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hubert selby junior

  • Frichtre alors !


    L'an dernier, quand j'étais encore fraiche et belle, vers décembre, avant de céder à la tentation de tartiner mes shokobons de nutella, j'ai été taggué par Fouad, alias @Frichtre, autour du questionnaire de Proust. Proust, tu sais le gars qui aime faire catleya.


    Me voilà en position de te faire des révélations fracassantes auprès desquelles le nom du père de la fille de R.Dati (Henri Proglio l'homme aux doubles salaires, doubles casquettes, doubles pénis ??) te semblera inintéressant.


    On y va mon lapin ?


    1 -Le principal trait de mon caractère

    A part la modestie, l'humour, le charme et l'intelligence ?? Je ne sais pas. Non, sérieusement je souffre d'un truc assez chiant : je m'aime énormément, tout en manquant cruellement de confiance en moi. Ce qu'on pourrait traduire par un égotisme bien ancrée. Je sais ce que je vaux, j'aime ce que je suis, je ne voudrais pas changer grand-chose, et pourtant je souffre d'un manque de confiance qui confine à la stupidité. J'ai besoin de la reconnaissance et de l'approbation d'autrui (bon, pas n'importe quel autrui non plus, faut pas déconner, mais dès que j'apprécie quelqu'un, j'ai besoin qu'il y ait un respect mutuel). Je travaille donc à raffermir ma confiance et à me blinder du regard de l'autre.


    2 - La qualité que je préfère chez un homme

    Qu'il me fiche la paix ? La sincérité ? L'humour ? Je ne sais pas. Je crois qu'on apprécie souvent quelqu'un pour un tout, presque malgré ses qualités et ses défauts. En tout cas c'est ce qui m'arrive le plus souvent. Je découvre les défauts et qualités après un premier degré d'attachement. Je ne me pose pas la question avant.


    3 - La qualité que je préfère chez une femme

    Voir ci-dessus.

     

    4 - Ce que j'apprécie le plus chez mes amis

    Qu'ils comprennent ce que je dis, qu'ils soient sincère et loyaux, qu'ils soient parfois de mauvaise foi, juste pour me donner raison contre d'autre, qu'on n'ait pas besoin de parler forcément pour s'apprécier, qu'on accepte d'avoir parfois pris de chemins différents sans que cela nous exclues les uns les autres.

     

    5 - Mon principal défaut

    Je t'ai dit que je manquais de confiance en moi ? Parfois cela me mène à saper une relation, juste pour que celle ci ne se dégrade que quand je le décide, et le meilleur moyen est encore d'anticiper. Je suis sensible, et je n'aime pas souffrir, pire que tout j'ai peur, alors j'anticipe la peur et l'échec en détruisant avant.

     

    6 - Mon occupation préférée

    Twitter Lire de très bons bouquins en me disant merde j'ai eu l'idée en 1998 un mardi vers 17h, j'aurais dû l'écrire jusqu'au bout et le faire publier. Parfois je cède à la tentation de lire de mauvais bouquins en me disant merde j'en écrit un par jour des merdes pareilles, quels médiocres ceux qui publient ça et quels aveugles ceux qui les lisent. Je ne citerait pas de nom, je ne souhaite pas dénoncer à la vindicte populaire Anna Gavalda ou Marc Lévy ou Guillaume Musso, ou Amélie Nothomb, ou Paulo Coelho, ou Eric-Emmanuel Schmit ou Philippe Delerm ou merde j'ai mal aux yeux d'écrire ces noms je m'arrête là.

     

    7 - Mon rêve de bonheur

    Que la personne à qui j'ai fait le plus de mal me pardonne et me regarde à nouveau comme la jeune fille drôle, délurée, spirituelle que je lui semblais être il y a bien longtemps. Ou plus vraisemblable, que la liste d' « écrivains » susmentionnées périssent dans d'atroces souffrances là tout de suite, ou à défaut tirent toutes les conclusions de leur absence de talent et décident de se retirer de la vie littéraire, à jamais.

