Sukkwan Island de David Vann, c’est le bouquin qu’il fallait lire l’an dernier, ou avant, je sais plus.
J’ai attendu un certain avant de rendre compte de ma lecture, parce que je ne savais pas trop comment en parler, sans en dire trop, et surtout sans faire sa mijaurée qui chipote sur le bouquin que tout le monde a adoré.
En fait j’ai bien aimé. J’ai même adoré jusqu’à la page 118 pour être précise. Après c’était très bien aussi.
C’est n’importe quoi, me direz-vous, si c’était bien avant et après ? Bah non.
Mais reprenons au départ.
Sukkwan Island raconte l’histoire d’un homme Jim, qui décide de passer un an sur une île isolé, en Alaska, avec son fils Roy, tout jeune ado.
L’idée est de resserrer les liens père-fils, en profitant de l’isolement et de la nature sauvage. Au programme, chasse, pêche, nature et discussion… (Oui je sais)
Mais très vite on se rend compte du boulet égoïste qu’est Jim le père. Celui-ci navigue presque à vue, n’a pas si bien préparé cette immersion en pleine nature, et surtout fait preuve de légèreté, voire de lâcheté, quand il ne pleure pas sur son sort de coureurs de jupons double divorcé. Car le problème est là : Jim merde sur tout les plans, à cause avant tout d’un égotisme confondant de naïveté. Et une fois qu’il a merdé, il pleure et s’excuse. Le jeune Roy assiste à son naufrage, comme père, comme robinson volontaire et comme homme, tout court.
Jim veut recommencer sa vie, loin de ses erreurs de mari et de père, mais il ne fait que s’enfoncer dans son égoïsme aveugle. Il met son fils dans des situations plus délicates les unes que les autres, parfois en danger…
Jusqu’au point de non-retour, page 118. Que je n’ai pas aimé, car ne correspondant pas à ce que l’auteur nous montre du jeune Roy jusque là. Je n’en dirais pas plus, pour ceux qui veulent se garder la surprise de la lecture, mais quelle déception pour moi.
Pourtant je comprends cette page 118, puisque elle sera l’occasion d’aller encore plus profond dans la noirceur et le désarroi. Ce seront des pages magnifiques, tant on observe le gâchis de ces vies au plus près.
Bref j’ai aimé, bien aimé même, mais il me reste en travers de la gorge comme une sorte de liberté prise à mes dépends de lectrice.
Curieux.
Sukkwan Island - David Vann
Dans les 8€ - 200 pages