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Tout ne peut être dit

Mardi soir je déambulais dans les salles du Grand Palais, pour le vernissage de l’exposition Carambolages. Je vous parlerai plus tard de cette expo, que je vous engage à aller voir, elle est magnifique, je vous en dirai plus mais n’attendez pas pour y courir. Pendant cette déambulation, donc, il est arrivé plusieurs fois que je reste assise, atone, ou plutôt comme hébétée, devant une œuvre. Hébétée c’est moche comme terme, putain de moche, alors que je voudrais évoquer l’envie de silence et de calme que j’ai ressenti. En fait non, ce n’est pas non plus ça. Difficile d’expliquer parfois ce qu’un tableau, une sculpture ou peu importe l’œuvre, peut provoquer en soi. Un mélange de bonheur mêlé d’effroi et le regret de n’être pas plus seule pour se laisser aller à l’extase et aux larmes. Le titre de l’expo, Carambolages, était parfait pour décrire un peu ce qui traversait mon esprit. Les mots se bousculaient, les images aussi, et suivant l’œuvre qui  provoquait ces émois, je pouvais passer du rire aux larmes. Mais le plus souvent, je n’avais qu’une envie, rester assise, et regarder en silence, en me rappelant ces mots de Philippe Jaccottet : « La poésie me semble là, justement, pour faire voir au regard usé, désabusé, que le monde n’a jamais cessé d’être étrange, lointain, désirable. » J’ai redécouvert un monde étrange, lointain et désirable, le temps d’une promenade.

Et puis sur le chemin du retour, il m’a semblé curieux de me rappeler la conversation avec une ancienne collègue de travail, qui me demandait ce que je voulais vraiment faire dans la vie ; je répondais en général : rêver le monde. Celui de tous les jours, j’ai du mal à m’y adapter, je ne sais pas composer avec. Pourtant, nous le faisons tous, du moins nous essayons.

Et puis le fichu métro arrive à destination, et je me dis, arrête de te la péter Aïcha, ne prends pas prétexte des trois livres et demi que tu as lu dans ta vie pour exiger d’être une étoile au milieu de nulle part.

Don Quixote.jpg

(Les combats contre les moulins à vent devraient être une discipline obligatoire au bac : meilleur moyen d’appréhender la vie)

Commentaires

  • Abasourdie

  • Mais nous sommes tous des étoiles au milieu de nulle part... Et nous l'oublions trop souvent! Un billet sensible qui ouvre la porte à mille réflexions... :-)

  • "Exiger d’être une étoile au milieu de nulle part" c'est vraiment le minimum. "J’ai redécouvert un monde étrange, lointain et désirable, le temps d’une promenade" : merci, c'est très bien dit. Pourquoi merci ? Parce que vous nous rappelez les enjeux fondamentaux, et qu'on a sans arrêt besoin de ces rappels.

  • Oh Océane, je me suis abonnée à ton blog que je lis régulièrement, il est très bien écrit, et c'est un vrai régal....Puisse la poésie et la culture transformer notre regard sur le monde...Rêvons les lendemain meilleurs.
    Bisous!
    Betacarotte

  • Quel plaisir de te retrouver quotidiennement et de pouvoir ainsi t'écouter penser ! Merci ;-)

  • oh tu y es allée en vaant première!!! génial!!!!! je veux absolument faire cette expo!!! rien que le titre m'interpelle!!!!
    bise et bonne semaine

  • J'ai hâte de voir ton billet sur cette expo que je ne pourrais pas aller voir... Je suis très don quichottesque aussi... Je trouve ça plutôt bien de vivre dans son musée imaginaire, intérieur...

  • Salut à toi, tu manquais, et j'adore ta définition de la procrastination, une façon de penser à faire qui te quittera dès lors que ton activité laissera de la place à un peu d'ennui de temps à autre... bises ;o)
    et : R. Char a dit : Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience ! .... j'adore ( haha nouveau terme Facebook débile...)
    Bonne soirée
    Dominique

  • Tu as vraiment eu de la chance de voir cette exposition en avant-première... et tu m'a vraiment donné envie d'y aller :)

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