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Comédie new-yorkaise

 

Entamer un roman c’est comme un premier rendez-vous, on se demande où cela nous mènera, et si éventuellement il y aura une deuxième fois. Cela fait bien longtemps que les auteurs contemporains que je lis n’ont pas bénéficié de ce second rendez-vous. Des romanciers m’ont plu, d’autres m’ont déçu, peu m’ont emballé. Ou plutôt, peu se sont imposés comme une simple évidence.

David Schickler a failli m’échapper. J’ai acheté Comédie new-yorkaise en poche il y a quelques mois, intéressée par le résumé en quatrième de couverture. Puis j’avais lu une critique sur le blog d’une nana que je ne supporte pas, et bon je suis un peu con des fois, ça m’a fait chier. Et puis j’ai fini par trouver la couverture du poche criarde… Bref, j’avais des tonnes d’autres lectures en cours, et j’ai oublié ce pauvre David dans un coin…

 

david.jpg

 

Puis, la semaine dernière, alors que je cherchais un poche pour m’accompagner en salle d’attente (je squatte chez un médecin en ce moment, je crois qu’il m’aime bien, il me fait revenir souvent #méthodecoué, ou alors c’est juste que je suis malade, le fourbe !)  je cherchais donc un poche et j’ai aperçu ce bleu moche de la couv’, et je me suis dit why not. Je n’aime pas ne pas lire un bouquin que j’ai choisi. C’est un fort sentiment d’échec. Je crois bien que je n’ai jamais délaissé un bouquin, même que je détestais en lisant. Je n’y arrive pas. Du coup, quand je me force à finir un truc nul, je suis envahi d’un fort sentiment de colère (dites donc, j’en ai des forts sentiments ?) Bref c’est toujours une épreuve, et j’avoue que j’ai éprouvé en trois, quatre ans de forts sentiments (oui encore..) de colère envers Marc Lévy (ouatellesse ?) Guillaume Musso, Anna Gavalda, Katherine « je fume du crack avant de trouver un titre à mes romans » Pancol, Muriel Barbery, Stephenie Meyer, J.K Rowling etc. etc. Bref, j’ai prié très fort Hermès Trismégiste, puis je me suis lancé dans cette Comédie new-yorkaise.

Ô Dieu ! La Littérature est un Mystère et Hermès est trois fois grand ! David Schickler mérite d’être au Panthéon !

Ce roman est curieux et si court (303 pages dévorées d’une traite) et tellement sensible, vous savez au sens photographique du terme : il imprime quelque chose en vous.

Alors, de quoi s’agit-il ?

Voilà le mot de l’éditeur : « Imaginez un très vieil immeuble de l’Upper West Side, le Preemption, au coin de la 82e Rue et de Riverside Drive. Une de ces tours mythiques, presque gothiques, avec gargouilles, clochetons et mâchicoulis – on croit parfois y voir rôder le spectre de John Lennon ou le double de Mia Farrow. Tous ceux qui l’habitent – un comptable timide qui parle aux ascenseurs, un acteur raté, un étrange séducteur, une jeune fille à la recherche de l’amour, etc. – participent, sans le savoir, d’une même conspiration, ourdie par David Schickler. Hommage ironique et tendre à toutes les comédies américaines – qu’elles soient musicales, policières, sexy ou simplement comiques –, ce roman s’adresse à tous ceux que Manhattan, Central Park ou Greenwich Village font encore rêver. Entre le New York de Woody Allen, les bars branchés de Sex and the City et le monde magique d’Adorable voisine, David Schickler invente une géographie mystérieuse qui n’appartient qu’à lui. »

Honnêtement, on s’en fiche royalement du mot tout pourri de l’éditeur, car s’il aborde un peu les méandres du livre, il ne dit rien du style si particulier de l’auteur.

L’histoire… Il est écrit roman, et c’en est un. Au début j’ai été perturbé, car chaque chapitre était tellement indépendant du précédent qu’on aurait plus dit un recueil de nouvelles, avec parfois un rappel furtif d’un personnage précédemment vu.

