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diana krall

  • Tirons sur une ambulance


    Les mésaventures récentes de Frédéric Mitterrand font couler beaucoup d'encre. J'ai lu le bouquin à sa sortie, et j'ai été choquée. Pas vraiment par ce qu'il racontait, après tout je suis une lectrice assidue d'André Gide et de Gabriel Matzneff, tout deux écrivains qui faisaient largement étalage de leur gouts pour les amours plus que mineurs. J'ai écrit une note au sujet de ces artistes ou auteurs que j'aime et qui ont vécu border line, mais ça sera pour une fois prochaine.

    Non ce que j'ai pris en pleine face c'est la claque d'une génération à la mienne.

    Cette claque me revenait année après année sur bien des sujets.

    Je veux parler là de ce que nous, trentenaires, sommes devenus une sorte de génération sacrifié sur l'autel de nos ainés. Je m'explique, avant de m'embrouiller plus avant. On vit une époque faite de précautions, d'interdits, de recommandation de safe behaviour au quotidien. Ne pas fumer, ne pas baiser sans capote, ne pas boire, ne pas conduire, ne pas voyager n'importe où, ne pas télécharger de musique sans payer son octroi, ne pas s'informer tout seul au risque de comprendre trop de choses, ne pas attendre de la vie plus qu'un temps de labeur qui sera peut-être récompensé par une retraite à taux plein à 65 ans.

    Où est l'aventure ? Ou est la prise de risque, ou est la découverte, l'explosion des carcans et l'abandon des valeurs préformatées au profit de sa propre expérience ??

    Entendons nous bien, je ne dis pas qu'il faille chopper le sida, le cancer du poumon et aller s'éclater à 190 km heure sur une glissière de sécurité pour être heureux.

    Mais comment se sent-on vivre si on ne vit pas dans l'expérience, dans l'inattendue, dans l'affranchissement de certaines valeurs ?

    Cette esprit est resté bloqué en 1968, puis s'est un peu réveillé en 1981 et dans les années suivantes, avant de profondément s'endormir durant les années 90 jusqu'a maintenant.

    Qu'avons-nous ? Des quinquas bien tassés qui se sont éclatés dans les années 70 et 80 à passer du maoïsme à l'école de Chicago, des rebelles à cheveux longs qui ont usé et abusé des drogues plus ou moins douces, des vertus de l'amour libre, voir pour certains jusqu'à extérioriser dans certaines limites  les théories de Tony Duvert ou le modèle de Gabriel Matzneff. C'est à la mode en ce moment que de rappeler à nos chères élites leurs turpitudes du passé, qu'elles fussent morales ou autre. Daniel Cohn Bendit en avait déjà fais les frais, et aujourd'hui Frédéric Mitterrand. Mais c'est toute une génération qu'il faudrait accabler, s'il s'agit d'accabler qui que ce soit.

    Une génération qui a pourtant explosé les carcans de la morale bourgeoise, et heureusement pour nous ! Une génération qui a su dire merde, et est allé chercher ses propres valeurs dans l'aventure et l'expérimentation. Une génération à qui l'on doit de belles chose comme la revendication d'un féminisme plus radicale, la dé-psychiatrisation de l'homosexualité, le fait de considérer les enfants comme des êtres douées de sens et non des ventre sur pattes, une génération qui a fait MSF et la guerre à la famine au Biafra, qui s'est déclarée salope pour faire avancer la question de l'avortement, c'est la génération du planning familial, de la pilule, de l'amour sans idées préconçues. Une génération qui ne voulait pas faire la guerre à d'autres peuples

    Ado, j'adorais me plonger dans ces histoires, et me rendre compte qu'un adulte pouvait décider de se prendre en main et réfléchir à ce qu'il peut faire pour améliorer le monde, sans peur de s'affranchir des modèles préexistants, sans peur de l'aventure et de l'échec. Cette génération  m'a fait rêver.

    Et qu'est-elle devenue ?? D'abord il y a eu ces fameuses années 80, années du fric facile, un fast and furious du fric et du sexe, enfin pour certains on va dire. C'est aussi une époque qui me marque et je garde pas mal de bonnes  choses, des principes de vie qui valent toujours.

    Mais ces élites après avoir bu jusqu'à la lie à la coupe du plaisir et de l'absence d'entrave, s'est découvert toute une panoplie de principes moraux, économiques et sociaux à mille lieux de leur folle jeunesse. Le principe de la putain qui devient bonne sœur : ce sont les plus radicales.

    Et on arrive à une époque ou nous somme dirigés par un troupeau de Jansénistes fâcheux, ou plutôt de Jésuite faux-cul et culpabilisateur.

