Il y a des douceurs qui restent longtemps a l’esprit après les avoir croisées.
Le roman de David Foenkinos, La Délicatesse, est de celles-là.
C’est un roman qui a fait les beaux jours de la bloggosphère, je ne compte plus les billets qui en parlent… C’était un joli roman, avec quelque chose entre l’espoir et un fragile sourire de tristesse. Un roman somme toute positif, qui redonne envie de croire.
Après tout la vie n’est rien d’autre qu’une chose fragile, une toile délicate qui se tisse, au fil des hasards, des rencontres, des regards, de ces gestes qu’on ose ou que l’on n’ose pas.
Ce qui m’avait plus dans le roman, a fini de me séduire dans le film, qui sort le 21 décembre.
LA DÉLICATESSE : BANDE-ANNONCE
J’ai eu la chance de découvrir le film en avant-première, un jour où j’en avais particulièrement besoin. Je crois que je fais partie de ces pessimistes cyniques, plus prompts à communiquer sur ce qu’ils n’aiment pas, qu’à étaler leurs joies et leurs bonheurs. Cela joue des tours, et il arrive des moments où il devient vital d’avoir un regard doux, joyeux, simple et positif. Il faut en avoir le talent, ce qui n’est pas mon cas. Et c’est ce que j’aime chez les Foenkinos. : David, l’écrivain, et co-réalisateur avec son frère Stéphane de cette adaptation, avec une belle affiche. Audrey Tautou, métaphore vivante de la délicatesse, campe une Nathalie aux contours légers et si grave pourtant.
L’optimisme et la tendresse du roman ne sont pas trahis à l’écran. Et la musique d’Emilie Simon n’y est pas pour rien.
Car c’est sa partition qui accompagne le film. Une bande originale aussi délicate et romantique que le sujet.
Cet album d’Émilie Simon, c’est Franky Knight. Un beau chevalier, qu’on entend déjà pas mal, et pas que sur France Inter :)
Un album aux sonorités spéciales. Presque une lamentation, ou un lamento plutôt. J’ai lu quelque part à son sujet, le mot prière. Oui, c’est une sorte de prière, laïque et musicale. Une prière à l’absent. Et cet absent, c’est l’amoureux d’Émilie Simon, décédé il y a deux ans. La chanteuse a fait avec Franky Knight comme une conversation avec l’absent. Une conversation où elle seule parle, ou plutôt chante, ce qui lui reste de cet amour.
Alors pour ceux qui ont lu La Délicatesse, vous comprendrez l’émotion, presque tragique, mais si belle, qui vous envahit à l’écoute de Mon Chevalier, ou de Jetaimejetaimejetaime….
Jamais musique n’a aussi bien correspondu à un film. La simplicité, je vous disais, la simplicité efficace et implacable de l’amour total, qui s’exprime ici dans sa version la plus brute, la plus nue. On croit presque entendre la transparence des larmes dans ses mots. Pardon pour cette petite correspondance osée, mais c’est ce que je ressentais. Les images, les sons, les sentiments se mêlent intimement pour faire une seule et belle ode à l’amour. Pas de tristesse morbide, pas de regrets inutiles, nous écoutons ici la célébration d’un amour et d’une vie, qui continuent, différemment.
Emilie Simon © Arnaud Borrel - 2011
Je vous recommande cet article sur le site de France Inter, qui en parle très bien.
Le film La Délicatesse, de David et Stéphane Foenkinos, sort le 21 décembre, ce mercredi.
Quant à l’album d’Émilie Simon, Franky Knight, cette merveille est disponible depuis le 5 décembre, et je suis persuadée qu’il fera le bonheur de plus d’un sous le sapin. A offrir avec le roman, pourquoi pas.
Emilie Simon © Arnaud Borrel - 2011