Donc chaque chapitre nous présente un habitant de l’immeuble Preemption, avec la galerie de personnages qui gravite autour de lui. Les personnages principaux d’un chapitre deviennent les héros secondaires d’un autre, et les intrigues entamées à un point, sont dénouées à un autre point. Ce sont des entrelacs étranges de lieux et de personnages. Les caractères font l’objet de profondes descriptions, l’auteur remonte loin dans la psyché de ses personnages, on ne peut que les comprendre et les appréhender comme des connaissances proches, intimes… leur quotidien est fait de bizarrerie, d’étrangeté, de surnaturel presque, comme ce bijoutier imaginaire au fond d’une arrière boutique de sex shop, qui remet un bijou à l’un des personnages. Bijou qui semble prédestiné à LA femme que trouvera ce personnage timide et peu sur de lui.

L’immeuble Preemption est le personnage central du roman, il nous est présenté au début, avant de voir défiler la galerie des personnages.

Il y a donc James, ancien bégayeur qui garde au fond de sa poche les boucles d’oreilles en opale attendant la femme idéale. Il y a Checkers qui séduira  Donna, parce qu’il ne veut pas être de ces « affligés » de la vie… Il y  a Patrick, qui toutes les nuits invite chez lui une belle femme qu’il pare de la plus belle robe, avant de la lacérer sur elle et de la forcer à se regarder nue…. Il y a en d’autres encore, tous ont un même point commun. La recherche ou la préservation de l’amour.

L’écriture est magnifique, simple, claire. Je me suis sentie si tranquille en le lisant, malgré les situations parfois scabreuses. C’est que l’auteur n’use pas de formules alambiquées ou de subterfuges de mauvais écrivains pour décrire des situations pourtant si peu courantes !

Des extraits ?

« Leonard Bunce désirait une femme mais manigança de se servir d’une autre. Léonard travaillait à Manhattan, il était avocat dans le cabinet Spuck et Hardison. Les deux femmes y étaient assistantes juridiques. Celle que Leonard désirait était Hannah Glorybrook, celle dont il manigançait de se servir, Alison Shippers.

Alison avait trente-cinq ans et mesurait un mètre cinquante-huit. Elle était rebondie, avec de gros seins, et un corps vigoureux, mais les hommes l’intimidaient. Elle avait grandi dans le Maine et semblait bâtie pour devenir gardienne de phare ou ouvrière dans une conserverie. Elle avait un appartement à Gramercy Park et portait au bureau des tailleurs qui ne tablaient pas sur sa féminité. Le jeudi soir, elle s’offrait des sushis, unique plaisir citadin qu’elle se permit, puis s’appliquait un masque d’argile et regardait la télévision. Le samedi soir, Alison s’endormait en sanglotant. »

 

« Les choses se passent parfois ainsi, cela peut arriver. Il peut arriver que la ville fasse un petit signe de la main, qu’elle laisse deux êtres d’éprendre aussi totalement que James et Rally s’éprirent l’un de l’autre. Cette nuit là, ils ne montèrent pas seulement à l’assaut d’une pizzeria, ils prirent un taxi pour faire tout le tour de l’île. En l’honneur de la nouvelle année, le chauffeur leur offrit des buvards d’acide mais ils refusèrent. Leurs propres langues leur suffisaient, ils s’embrassèrent doucement, parlèrent peu. A trois heures du matin, ils étaient chez Rally, dans son appartement de SoHo, dans son lit, apprenant lentement à connaître le corps de l’autre. Ils se caressèrent, se taquinèrent, se sourirent, retardant la consommation. Ils échangèrent des murmures et des orgasmes. Elle lui chanta une chanson qu’elle se rappelait de son enfance. Au lever du soleil, ils sortirent devant la fenêtre sur le palier de l’escalier d’incendie, enveloppés de couvertures, pour regarder la lumière. »

Voilà. C’est compliqué pour moi de dire pourquoi j’ai apprécié un roman en général. J’aime ou je n’aime pas. J’ai aimé. C’est simple, évident.

