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roman policier

  • Les Pièges de l'Exil - Philip Kerr

     Il y a des personnages de roman qu’on prend plaisir à retrouver, comme un vieil ami. Bernie Gunther est un de ces vieux compagnons de lecture, que l’on suit depuis maintenant onze volumes !

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    J’ai connu le héros de Philip Kerr avec la Trilogie Berlinoise, lu d’une traite tellement c’était passionnant. Un héros égal de Philip Marlowe et Sam Spade, à l’époque sombre et agitée du Nazisme : c’était très tentant. Au roman de détective classique, avec son univers de marlous et de femmes fatales, Philip Kerr a ajouté une bonne dose d’histoire et de politique, pour un mélange qui rend accro les lecteurs.

    C’est un pari que de faire tenir du roman policier dans une période aussi glauque, sans faire de son héros un cliché du Mal ou du Bien. C’est ce que j’ai aimé avec Bernie Gunther : observer un ex-flic reconverti dans le privé, se frotter au double problème de sa profession particulière, et de la situation politique de son pays. Tout en nuances et d’un réalisme historique admirable, les romans mettant en scène Bernie Gunther abordent l’histoire de l’Allemagne depuis la montée de Hitler, jusqu’à la chute de son régime, la construction du mur de Berlin et l’après guerre.

    On retrouve donc notre héros en France, début des années cinquante, reconverti en tant que concierge d’un hôtel à Saint-Jean-Cap-Ferrat : les activités de Gunther dans l’Allemagne Nazie ont laissé des traces, et même s’il est loin d’avoir été un serviteur du Reich, Gunther se retrouve sur une liste de criminels nazis (ce qui est ma foi fort ironique quand on a lu toutes ses aventures… mais je vous laisse le plaisir de les découvrir.)

    Bref, Bernie s’ennuie sur la Côte d’Azur, et franchement je le comprends, c’est depuis toujours un repaire de petites dames âgés et d’anglais mortifères. Mais heureusement sa route va croiser celle d’un anglais tout sauf ennuyeux: rien moins que Somerset Maugham, l’écrivain (le roi de la nouvelle, pas ennuyeux du tout !), mais aussi espion de la Couronne. Et c’est en tant qu’ex-espion que Somerset se retrouve dans l’embarras, embarras duquel notre bon Bernie va tenter de le sortir, au risque de compromettre sa propre sécurité.

    On a donc là tout les ingrédients d’un bon polar : paysage, femme fatale, personnages troubles, jeux de dupes et mystère, le tout sous la menace d’un danger permanent.

    J’ai adoré retrouvé ce personnage. J’aime sa façon de traverser l’Histoire, de naviguer entre les mensonges des uns et ses propres illusions. J’aime infiniment sa mélancolie, qui confine à une forme de détachement et de fatalisme, tout en élégance.

    Encore une réussite de Philip Kerr, tant sur le plan de l’intrigue que de la représentation historique.

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    Les Pièges de l'Exil - Philip Kerr

    Éditions du Seuil - Traduction de Philippe Bonnet

    400 pages - 22€

  • Faute de preuves

    Comme à chaque sortie de Harlan Coben, je suis ravie de plonger dans le bain de suspens qu’il nous offre à chaque fois. Je n’ai jamais été déçue, à une seule exception, concernant une œuvre de jeunesse rééditée, et dont je vous avais parlé ici.

    Aujourd’hui, je vais vous parler de  Faute de Preuves, son nouvel opus, qui m’a été aimablement envoyé en lecture (merci Jérémy !)

    Et comme à chaque fois, je n’en n’ai fait qu’une bouchée, si j’ose dire ainsi d’un roman.

    Dans une interview, Harlan Coben dit que Dan Brown dit de lui qu’il est le roi du hook and twist (Amorcer et retourner). C’est exactement ce qui se passe : un suspens savamment tissé, comme une toile d’araignée. On se laisse y prendre, et puis on subit retournement sur retournement ! Une vraie farandole…

    Alors, le résumé de l’éditeur : « Aux États-Unis, de nos jours.
    Bonne élève, sportive, les pieds sur terre, Haley McWaid, 17 ans, est la fille dont rêvent tous parents. D'où la surprise de sa mère quand elle découvre que sa fille aurait découché. Et son affolement quand elle ne parvient pas à la joindre. Et son désespoir quand, après trois mois, on est toujours sans nouvelles de la jeune fille.
    Wendy Tines a sa petite idée. Mère célibataire d'un ado, cette journaliste ambitieuse travaille de concert avec la police pour un programme télé chargé de débusquer les délinquants sexuels. Sa dernière prise, Dan Mercer, un éducateur pour enfants.
    Tandis que toute la ville est sur les dents, à la recherche d'un prédateur sexuel, Wendy va découvrir que l'affaire Mercer va l'entraîner beaucoup plus loin que tout ce qu'elle aurait pu imaginer... »

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    La nouveauté, c’est le personnage principal, une héroïne enfin !

    Wendy est une célèbre journaliste de télévision qui s’est donné pour mission de traquer et de dénoncer les prédateurs sexuels, au travers de son émission de télé réalité. Ainsi elle va coincer un certain Dan Mercer, qui semble au milieu de crimes assez sordides… C’est une « belle prise » pour Wendy, mais le doute va finir par l’assaillir, jusqu’à se demander si elle n’est pas manipulée... On remonte avec elle le fil d’une enquête à rebondissement, comme Coben en a le secret.

    C’est ce qui m’avait plu dès son premier roman : l’art de maintenir le doute (sans incohérences pour autant) jusqu’à la dernière page presque !

    L’hameçonnage réussit chez moi… Certes ce sont des thématiques à la mode (internet, les pervers sexuels, les téléréalités inquisitrices…) mais le traitement est magistral.

    C’est définitivement un de mes auteurs de polar contemporains favoris. Vite lu, plein de frissons, et un bon souvenir au final !

    Pour plus d’infos sur ce roman, ou d’autres, je vous conseille le site officiel (click click) il y  a une newsletter, ce qui n’est pas inintéressant concernant le bonhomme !