     

    8 - Quel serait mon plus grand malheur ?

    Chuut, les dieux nous écoutent...

     

    9 - Ce que je voudrais être

    Moi, en mieux, plus confiante, simplement, que j'accepte les choses bizarres que je provoque.

     

    10 - Le pays où je désirerais vivre

    Le mien, la France, un des plus beaux patrimoines culturel et intellectuel au monde, mais si possible, sans le Nain Vagal, ni la Femme Fatale. Ou alors n'importe quel port du Nord, Rotterdam, ou les côtes belges, ou même norvégienne. Vivre comme dans un roman de Stanislas-André Steeman ou de Georges Simenon. J'accepte même de pousser un peu plus à l'Est et de vivre dans un roman d'André Maurois ou d'André Dhôtel.

    Dis donc, je crois qu'il y a un truc avec les André, non ? Et encore je ne te raconte pas un truc qui m'est arrivé à 16 ans avec un André !!!! Pffffff faut que je creuse la question !

     

    11 - La couleur que je préfère

    Toutes les couleurs, chacune a sa raison d'être, et trouve sa place. Et je n'aime pas choisir.

     

    12 - La fleur que j'aime

    La tulipe jaune si possible, et la pivoine d'un rose délicat. Je couche tout de suite si on m'en offre.

     

    13 - L'oiseau que je préfère

    Les oiseaux de Paradis, il y en a beaucoup de différents. J'aime leurs couleurs et leur exotisme.

     

    14 - Mes auteurs favoris en prose

    La liste serait bien longue. Steinbeck, Joan Didion, Boris Vian, Jack London, Daphnée Du Maurier, Paul Auster, Victor Hugo, Wilkie Collins, André Dhôtel, Gore Vidal, Donna Tartt, Ruth Rendell, Elizabeth Taylor, Henry James, Thackeray, Dumas père et fils, Robert Musil, John Irving, Donald Westlake, Vicky Baum, Thomas Pynchon, Thomas Hardy, Elizabeth Bowen, Umberto Eco, Tolstoï, Mishima, Alison Lurie, Kawabata..... On va arrêter là. Disons que le critère principal est le talent.

     

    15 - Mes poètes préférés

    La poésie est salutaire pour l'âme. J'aime particulièrement Boris Vian, Louise de Vilmorin, René Char, Henri Michaux, Victor Hugo, Rimbaud, Verlaine, Eluard, Prévert, Dylan Thomas, H-D Thoreau.... Il y en a tant d'autres à citer.

     

    16 - Mes héros dans la fiction

    Il n'y en a pas qui me viennent immédiatement en tête. Peut-être Dortmunder, cambrioleur malchanceux héros récurrent de Donald Westlake (putain il faut le lire, le lire, le lire, ce type !!!)

    J'aime évidemment Martin Eden qui est une sorte d'auto portrait de Jack London : je me dis parfois que j'ai vécue un peu la même expérience que lui, à moindre échelle. On découvre la beauté du monde et des mots, on croit apercevoir une part de cette beauté chez certaines personnes, et l'on finit par ouvrir les yeux et comprendre qu'il n'y avait que médiocrité et bassesse.

    Sinon, j'ai une certaine admiration pour Brooke Logan qui arrive à modeler sa morale personnelle au gré de ses frasques amoureuses, avec toujours la plus grandes sincérité.

     

    17 - Mes héroïnes favorites dans la fiction

    Bah je ne sais pas, à part Brooke, j'aime que les souffreteuses, ou les nanas qui finissent bouffés par les autres, comme Lili Bart dans « chez les heureux du monde » d'Edith Warthon. Il faut le lire aussi celui là ! Et comment ne pas penser à Anna Karénine de Tolstoï. Je dirais que leur point commun, encore une fois, est d'avoir crû à la beauté du monde, avant de distinguer la médiocrité qui recouvre la majorité du genre humain.