Dommage que la couverture soit si moche….

Commentaires

  • Je crois bien que je n’ai jamais délaissé un bouquin, même que je détestais en lisant. => J'aimerais avoir ta volonté, moi j'en ai délaissé beaucoup des bouquins, genre 1984 de George Orwell qui m'a pris la tête...

  • Pourtant il est excellent 1084 !! Je crois qu'il n'y a que deux trucs que je n'ai pu finir : un BHL et le tome 3 de Harry Potter (j'avais assez souffert comme ça !!)

  • Bonsoir, je ne peux que vous conseiller si vous ne l'avez pas lu : Maudit Karma de David SAFIER excellent ! Sinon, je note ce roman qui va plaire à la maison.

  • Maudit Karma est un roman sympa en effet, assez éloigné de Comédie New-Yorkaise, mais sympa (à croire que les hommes sont meilleures pour la chick litt ^^)

  • Au moins je me souviendrai de cette couverture quand je le chercherai pour le lire!!!!

    Merci pour cette critique!

    Bonne journée (et j'espère que tes visites chez le médecin ne sont pas liées à quelque chose de grave!!!!)

    BONNE JOURNEE Océane!

  • Tu vas aimer j'en suis sûr !! Pour le médecin, c'est à la fois grave et pas grave (disons que je n'en meurs pas, ce qui est déjà une bonne chose...) Pour le reste, la vie est faite parfois d'indélicates surprises ^^ merci de tes mots et belle journée à toi !

  • c'est qui la nana que tu ne supportes pas ? ))

    j'aime beaucoup les histoires qui se passent à NY et si c'est raconté avec humour c'est encore mieux alors celui là je le note!

  • Je te le dirais en mail privée, mais c'est quelqu'un d'unanimement appréciée^^ ! Et lis le bouquin, c'est un ordre ^^ !

  • Ton enthousiasme me fait dresser l'oreille, dis donc !

  • Hé hé :) tu vas céder ? Tu veux que je te l'envoie ? (maile moi en ce cas, ce sera une joie ^^)

  • OK je note! Dis donc tu crois pas qu'il est amoureux de toi ton médecin?

  • Je crois hélas qu'il n'a que des vues thérapeutiques sur moi, dommage il est pas mal...:)

  • Dis donc j'espère que ce n'est pas chez moi que tu as lu la critique ;-)
    Moi j'ai vraiment eu du mal, la construction est assez intéressante et les situations vraiment inédites mais cela ne m'a pas transportée, j'ai dû m'accrocher pour le finir (je veux dire c'est pas à la hauteur de Pancol... JOKE !). Avec le recul je m'aperçois que j'ai quand même bien aimé l'histoire de ce couple dont la femme donne le bain au mari tous les soirs (d'un coup un doute m'étreint... c'est bien dans ce livre hein ?).
    Quant au style, je me pose toujours la question lorsque je lis des bouquins traduits : le style est-il à imputer à l'auteur ou au traducteur ?

  • Ah non ma douce, pas toi (note que THE bloggueuse te lit et commente régulièrement chez toi ^^) je suis une vilaine de gossiper comme ça !!
    C'est bien dans le roman le bain de Jacob et Rachel ! Très émouvante cette histoire ! Pour le style, en général quand je lis des traductions, je lis des extraits en anglais histoire de comparer, et sinon je me fie à la réputation du traducteur !!

  • j'aime quand tu aimes parce que tu es passionné !

  • J'essaie d'être sincère :)

  • Maintenant on a tous envie de connaître le nom de cette "nana que tu ne supportes pas" ! Je ne connais pas ce livre mais pourquoi pas. Par contre, je découvre et donc je ris bien en lisant ton billet tous les auteurs que tu ne supportes pas, car ils sont tellement à la mode ! Pour les livres que j'ai abandonnés, Pancol est la première. Impossible de lire le deuxième chapitre de son roman (des crocodiles ?), je ne suis pas du tout sensible à son écriture - je préfère Kate Atkinson (si on choisit ce genre d'histoires, multitudes de personnages qui ont un dénominateur commun (ici l'immeuble), je pense aussi au film Love Actually, etc.). Sinon, j'avoue : je n'ai jamais lu les Harry Potter, ni les romans de S. Meyers ;) Non en fait, j'en suis presque fière. J'ai lu Barberry mais je ne partage pas l'avis de la majorité des gens, Levy et Musso j'en ai lus un de chaque et c'est très reposant, ça se lit facilement et je comprends parfois l'envie des gens de "se vider la tête" (dans ces cas-là je lis des magazines féminins).

