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Miroir

Hier soir, alors que je errais à l’abandon sur twitter, je me suis fait quelques réflexions. Car oui, lecteur chanceux : je réfléchis à l’occasion.

Donc, avec ma jumelle du dedans, on réfléchissait. A plein de truc.

Genre, les classements tout le monde déteste, jusqu’à ce qu’on nous y mette et qu’on trouve plein de justifications pourries pour dire que là bon c’est pas pareil, c’est un classement qu’il est bien….

Puis je me suis fait la réflexion que les rapports humain IRL se reproduisaient à l’identique sur le net, et qu’il faut être une bécasse comme moi pour l’avoir oublié…

Chipies de cours d’école, wannabe reine avec sa cour, véritable gentilles, il y a de tout. Il faut juste accepter d’être sur le net comme dans le vie parfois déçu, parfois agréablement surpris par les gens.

Je me rends compte que je ne suis pas très claire dans mes propos. Mais peu importe. J’ai surtout envie de dire que je ne suis pas dupe. Je le dis à moi-même, comme pour me rassurer, me dire que j’ai raison : je continue de lire et de commenter les personnes qui me plaisent, m’émeuvent, ou me font rire, ou m’apprennent quelque chose ou rien, mais toujours avec simplicité, sincérité et passion.

Pour ma part, j’écris ce qui me passe par la tête bon ou mauvais, mes envies, mes lectures, mes peurs, mes errements, des plus stupides aux plus romantiques parfois. Bizarre, je crois que j’arrive à m’accepter, en écrivant mes conneries ici. C’est stupéfiant d’inanités parfois, mais putain ça fait du bien.

Je ne sais pas vivre. C’est curieux comme phrase pour certains.  Je ne sais pas faire les choses juste comme ça, profiter parce qu’il faut profiter, vivre quoi. Je fais mécaniquement beaucoup de choses comme les simples tâches du quotidien, mais chaque minute, chaque instant, est jalonné de la même question : pourquoi. Question à laquelle il n’existe qu’une seule réponse : parce que. J’ai souvent pensé qu’il y avait une mission à accomplir en ce bas monde, je commence tout juste à comprendre qu’il s’agit de vivre simplement, et que le mystère de la vie n’est que la façon dont nous décorons notre quotidien. Comment savoir ce qu’on veut vraiment ? Je crois que je ne veux rien. Rien que regarder la vie des autres, de ces vies que je trouve belles et utiles du moins. Pour la mienne, ce qui la fait briller, c’est d’écrire, de lire et d’avoir quelqu’un comme moi à aimer. Quelqu’un exactement comme moi, ou presque, n’importe qui d’autre serait malheureux. Si j’aime observer et voir les tout petits jolis et merveilleux détails invisible à l’œil, je sais aussi que je vois tout aussi bien la laideur cachée derrière de beaux paravents.

Je pense à une de ces nouvelles de Borges, l’ Homme au cerveau d’or je crois, où le personnage principal voit tout et retient tout, jusqu’au moindre bruissement d’herbe. Son cerveau est envahi de ces multiples détails, jusqu’à le rendre fou. Je me sens parfois un peu comme ça, j’ai du mal à me départir de ces détails, bon ou mauvais. Surtout, je me rappelle de tout, de presque tout, qui me touche ou pas de près, et cela finit par obscurcir la vie d’un voile noire, léger, imperceptible, mais noir quand même.

Une fois que l’on sait cela, il est paradoxalement plus facile de regarder par-dessus ce voile.

Ainsi donc, je n’ai pas changé depuis mes quinze ans, et j’en remercie le ciel.

 

Nous sommes jeudi, c’est donc citation, n’est-ce pas Chifonnette ?


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« C’est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l’amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point le moins découvert et le plus illuminable du cœur humain. » André Breton

Voilà. Demain est un autre jour, non ?

Commentaires

  • On est déjà demain ... :)
    Tous les jours un monde de possibles jolie femme ...