     

    18 - Mes compositeurs préférés

    Je ne sais pas. Tout de suite, je dirais Mozart, Verdi, Brahms (les danses hongroises surtout !!)

     

    19 - Mes peintres favoris

    Degas, Edward Hopper, Kandinsky.

     

    20 - Mes héros dans la vie réelle

    François Mitterrand, Jack London, Rosa Parks...


    21 - Mes héroïnes dans l'histoire

    Louise Michel, Poppée, Danielle Mitterrand, des nanas qui en ont dans la culotte... plus que moi en tout cas !


    22 - Mes noms favoris

    La vérité ? Le drame de ma vie ? Vrai de vrai ? J'adore et vénère le prénom masculin Solal, que j'envisageai pour un futur fils ; et j'adore et vénère Nicola (sans le s) que j'envisageai pour une future fille. Ces prénoms me suivent depuis l'adolescence, et là, comment dire, il y a comme une saveur âcre qui les enveloppe, mais je n'en dirais pas plus, où l'on va me reprocher de parler (encore) de la royal famille vagale.

     

    23 - Ce que je déteste par-dessus tout

    Les gens lâches qui ne daignent même pas assumer leur lâcheté par une excuse, même la plus pourrie.

     

    24 - Personnages historiques que je méprise le plus

    Les colonisateurs qui viennent planter leurs drapeaux dans une terre étrangère en expliquant qu'ils apportent la Civilisation, et ne sont là que pour massacrer et s'emparer des richesses. Tu peux te référer à la pelletée de connards venus à la suite de Christophe Colomb, à la brochette d'enculés d'anglo saxons qui ont dépossédés et massacrés les peuples natifs d'Amérique du nord. Kissinger détient aussi une espèce de record du monde de saloperie, qui tend à être concurrencé par Donald Rumsfeld et Dick Cheney, faudrait demander aux Vietnamiens et aux Irakiens de les départager....

     

    25 - Le fait militaire que j'admire le plus

    La Révolution des œillets, au Portugal, en 1974, un coup d'état militaire qui a renversé la dictature salazariste sans instaurer de régime militaire en échange, au contraire elle a ouvert la voie à un régime démocratique.

     

    26 - La réforme que j'estime le plus.

    La plupart des réformes du gouvernement Mauroy de 1981, l'abolition de la peine de mort, l'abaissement de l'âge de la retraite, la réduction du temps de travail. En gros tout ce qui vise à donner plus à ceux qui ont moins, en ayant dans le viseur que travailler n'est en rien une valeur morale, mais simplement une nécessité économique que l'on peut contourner et adoucir.

     

    27 - Le don de la nature que je voudrais avoir

    N'importe quel don manuel de création, genre dessiner ou bricoler des merveilles. Ou mieux, écrire comme Hubert Selby Junior.

     

    28 - Comment j'aimerais mourir

    Est-ce bien nécessaire ?

     

    29 - État présent de mon esprit

    J'ai envie de perdre un peu de mon poids là tout de suite, et en même temps je ne dirais pas non à un magnum pistache. J'ai furieusement envie de coucher avec un type aux yeux bleus et en même temps je me demande si c'est bien raisonnable. Je voudrais réduire la voilure de ma garde robe, mais je viens de recevoir le catalogue A.P .C. Bref, je veux tout et son contraire.

     

    30 - Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence

    Les fautes d'orthographe : je prêche pour ma propre chapelle.

     

    31 - Ma devise

    Ne fais plus confiance à personne. Non je n'en ai pas.

     

    32 - Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?

    Viens par ici, détends toi, voilà une vodka citron, Gene Kelly se prépare à danser pour te souhaiter la bienvenue, en attendant Mozart va te jouer un petit air, et si tu veux un peu de lecture London ou Taylor ont écrit quelques romans depuis qu'ils sont ici. Le dressing est par ici, à côté du placard à chaussures. Le service d'étage est disponible 24h sur 24.