    Enfin, bon courage avec ton docteur qui te trouble !

  • Reposant, c'est exactement l'adjectif qui convient à ces deux-là !!! Et Pancol, c'est les yeux jaunes des crocodiles :) on peut dire qu'elle a de l'imagination pour ses titres....

  • New York, zen attitude ... il ne m'en faut pas plus pour me convaincre si ce n'est ma pile de livres non lus.
    Je note tout de même celui ci dans un petit coin de ma tête..

  • Il pourrait te plaire ! N'hésite pas !

  • J'ai eu le même problème face à "la conjuration des imbéciles" : une couverture horrible donnant surtout envie de ne pas s'y intéresser.
    Et une excellente surprise ensuite.
    Tout ça pour dire que je vais essayer de suivre ton conseil malgré le beuarhkmotrophagiarghh en couverture.

    Ils font un concours chez cet éditeur ? Celui qui fait la couverture la plus vomitive gagne un séjour à Disneyland ?

  • Mon édition de la "conjuration des imbéciles" c'était un type qui tombe des escaliers je crois ? Enfin, comme c'était chez 10/18, j'ai acheté les yeux fermés, et sans regrets !

  • j'ai toujours dit qu'Hermès était le plus grand... :)

    (et ce n'est pas parce-que j'ai une statue, un buste et deux posters de lui sous le nez que je dis ça...)

    comment, hors-sujet???

    pffff...

  • ça ne m'étonne pas de toi pour Hermès :) Et tu es tout à fait dans le sujet ^^ !

  • Pas mal ouais dis donc , je note!
    Tu vas bien??

  • Oui je vais bien :)

  • Ca a l'air très bien, mais je te déteste parce que tu as mis J. K. Rowling à côté de Stephenie Meyer. Je sais que tu n'as pas aimé mais MERDE QUOI !!!!

  • Ah oui m'enfin bon.... Ok, je veux bien la retirer de la liste, JUSTE pour toi :)

  • Par contre, j'adore la couv' moi ! C'est peut-être parce que j'adore les collants à couleurs ?
    Quant au bouquin, je viens de le noter dans mon carnet de livres à acheter ! Mais je vais attendre d'avoir bien diminué ma PAL ^_^

  • C'est le truc que je ne vois jamais baisser la PAL !!!

  • Je me force à ne pas acheter de bouquin !
    J'ai le dernier Pénélope Bagieu tout récent depuis hier mais bon, c'est une BD ! Lue en 1/2h ^^

  • Complètement conquise par ton billet. Je le note et je l'achète la prochaine fois que je vais à la Fnac. Merci!

  • Tu me diras si tu le lis ?

  • Pfff... j'en ai marre de ces livres, romans, qui m'ont l'air sympa, et que je n'ai jamais le temps de lire !
    Mais pourquoi les journées ne font-elles pas 24H ? ;-)

  • Bonne question ! Je vais de moins en moins aux expos hélas :(

  • Je ne connais pas... Et j'avoue que lire un commentaire, une note ou autre sur un livre me laisse toujours un petit goût d'hermétisme.
    Comme d'être sur le pas d'une porte. De l'autre côté, tous se connaissent, s'amusent, et moi, je reste stupidement sur le pas de la porte ne sachant à quoi m'attendre ;-)
    Mais cette porte tu m'as donné envie de la franchir :)

    [Et bon rétablissement dis!]

  • Franchis la porte, tu ne le regrettera pas !

  • Ca c'est pour moi!

  • Oui, je pense qu'il pourrait te plaire !

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