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  • Velázquez

    Les peintres espagnols et la France, c’est une belle histoire d’amour. Pensons seulement à Picasso et Dali, et voilà deux géants de l’art qui ont trouvé à s’épanouir chez nous. Que ce soit pour les accueillir de leur vivant, ou célébrer leur art des siècles après le dernier coup de pinceau, Paris est une amoureuse soupirant auprès de ces artistes. Alors oui aujourd’hui je dégaine le lyrisme (en carton, je t’entends petit insolent) mais c’est que j’ai passé un certain temps à soupirer moi-même la semaine dernière. Pourquoi ces soupirs, demandes-tu derrière ton écran, effrayé qu’une avanie (et framboise) puisse m’être survenue ? (Si tu t’en fiches, fais semblant, simule effroi et commisération). Et puis, te demandes-tu encore, quel rapport avec des peintres, espagnols qui plus est ? Et surtout, qu’elle en vienne au fait bordel de nom d’une pipe.

    J’y viens.

    Je rassure d’abord les compassionnels et les commiséreux : pas d’avanie à déplorer, j’ai simplement vu une expo de toute beauté. (Quoique, en y pensant, quand j’ai tendu mon invitation à l’entrée, quand la charmante dame qui scannait les dites invitations m’a demandé « vous êtes seule ce soir », j’ai failli chialer et lui raconter mes aventures de célibataire pas célibattante en recherche d’amour mais sans un pré où le trouver) (J’ai eu pitié de la dame, et je lui ai épargné la douloureuse histoire de mon cœur non couronné d’affection.)

    Ah oui, donc, l’expo, les soupirs on y arrive.

    Dans la liste de mes Diego favoris, il a Diego de la Vega (si, si, celui avec le masque de Zorro), Diego Rivera, Diego Ortiz, Diego Buñuel (sexy, va jeter un œil). Et donc, Diego Velázquez, el unico (en espagnol dans le texte).

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    Voilà, le Grand Palais accueille Diego Velázquez et sa galerie de portraits, pour une expo qui vaut très très largement le détour, malgré l’absence des Ménines. Évacuons le sujet tout de suite, cette fameuse toile n’a pu être prêtée pour le temps de l’expo, mais j’ai envie de dire tant mieux car elle est si connue qu’elle éclipse le reste de l’œuvre du maître.

    Et franchement, il y a de quoi régaler ses yeux, et soupirer d’aise.

    J’ai passé presque deux heures à déambuler de l’atelier de ses débuts à la cour des Grands d’Espagne. Les figures des Saints côtoient les infants du royaume, et on voit le style de Velázquez « se travailler », évoluer, s’adapter à ses sujets aussi.

    Qu’il peigne les petites gens ou l’infante Marie-Thérèse, il y a une signature, un regard qui plonge dans le nôtre.

    De quoi soupirer de longues minutes, à détailler les plis de la robe de telle princesse, ou le cheval supportant tel autre prince.

    L’expo a ceci d’intéressant qu’elle présente également des condisciples et élèves de Velázquez, ainsi que le travail effectué au sein de l’atelier de son maître, Pacheco.

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    Je ne peux que vous recommander cette exposition, si vos pas vous mènent à Paris.

    Elle est ouvert au public jusqu’au 13 juillet 2015.

    Plus d’information sur le site du Grand Palais.


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  • À Genoux - Michael Connelly

    L’intérêt de la blogosphère, c’est de permettre les échanges et les découvertes. Et j’avoue que sans cela, ma semaine passée n’aurait pas été la même, car j’ai fait des choses que je n’aurais forcément faites.

    Pas grand-chose me direz-vous, mais quand il s’agit de sortir de ses propres sentiers, c’est toujours énorme.

    En l’occurrence, j’ai passé quelques jours sous le signe de Michael Connelly et de son héros Harry Bosch. Il aura suffit de l’enthousiasme d’une bloggeuse (coucou Keisha), pour que je me penche sur le cas Connelly.

    Alors, avouons-le tout de suite, je l’avais remisé loin loin loin dans ma liste des Connelly, loin derrière Jennifer, John, Edward et les autres.