  • Heureusement que chaque jour ouvre son champs des possibles :)

  • Ton billet, à quelques minutes d'éteindre mac, lumière et yeux, tombe à pic.
    La pensée reste toujours allumée... Le pourquoi, le sens etc...
    Et nous serons encore là demain.
    Douce nuit*

  • Merci de ces phrases, tu sais que ça me touche :)

  • Toi il faut vraiment que tu te fasses publier tu sais. Tu as tout de l'écrivain.

  • Merci :) j'aimerais bien, je finis par croire que c'est impossible hélas...

  • Demain est un autre jour pour observer, contempler, s'émouvoir, s'émerveiller ma soeur d'âme.
    " A trop être lucide, on se brule les ailes " Paul Claudel

  • Nous avons à l'esprit des choses communes je crois :)

  • Un vrai bonheur de vous relire ! un billet bien construit, précis et attractif ! bravo Océane !

  • Vivons au jour le jour car en définitive, même si la vie n'est pas belle certains jours, elle nous réserve d'agréables surprises

  • Une cour de récrée les blogs?????? Les meneuses, les menteuses, les fausses, les pouffes, les timides, les timorées, les moutons, les gnangnans, les filles à papa, les "intellos", les.......

    Remarque, pourquoi pas....

  • Un coup de moins bien ?

  • Mais tu y arrives, regarder au dessus du voile, c'est déjà bien... il faut s'ancrer dans le moment présent, on le sait mais il faut s'y obliger.

  • J'aime beaucoup ton texte ! :o)) Rempli de sincérité

  • Je ne connais ton blog que depuis quelques jours, mais j'ai déjà accroché.
    Le ton, la manière d'écrire, tu es douée, et c'est un regal! :-)

  • dis donc aujourd'hui c'est jeudi confession non ? pourtant hier soir on ne s'est rien dit en écrivant nos billets... j'aime beaucoup la sincérité de tes propos !

  • Je me retrouve dans beaucoup de tes mots mais ceux-là: "Son cerveau est envahi de ces multiples détails, jusqu’à le rendre fou. Je me sens parfois un peu comme ça, j’ai du mal à me départir de ces détails, bon ou mauvais. Surtout, je me rappelle de tout, de presque tout, qui me touche ou pas de près, et cela finit par obscurcir la vie d’un voile noire, léger, imperceptible, mais noir quand même.", vraiment trouvent une grande résonnance en moi. Cette sensation de bouillir à l'intérieur de ne pouvoir tout laisser sortir au risque d'effrayer les autres, de ne pas avoir assez de place dans le monde pour y mettre tout ce qui me remue les méninges... C'est angoissant, et parfois, je me demande si ce n'est pas un trouble émotionnel! Je me sens si seule avec tout ce dont j'ai envie de parler, de débattre, d'écrire!

  • Voilà un des Posts les plus inspirants.
    Tout d'abord, à sa lecture, j'ai éprouvé une certaine tristesse face à un manque de repère, de destination dans la vie.
    Par chance, il y a eu une éclaircissement par ta prise de conscience du voile qui d'obscurcit. Et cette prise de conscience est salvatrice !
    Mais je ne comprends pas pourquoi il est tellement important de voir les autres ?
    Vivre avec les autres oui biensur ! Profiter de ses interactions du quotidien est même nécessaire pour ce construire, mais voir, juste voir... Ne faudrait-il pas mieux poser un regard intérieur sur soi ? Un regard bienveillant ?
    S'aimer soi, avant d'aimer un autre, voila une condition nécessaire a l'amour inconditionnel. Je n'envisage pas d'aimer mon double, c'est inutile car j'ai déjà un Moi à aimer. Je préfère, me connaissant aller vers une rencontre complémentaire.
    Mais pas un miroir, ce ne serait alors qu'une illusion...

  • en tout cas tu écris admirablement bien, tu es une cerveau-droit, intuitive, sensible... j'aime bcp venir te visiter....
    kissous
    Am'

  • j'aime beaucoup cette nouvelle de Borges, fascinante. Moi au contraire je ne retiens rien, j'oublie le film que j'ai vu la veille, le livre que j'ai lu... quand je fais des erreurs j'essaie de me poser et de dire : "bon, ça te servira de leçon. Tu le sauras pour la prochaine fois" mais ça ne fonctionne jamais, j'oublie toujours ! j'oublie aussi les crasses qu'on me fait ou me dit, parfois ce n'est pas plus mal (ça évite de souffrir et cogiter) mais des fois on me dit
    "tu lui parles encore après ce qu'il t'a fait ?"
    "hein, de quoi tu parles ? ah oui, ça... j'avais oublié..."

