Ce soir, incontestablement mon poète non-francophone préféré. Vladimir Maïakovski, l’homme total, le poète, le révolutionnaire désabusée, et surtout l’amoureux enflammé et trahi. Sa relation avec Lili Brick est au centre de sa vie, et la cause de ses reniements, de ses hésitations, et finalement de sa mort. Considérer qu’un tel homme ait pu être le jouet d’une femme plus fidèle au KGB qu’à son génie amoureux, me laisse pantoise : la force de l’amour véritable certainement.
Ce soir, je souhaite partager avec vous un extrait qui me revient en mémoire à chaque épreuve de la vie, un poème compagnon en quelque sorte.
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
C’est qu'elles sont à
Quelqu’un nécessaires ?
C'est que quelqu'un désire
Qu’elles soient ?
C'est que quelqu'un dit perles
Ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
Il fonce jusqu'à Dieu,
Craint d'arriver trop tard, pleure,
Baise sa main noueuse, implore
Il lui faut une étoile !
Jure qu'il ne peut supporter
Son martyre sans étoiles.
Ensuite,
Il promène son angoisse,
Il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
N’est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? "
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
C’est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
C’est qu'il est indispensable,
Que tous les soirs
Au-dessus des toits
Se mette à luire seule au moins
Une étoile ?
À demain.