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amitiés

  • L'amitié, et Pierre Lapointe

    Le 10 février dernier, je suis allée voir Pierre Lapointe en concert. Sur un coup de tête presque. Je sors peu, depuis quelques années, par choix, par contrainte, je ne sais pas trop, juste le fait est qu’après mes soucis de santé (bouh la litote qui ne s’assume pas..) ; donc juste après, j’ai préféré rester un temps en dehors du monde. C’est fou comme c’est confortable, et comme on en fait vite une habitude. Tout ça pour dire que je ne sortais plus trop, jusqu’à l’an dernier, ou l’année d’avant encore peut-être. Je vois des gens, au travail, enfin avant que je ne le quitte, à l’école, dans la rue, mais finalement, je reste toujours à distance. J’aime bien rester à distance. Non pas que je n’aime pas les gens, mais (ne riez pas) ils me font peur « les gens ». Je suppose que quand il arrive un truc pénible dans sa vie, on préfère garder ses distances avec « les gens », un temps du moins. Et ce temps là a cessé. Mais pour autant, aller vers les autres reste une grande aventure (un peu comme Koh Lanta mais sans les trucs dégueu à manger, ni les activités sportives)

    J’exagère un peu, non ? Non. C’est une question de peur, de sentiments, de protection de son petit cœur fragile. Je crois que j’ai eu bien plus de dépits amicaux, qu’amoureux. J’ai plus souvent été « jetée » comme amie, que comme petite amie. Que faut-il en penser ? Je ne dois pas être douée pour l’amitié :) malheur aux timides !

    Bon, j’étais censée parler de Pierre Lapointe : concert du dix février, au Trianon, merveilleux concert, sur le thème de Paris Tristesse, car oui être triste à Paris c’est glamour, dixit Pierre Lapointe. J’ai adoré retrouver son répertoire de chansons tristes et déprimantes. D’autant plus que Pierre Lapointe a un humour extraordinaire et une présence sur scène merveilleuse. Du coup, entre chaque chanson triste c’était un véritable stand up. Oh oui c’était bien.

    Et c’était encore mieux que bien, car j’y étais en compagnie d’une personne que j’aime beaucoup, une femme incroyable de gentillesse, que j’admire car elle est belle et intelligente et généreuse. J’aimerai être son amie, mais je crois que je ne suis pas assez intéressante pour ça. Les gens que j’aime bien m’intimident, et je deviens nerveuse, alors je raconte des idioties, des niaiseries sans nom. Je deviens terne et passable. Triste et paradoxale.

    Mais ce n’est pas grave, je me redis les paroles de Pierre Lapointe :

    « Non ce n'est sûrement pas de briller
    Qui nous empêchera de tomber
    Non, ce n'est sûrement pas de tomber
    Qui nous empêchera de rêver »

     

    N’oubliez pas de rêver.

     

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  • L'amitié, les feuilles, le vent... Et Borges

    La citation de ce jeudi concerne un sujet qui m'est cher : l'amitié. J'ai toujours eu un rapport distancié et parcimonieux, avec l'amitié. J’ai trois excellents amis, depuis l’adolescence, les mêmes, mais la vie nous a séparé géographiquement, et si notre amitié n’a pas souffert, il n’en reste pas moins que je me suis rendue compte que j’offrais peu d’occasion aux gens de « me mettre la main dessus » en quelque sorte, je les maintiens à distance, méfiante ou timide, parfois les deux choses en même temps.

    Je suis péremptoire, affirmative, toujours froide au premier abord. Si vous saviez ce qu’il y a derrière cette façade…

    Bref, j’espère en 2013 faire mien ces propos de Borges et cultiver un plus bel arbre, avec les feuilles de l’amitié qui y pousseraient.

     

    "Il existe des personnes qui nous rendent heureux dans la vie, par le simple hasard de les avoir rencontrées sur notre chemin. Quelques-unes parcourent le chemin en entier à nos côtés, et voient passer beaucoup de lunes, mais il en est d’autres que nous voyons à peine, d’un pas à l’autre. Toutes, nous les appelons amies, et il en est plusieurs sortes.

    Chaque feuille d’un arbre pourrait caractériser un de nos amis. Les premiers à éclore du bourgeon sont notre papa et notre maman qui nous enseignent ce qu’est la vie. Ensuite, viennent les amis frères, avec lesquels nous partageons notre espace pour qu’ils puissent fleurir comme nous.

    Nous en arrivons à connaître toute la famille des feuilles, nous la respectons et lui souhaitons du bien.

    Mais le destin nous présente d’autres amis, ceux dont nous ne savions pas qu’ils allaient croiser notre chemin. Parmi ceux-là, il y en a beaucoup que nous appelons amis de l’âme, du cœur. Ils sont sincères et vrais. Ils savent lorsque nous n’allons pas bien, ils savent ce qui nous rend heureux.
    Parfois un de ces amis de l’âme étincelle en notre cœur, nous l’appelons alors ami amoureux. Il met du brillant dans nos yeux, de la musique sur nos lèvres, fait danser nos pieds et chatouiller notre estomac.

    Il existe aussi des amis d’un temps, peut-être de vacances, de quelques jours ou de quelques heures. Pendant ce temps où nous sommes à leurs côtés, ils s’habituent à mettre de nombreux sourires sur nos visages.

    Parlant de près, nous ne pouvons oublier les amis lointains, ceux qui se trouvent au bout des branches et qui, lorsque souffle le vent, apparaissent d’une feuille à l’autre.
    Passe le temps, s’en va l’été, l’automne s’approche et nous perdons quelques unes de nos feuilles, certaines naîtront lors d’un autre été et d’autres restent pendant plusieurs saisons.

    Mais ce qui nous réjouit le plus, c’est de nous rendre compte que celles qui tombèrent continuent d’être proches, en alimentant notre racine de joie. Ce sont les souvenirs de ces moments merveilleux lorsque nous les avons rencontrés.

    Je te souhaite, feuille de mon arbre, paix, amour, santé, chance et prospérité. Aujourd’hui et toujours… tout simplement parce que chaque personne qui passe dans notre vie est unique. Elle laisse toujours un peu d’elle-même et emporte un peu de nous. Il y a celles qui auront emporté beaucoup, mais il n’y en a pas qui n’auront rien laissé.

    C’est la plus grande responsabilité de notre vie et la preuve évidente que deux esprits ne se rencontrent pas par hasard."

    Jorge Luis Borges

     

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