  • Ne rien oublier, c'est une maladie vraiment handicapante, à mon sens. J'aimerais bien savoir faire preuve d'amnésie totale ou partielle parfois. Mais si tu arrives à passer outre cette mémoire, chapeau, perso, je n'en suis pas là et ça me désespère parfois

  • quel beau billet ! je me sens beaucoup de points communs avec toi..dommage que tu n'habites pas Lyon...

  • J'aime beaucoup ce que tu écris et ce depuis longtemps : http://www.creapage.com/?p=781
    Même si en grande timide, j'ai mis longtemps à commenter ...


    Tout çà doit en effet te rappeler de bien étranges moments.
    Et tu as raison, je suis aussi naive et oublie trop facilement que la vie des blogs sont comme la vie parfois surprenante !

    des bisous,

    Jane

  • Tiens ça fait longtemps que je n'ai pas commenté ici.

    A la lecture de ton article, je me sens un peu plus ... apaisé ... et je ne sais pas pourquoi.

    Ton billet me donne envie d'une ballade en forêt avec pour seul but d'écouter, de sentir et de regarder.

  • Ne pas savoir vivre est une bénédiction. Comment veux-tu être libre sinon ?

  • Au lieu de dire des conneries et de parler pour ne rien dire , essayez de comprendre comment se propage l'influx nerveux , vous verrez qu'il ne se deplace pas comme des electrons sur un fil d'or mais plutot comme une flamme sur une mèche de dynamite

  • J'aime beaucoup ce que tu dis sur le fait de penser être là pour accomplir une mission. Qui serait finalement vivre sa vie. Ça me parle beaucoup en ce moment.

  • Purée de pois cassés ! Et plus ça va "pire c'est".
    Pourquoi je vis comme ça et pas autrement. Pourquoi j'ai pas osé, pourquoi j'ai trop osé. Je ne sais pas m'intéresser aux autres, je laisse tomber et c'est pas facile de revenir....pourquoi on se fache, est-ce qu'on s'aime, comment on sait qu'on aime, c'est quoi aimer ? comment ça se voit... ? c'est plus facile de savoir qui on n'aime pas ou ce qu'on n'aime pas, mais aime-t-on bien ou mal ? assez, trop, pas assez ?
    A côté de quoi est-on passé. Pourquoi ne s'y est-on pas pris plus tôt, le temps passe trop vite.... et après....
    CARPE DIEM...

  • Quand je pense, j'ai mal à la tête et quand je pense à Borgès, c'est pire.

  • Ton texte me parle beaucoup...

  • Jolie réflexion, joli retour sur toi... Le penses, c'est bien, le partager c'est encore mieux ! ;-)

  • Il y a encore du chemin pour que nous voyons les autres et nous nous voyons nous-même. Je suis très fort à ça pour un humain et pourtant je ne comprends rien.

    "Pour la mienne, ce qui la fait briller, c’est d’écrire, de lire et d’avoir quelqu’un comme moi à aimer. Quelqu’un exactement comme moi, ou presque, n’importe qui d’autre serait malheureux."

    C'est parce que tu refuses la nouveauté, et donc ce dont tu pourrais avoir besoin sans le savoir. Un amour, ce n'est pas un miroir, c'est un soutien mutuel.

    Je me demande si ceux qui prétendent voir sans agir ne sont pas des personnes qui ne veulent rien donner. Je m'inclurais presque dedans.

  • Et notre déjeuner de ce midi au fait ? J'ai fini à la cantoche.

  • Ce billet me parle beaucoup ... Merci de partager ces réflexions avec nous.

  • Moi je lis que tu sais en fait ce que tu veux : de la lumière et de l'enthousiasme, entre autres.
    J'adhère !

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