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La Vie Financière des Poètes - Jess Walter

Il y a des titres qui interpellent plus que d’autre (j’en avais déjà fait l’expérience avec le bouquin de Nick Flynn, )

En regardant la couverture de La Vie Financière Des Poètes, je me suis dit que c’était quelque chose qui me parlait, j’avais l’idée de ma propre vie en parallèle, l’idée que je n’aime pas l’injonction au travail, la nécessité de gagner sa vie, et pourtant il parait qu’il le faut bien. Combien de belles journées sont gâchées à « gagner sa vie » ? C’est La Vie Financière Des Poètes, et des rêveurs de toutes sortes, avais-je envie de rajouter.

 

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Alors, ce roman ? Le résumé de l’éditeur, pour commencer :

« La quarantaine passée, Matt se réveille un beau matin sans boulot, criblé de dettes et face à un compte à rebours plus que flippant : il n'a que huit jours pour sauver sa maison des griffes de ses créanciers. Sa rencontre inattendue avec deux minables dealers va lui ouvrir les yeux : investir dans le lucratif commerce de l'herbe qui redonne goût à la vie en ces temps de crise. Mais au pays des rêves et des dollars qui partent en fumée, il faut savoir se méfier des mirages. Entre magistrale arnaque et fiasco annoncé, Matt, en bout de course, n'aura peut-être pas perdu l'essentiel... »

Comme souvent, il ne faut pas s’arrêter au pitch des éditeurs. Ce livre contient tellement plus.

Il porte en lui l’effondrement des rêves, et la chute du premier d’entre eux : le Rêve Américain. Mais reprenons.

Matt, journaliste financier, quitte son boulot pour lancer un site internet sur la finance, certes, mais en poésie, logiquement intitulé Poesiness. Mais, devinez quoi, personne ne semble intéressé par une actualité de la finance en poésie. Idée saugrenue : pourquoi lâcher un job de journaliste pour ce projet de doux rêveur. Déjà la première pierre est posée : il y a donc des rêves plus sérieux que d’autres. Mais Matt n’est pas du genre à vouloir contaminer ses rêves avec cette horrible notion de sérieux. Alors il échoue, et se retrouve presque ruiné, sans oser le dire à sa femme, à ses enfants, sans oser dire combien la crise économique qui frappe l’Amérique n’est pas tendre avec les poètes et les rêveurs. Alors pour préserver sa famille, et son rêve américain, Matt cherche des solutions, avant de tomber par hasard sur un vendeur d’herbe, et de démarrer lui-même une carrière de dealer de shit. Pour un temps très court, la réalité le rattrape vite, jusqu’à l’absurde. Et l’on voit les mille pensées de Matt construire des schémas compliqués pour la préservation de ces châteaux de sable, que sont sa vie et son couple. Car en parallèle de l’effondrement de l’économie, c’est l’effondrement d’un mariage, et des identités du couple, que l’on observe.

Chacun guette les petites compromissions de l’autre, pour sauver les apparences. Autant de compromissions qui nous font poser une seule et lancinante question : si tout est faux dans une relation, pourquoi tenter de la sauver ? Pourquoi Matt se démène-t-il à offrir à sa femme cette sécurité matérielle qui lui tient à cœur, quand ils ne peuvent pas échanger deux phrases honnêtes l’un avec l’autre ? Pourquoi Matt se sent-il obligé de répondre à une certaine conformité sociale, quand le monde dans lequel il vit rend cela impossible : cela ne conduit qu’à creuser ses dettes et à avoir peur de tout perdre. Mais il creuse, et avec lui le reste des États-Unis creuse aussi.

Jess Walter fait preuve d’une grande subtilité quand il fait parler Matt de sa vie, pour apercevoir derrière les échecs de tout un système, pas seulement l’effondrement d’un homme.

Pourquoi n’est-il pus permis de rêver sans que cela soit un danger ? Pourquoi ce monde enterre les poètes sous une tonne de béton ?

J’ai beaucoup aimé ce roman, un vrai coup de cœur. Il est drôle, potache parfois, cruel, tendre et lucide. Un livre qui en dit beaucoup sur nos propres rêves.

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La Vie Financière des Poètes - Jess Walter - 10/18

 

 

 

Enfin, et pour rester dans le domaine des livres, c'est aujourd'hui le World Book Day, alors voici quatre des livres qui ont changé ma vision de la vie:

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Des livres essentiels, que je relis chaque année, pour me rappeler combien ils sont importants et ont chamboulé ma vie.

 

 

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Commentaires

  • Je note tous ces livres coups de coeur !

    Merci et je note aussi le titre de ce livre .. combien de personnes se laissent-elles enfermer dans le conformisme ?

    Bonne journée ensoleillée

  • Le roman de Jess Walter est une belle découverte et je crois qu'il pourrait te passionner !

  • Pour Martin eden, tout à fait d'accord ! Un roman magnifique ! En revanche, pour les travailleurs de la mer, j'avais peiné à le lire...

  • Oh une autre lectrice de Jack London

  • (deux titres avec Eden dedans? ^_^)
    Bon, celui que tu présentes avant, je ne connaissais pas, mais ça me dirait bien, merci!

  • On va dire que ce sont deux paradis de lecture ^^

  • J'aime beaucoup la citation de Virginia Woolf!
    Pas encore lu Martin Eden! mais cela viendra!

  • Il faut lire Martin Eden !

Les commentaires sont fermés.