Pour la suite de cet Avent littéraire, ce soir un poète très particulier, un américain, influenceur de la Beat Generation, que je ne connais pas encore très bien, mais que j’ai, du coup, le bonheur de découvrir depuis quelques mois : William Carlos Williams.
ASPHODÈLE (Livre I, extrait)
Laisse-moi le temps,
le temps.
Quand j’étais petit garçon
je conservais un livre
dans lequel, de temps
à autre,
je pressais des fleurs
jusqu’au jour où
j’eus une belle collection.
L’asphodèle,
comme un présage,
en faisait partie.
Je t’apporte,
ressuscité,
un souvenir de ces fleurs.
Elles étaient suaves
quand je les pressais
et conservaient
longtemps
de leur suavité.
C’est un parfum curieux,
un parfum moral,
qui m’amène
auprès de toi.
La couleur
disparut la première.
Je dus relever
un défi,
ta chère personne,
moi, simple mortel,
gorge de lys
à l’oiseau-mouche !
Une richesse infinie,
pensai-je,
me tendait les bras.
Un millier de thèmes
dans une fleur de pommier.
La terre, en sa prodigalité,
ne nous refusait rien.
Le monde entier
devint mon jardin ! […]
Iris
une bouffée d'iris telle que
descendus pour le
petit déjeuner
nous cherchâmes de pièce
en pièce d'où
provenait
cette odeur si troublante et
ne pûmes en trouver
tout de suite la
source lorsqu'un bleu
comme marin
éclata
nous saisissant d'entre
ces pétales
claironnants
À demain.