    Ainsi la Terre courre à sa perte et il ne faut donc plus que penser en écologiste citoyen, et  le tout sur le mode du «  vous n'êtes que de vilains petits égoïste », l'empreinte carbone, l'essence, le recyclage....

    Et puis il ne faut pas demander trop de solidarité de l'Etat ni de personne d'ailleurs, bah oui c'est la crise, tu n'es pas au courant ? Du fric il n'y en a plus pour la sécu, les profs ou des prisons décentes, tu comprends bien il a fallu renflouer la BNP pour assurer à ses cadres méritants la même prime qu'habituellement. Et puis les prisons ça sert à rien, il suffit de castrer les méchants, de pendre haut et courts le impénitents après les avoir jeté dans un cul-de-basse-fosse.

    Quant à la sécu elle ne serait pas dans cette état si t'étais pas tout le temps malade à force de fumer et de ne pas manger tes 5 fruits et légumes par jours. Comment ça c'est trop cher ?? Mais où sont tes priorités petit  insolent ????? Déjà que je te soupçonne de ne pas manger bio....Et ne t'avises pas de télécharger une chanson pour te consoler, cet acte ignoble pourrait priver un chanteur vieillissant de l'éternelle rente à laquelle il a le droit pour avoir pondu une daube un jour.

    Quant au sexe, mon Dieu, le sexe... Plus on voit de filles à oilp' à la télé et de mec  torse nu en 4 par 3 et plus j'entends parler de misère sexuelle à la Michel Houellebecq. La faute à une société de plus en plus frileuse, qui veut s'assurer de ton pedigree sur 5 générations avant de s'engager à prendre un café au bar du coin. Et pour peu que tu dises la mauvaise chose au mauvais moment, hop le conte de fée sera stoppé net. On ne se laisse plus à aller sur des terres inconnues, à risquer l'échec. Nous sommes éduqués et gouvernés comme des enfants, un paternalisme qui prévaut dans chaque  pan de notre vie.

    Aussi je ne m'étonne plus que certaines femmes passent pour originales parce qu'elles disent ce qu'elles pensent au moment où elles le pensent, qui ne s'offusque pas de parler ouvertement de tout les sujets possibles.

    Avons-nous seulement idée du degré d'infantilisation dans lequel on nous plonge ?

    Alors L'affaire Mitterrand là-dedans ? Je n'ai jamais eu la moindre affection pour ce personnage qui a usé et abusé de son nom (prestigieux à mes yeux), et qui a toujours craché ouvertement sur les principe de gauche, apportant publiquement son soutien à Chirac lors des élections présidentielles, clamant partout son non-socialisme, mais rappelant sa prestigieuse parentèle à la moindre occasion. Il s'est positionné comme toute sa génération dans le rôle de l'ancien jouisseur devenu sage observateur de la vie et bon dispensateur de conseil au peuple indigent. Sauf qu'il faut être crédible pour ça.

    Et là c'est raté mon coco. Comme tout le reste du Gouvernement Vagal par ailleurs. Mais je pense que le Royal Nain Vagal cultive cette habitude qu'avait François Mitterrand : savoir s'entourer de gens légèrement plus médiocre que soi permet de toujours tenir le haut du pavé.

    Sauf que le Nain Vagal est déjà bien trop médiocre pour espérer une cour du même acabit.



    Dans le même esprit, bientôt je vous parle du roman érotique de Lewis Scooter Libby, sympathique néoconservateur américain, chargé des affaires de sécurité nationale sous la présidence de l'inénarrable Junior Bush.


    En attendant, parce que je suis énervée et que la musique adoucit les mœurs, a little bit of jazz ? De belles chanteuses, à la voix aussi magnifique l'une que l'autre, une douceur à écouter, un miel qui se déverse sur mon cœur. Rassure toi je n'ai pas le mauvais gout de t'appâter pour t'infliger du Norah Jones de bas étage, on est pas dans un ascenseur ici.

     

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    Oui je suis un peu énervée, ça se voit, non ?

     

    Let me introduce :


    Diana Krall


    podcast
    Why should I care ?

     


    podcast
    A case of you

     


    And Lisa Ekdahl


    podcast
    My heart belongs to Daddy

     


    podcast
    But not for me

     

     

    Et comme je suis très énervée: Barry White !!!!!! Ecoute ce rire, son rire à 2:14 de la chanson !! Je pourrais céder à (presque) n'importe quelle demande si on me passe du Barry White : orgasmic earthquake !

     


    podcast

    Let the music play


    Tu veux me faire plaisir : va augmenter le pourcentage de n'importe lequel de tes péchés (sauf l'envie et la colère, faut pas déconner, concentre toi sur la luxure et la gourmandise par exemple).

    Et demain tu sauras pourquoi je m'appelle Océane :)