je n'aime pas les gens en général, mais en particulier"
Je ne peux pas te donner de conseil, je ne suis pas une très bonne amie avec les miennes. Et pourtant je mets tellement de temps à accorder mon amitié.
Mais c'était peut-être de mauvais choix ? L'amitié IRL tu crois que ça existe ? C'est tellement facile de tourner sa veste entre le 2.0 et la réalité.
Je crois que moins on attend des gens, moins on est déçu(e). C'est vrai que parfois on me considère comme distante mais l'amitié fusionnelle n'a jamais été mon truc. Du coup, j'ai l'impression de moins m'en prendre dans la gueule et de vivre les choses plus sereinement.
J'ai été tellement déçue en IRL....
Ton post me touche, j'aurai pu dire les mêmes choses (avec d'autres mots, maux..)
tout pareil que framboize....
trop bonne trop conne comme on dit alors depuis gamine je n'ai jamais connu l'amitié fusionnelle et reste assez independante, mais j'avoue que la présence d'une vraie amie, la vraie de vraie me manque un peu, on a tous besoin de quelqu'un à qui se confier...mais faut retrouver la confiance, pas facile...
Rhalaaa c'est qui encore qui va ramasser les morceaux ?
C'est Didier le connard qui dit toujours ce qu'il pense.
Je t'ai déjà expliqué que 50% des blogueurs ne sont pas de véritables êtres humains, mais des robots et des sondes extraterrestres.
Je me reconnais beaucoup dans ton texte, et ce dès les premières lignes. Moi aussi on m'a rejetée et trahie, moi aussi on m'a refusé des explications, parce que je ne comprenais pas.
Et enfin, moi aussi, j'ai juré qu'on ne m'y reprendrais plus. J'ai réussi, pour l'instant. Mais en contrepartie, je suis seule.
Je suis tout le contraire "j'aime les gens en général et c'est en particulier que je ne les aimes pas", je sais je fais tout à l'envers. J'ai aussi eu mon lot de maux, trahisons mais j'en ai pris mon parti. Que ce soit en amour ou en amitié on ne peut pas faire l'économie de la souffrance. j'ai toujours refusé de me protéger, de me caparaçonner, je refuse de passer à côté des gens bien sous prétexte de me protéger des mauvais. Vivre c'est ressentir, si pour avoir droit à la joie je dois accepter la souffrance, alors je dis banco!
Quant à la confiance, ça ne se calcule pas, ça se donne ou pas. ça ne se teste pas, ça ne se met pas à l'épreuve. On donne ou pas et on reprends ou pas. Donner sous condition n'est pas donner, c'est au mieux prêter ou échanger, un don c'est toujours sans contre-partie.
Bravo pour ton écriture, j'aime toujours autant.
En amitié c'est moi qui ai toujours peur de decevoir les gens
Une bagarre de manipulés ! Il n'y a rien qui me fasse plus marrer que ça ! La plupart des gens comme toi ne supportent pas de rater leur vie tous seuls , alors ils se cherchent des " amis " pour couler avec eux , et encore je schématise , pour toi c'est beaucoup plus vicelard que ça en fait : tu as un mauvais fond
Serge, tu en dis toujours trop et pas assez. C'est confortable de lancer des sentences de l'air du gars qui a assez vécu pour nous percer facilement à jour.
Pour que ce soit utile, ce serait bien que tu développes.
Comment peux-tu dire des choses pareilles ? Quand la personne qui écrit semble si perdue et triste. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, cela ce ressent dans chaque phrase, chaque mot, chaque lettre. Mais toi, tout ce que tu sais faire c'est venir la descendre à chacun de ses billets... Que tu la descende quand elle parle de choses futiles, à vrai dire je m'en fous, mais que tu la descende quand elle écrit ça. Passe ton chemin, tu n'as rien à apporter ici et tout à perdre.
Dire à une personne qu'elle a mauvais fond ? Tu les connais ces gens ? Qu'est-ce que tu as fait toi dans ta vie pour ne pas "mériter" ce blâme ? Rien je présume. Et que fais-tu ? Rien, comme je le constate, à part dire du mal des gens.
Tais-toi, tout simplement.
Vous me faites bien rire bande de nains
2 amies me suivent fidèlement depuis plusieurs années, mais beaucoup de copines m'entourent également dans mon quotidien !!!
Ce que je veux dire par là, c'est que oui, c'est souvent vers les deux premières que je me tournent quand ça va pas (et quand ça va bien, aussi bien sur), mais que de nouvelles oreilles sont également là pour m'écouter même si on ne se connait pas depuis longtemps.
J'ai arrêter depuis un bon moment les amitiés exclusives. je n'arrivais pas à tenir la distance et à croire trop fort en quelque chose, on est très vite déçu ...
Je me reconnais enormément dans ce que tu écris ...
Ton texte a raisonné très fort en moi, très très fort même. J'ai eu mal comme ça, tout pareil 1 fois, 2 fois et puis 3. Zéro explication, rejetée sans comprendre pourquoi, ce qu ej'avais bien pu faire... Mais je crois que j'attends parfois trop et donne trop... et la plupart des amitiés ne fonctionnent pas comme ça, c'est très rare... du coup aujourd'hui j'arrive à me satisfaire de choses moins profondes même si tout de même agréables... mais ce type de relation me manque... Mais comme en amour il faut essayer de ne pas se fermer par peur de souffrir on pourrait passer à côté d'une relation extraordinaire ! Il faut du courage pour connaître l'amour... un sacré paquet de courage. Dans quelques temps tu seras à nouveau prête à risquer de payer le prix... laisser le temps au temps...
bon facile, mais tant pis...
c'est l'amitié trahie qui te déçoit ?
ou la déception sur toi même de t'être trompée d'ami(e) ?
j'ai connu une rupture amicale il y a quelques années et ça m'a fait aussi mal que la fin d'une histoire d'amour... j'ai peu d'amies, la qualité plutôt que la quantité..
Un thème qui me parle...
T'es sûre? Je suis surement naive et bete, mais je continue à donner en dépit des coups pris. Car les coups en revanche je les rends au centuple parce qu'autant je suis entière en amitié, j'aime assez avoir aussi des ennemis à combattre.
J'adore la façon dont tu écris, à vrai dire je crois que j'étais passée à côté de cette phase de toi, je vais lire plus fort encore pour ne pas oublier ce que tu as produit dans mon coeur ce soir.
Bonne nuit,
Jane
Les mauvaises experiences amicales sont une décéption enorme mais cela nous permet aussi d'apprécier encore plus les vrai amitié sincères...
Vu !