La voix s’est élevée de la radio vers 5h du matin, (il n’y a pas d’heure pour écouter la radio) une voix que j’ai reconnue immédiatement.
Et une chanson plutôt inhabituelle pour la radio que j’écoute. Il fallait bien un décès pour que France Inter nous passe une ballade de Whitney Houston, The Voice. Dans un demi sommeil j’apprenais la mort de cette chanteuse, star de mon adolescence, qui a trusté mon walk-man, et quelques soirées…
Comme à chaque fois qu’une icone de mon imaginaire personnel s’en va, je ressens comme un pincement au cœur, une tristesse sincère.
Avec elle, c’est la fin de quelque chose de plus intime qui se termine, un morceau de vie en commun, des souvenirs, des moments partagées, sans qu’elle le sache. C’est aussi le signe de mon propre vieillissement, voir partir les gens qui vous ont en quelque sorte accompagné…
Des gens meurent tous les jours dans le monde, et si je me pose deux secondes pour y penser, c’est un carnage, un vertige atroce. Alors j’évite d’y penser. Quand quelqu’un de connu meurt, quelqu’un que je peux en plus apprécier, ce vertige refait surface et s’impose à moi : toute chose à une fin, la mort est là, et ça ne m’enchante pas.
Voilà le gouffre où me mène la mort d’une célébrité, à me rappeler que nous sommes fragiles, et que chaque jour, des millions de gens meurent, la majorité en ayant souffert de guerre, de famines, de maladie, de délaissement…
Il semble que ce lundi soit bien bleu.