    J’ai profité d’un tour à la bibli pour emprunter À Genoux.

    harry bosh, raymond barre, jennifer connelly, michael connelly, roman noir,

    Le pitch : « Le corps du Dr Stanley Kent vient d'être retrouvé au belvédère naturel proche de Mulholland Drive : deux balles dans la nuque, style exécution. Nouvellement affecté à la section Homicide Special, l'inspecteur Harry Bosch découvre vite que le Dr Kent avait accès à des matières radioactives utilisées dans le traitement de certains cancers féminins... et que ces matières ont disparu. Aux yeux de l'agent spécial du FBI Rachel Walling, que Bosch aime encore malgré leur rupture après le fiasco d'Echo Park, ce meurtre et cette disparition risquent fort de marquer le début d'un attentat terroriste à la bombe sale. Donc conflit ouvert et cette fois, Bosch n'est pas sûr d'avoir le dessus : il y a certes de la parano dans les services de la sécurité du territoire, mais la menace islamiste est bien réelle... »

    Autant vous dire que j’ai failli reposer le livre et me barrer en courant. Parce que, je le dis tout net : j’en ai marre de la prétention des américains à vouloir sauver le monde des nazisalmisto-crypto-communisto-vilains. Très beaucoup infiniment marre même.

    MAIS ! TOUTEFOIS ! CECI DIT !

    J’avais confiance et foi dans le bon goût de Keisha, alors j’ai pris mon courage à deux mains, remisé mon anti-américanisme sous un mouchoir à l’effigie de De Gaulle enlaçant le Che, et je me suis lancé dans la lecture dudit polar.

    Surprise et bonheur, madame monsieur, oui, rien que ça.

    J’ai adoré le personnage de Harry Bosch, parce qu’il n’est pas parfait, pas un cliché de jeunesse ténébreuse et efficace, parce que c’est un putain de flic normal avec ses ennuis et avec ses erreurs et avec ses principes et ses failles, un peu comme dans les vieux polars que j’aimais lire en Série Noire, dans ma folle jeunesse (les années 80, le fluo, Dorothée, la coke, Madonna et la Série Noire)

    Mais surtout, j’ai adoré parce que ce n’est absolument pas l’intrigue à laquelle je m’attendais ! Je ne veux pas vous en dire trop, pour ne pas gâcher le suspense, mais Connelly sait jouer des mythes américains, des peurs aussi, et de tout ce que l’après 11 septembre a pu engendrer de pire, sans complaisance. De fait il m’a rappelé ce que le polar a de subversif : il plonge un regard noir dans la société, encore une fois sans complaisance. C’est ce que j’aime dans le roman Noir, il a la capacité aussi puissante, voire peut-être plus, que la Blanche, à plonger dans les plaies de notre histoire.

    Bon, c’est simple, hein : lisez-le ! Mais si possible, commencez par Echo Park, le roman qui se déroule juste avant. Ce n’est pas une obligation, et ça ne gêne en rien de lire l’un ou l’autre ou les deux dans le désordre, mais je suis une psychopathe qui ne peut s’empêcher de relire et dans l’ordre s’il vous plait sinon ça va pas, le ciel pourrait nous tomber sur la tête (logique).

    C’est connu, quand on aime on ne compte pas, donc j’ai profité de la tournée promotionnelle de Connelly pour assister à une master class, au Forum de l’Image à Paris. J’ai vu l’affiche par hasard en passant devant (je tentais de ne pas céder à la tentation d’un (inutile) calendrier de chats mignons chez le marchand en face du forum. On est en avril mais je zieute encore des calendriers, la faute aux chats mignons (quoique, je ne suis pas fermée à l’idée d’un calendrier avec des lapinous mignons, voire des carlins choupis #diversité #tolérance)

    harry bosh, raymond barre, jennifer connelly, michael connelly, roman noir,

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    Bref, jolie soirée, animée par Christine Ferniot, et joie de rencontrer de super très beaucoup près l’auteur qui m’avait fait frissonner quelques jours avant. C’est toujours intéressant d’écouter des auteurs parler de leur travail, de dévoiler un peu de leurs techniques. J’étais fasciné par le calme qui se dégageait de lui, et je l’imaginais sur sa table de travail, c’est con mais ça fait mon bonheur : parce que cela me le rend plus humain, plus proche de moi, de la lectrice, mais aussi de l’auteur que je suis.

    Pour les malheureux loin de Paris (je crois qu’on appelle cela des provinciaux), et qui n’ont pu venir au Forum de l’Image, il y a l’émission d’Augustin Trappenard sur France Inter à réécouter, avec un Michael Connelly acide et lucide.

    Définitivement, je vais virer Jennifer Connelly de la tête de liste de mes Connelly (et puis QUI peut me citer, sans Wikipedia, un film récent de Jennifer ?) (Personne, on est d’accord).

    A demain les choupis. On parlera de trucs artistiques (pas Raymond Barre nu, rassurez-vous). (Ceci dit, celui qui comprend la dernière référence que je viens de faire à Raymond Barre gagne un (petit) cadeau.)