     

     

    Si quelqu'un souhaite reprendre ce questionnaire, je le linke avec plaisir !

     

    EDIT: les 3 valeureuses sont donc : Camille la It Girl (ça va te changer de farfouiler dans ton template, et surtout, tapes le sur word d'abord ^^) Chouyo (ce qui te changeras d'embêter les honnetes policiers indiens) et Marlène (ce qui te distraieras de ta lessive au pipi sur les aires d'autoroutes )

    Et Bloody Selena va s'y coller aussi !

     

     

  • Waiting Period

    Hubert Selby Jr. est un écrivain américain, comme les Etats-Unis savent en produire : un écrivain de la ville, un ciseleur de la langue et des portraits.

    Je l’ai découvert à l’âge de 16 ans, à la médiathèque près de chez moi, je crois bien que c’était à l’occasion d’un cycle de conférence autour de la littérature américaine contemporaine, et l’invité d’honneur était John Updike, si mes souvenirs sont bons.

    Donc c’était une occasion de découvrir ces auteurs. Ce n’était pas encore le temps de Brett Easton Ellis ou de Dona Tartt, mais j’ai pu découvrir leurs maitres, Joan Didion, Lewis Sinclair, Don DeLillo, et Hubert Selby Jr.

    Last Exit to Brooklin et Le Saule, restent mes œuvres préférées de cet auteur rare.

    Aussi quand j’ai aperçu son nom sur une couverture à la F*N*A*C, je n’ai pas eu d’hésitation.

     

    selby.JPG

    Waiting Period, c’est le titre, est un roman dans la digne lignée des précédents : l’étude des démons qui obsèdent les Etats-Unis, et l’auteur par conséquent.

    Le résumé lapidaire de la Fnac : C'est l'histoire d'un homme qui voulait juste en finir, s'acheter une arme et se tirer une balle dans la tête. Mais voilà que l'armurier lui demande d'attendre quelques jours. Quelques jours, c'est long quand on est au bout du rouleau. Alors il reconsidère son projet. N'a-t-il pas mieux à faire ?

    Effectivement le personnage principal à bien mieux à faire !

    Il profite de cette période d’attente avant de récupérer son arme, pour réfléchir et se poser d’autres questions. Il se rend compte que son suicide serait un échec personnel et n’affecterait en rien le quotidien de tous ces parasites de la société qui l’ont conduit à ce geste !

    Il décide tout simplement de dépolluer le pays, de supprimer ceux qui n’ont de cesse que de profiter de leur situation pour détruire leur concitoyen, ceux qui mangent littéralement la société, qui ne sont que d’inutile profiteurs.

    Alors on entre dans le cerveau du protagoniste. Sa logique est implacable et froide.

    L'écriture peut heurter, car Selby est coutumier des longs monologues quasi sans ponctuations, mais c'estun rythme qui va avec l'histoire et les personnages. C'est une fuite en avant.

    C’est tout l’envers du Rêve Américain, le cauchemar de la réalité plutôt.

    Hubert Selby  a toujours porté un regard acéré sur ses contemporains, mettant en relief l’individualisme maquillé en patriotisme, la soif de l’or travestie en noble ambition.

    On reconnaît le protagoniste comme étant l’auteur lui-même qui a voulu dans son œuvre littéraire dénoncer (pour éliminer ?) les travers de l’Amérique.

    L’écriture est toujours aussi rythmé et incisive. On ne peut que sentir la froideur de l’arme et le désespoir profond.

    Or ce n’est pas un roman optimiste et joyeux, mais la réflexion se fait jour en nous et cela n’a pas de prix !

    C’est un roman fondamental, comme toute l’œuvre de Selby !

     

    Demain Chick-lit (sinon, je vais finir par déprimer…)