Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dimanche avec Paul Eluard

Paul Eluard parle à mon cœur comme personne avant lui. Il n’est pas un moment de ma vie, que je n’ai pu assimiler à un de ces poèmes. Jours heureux ou jours de pluie, je trouve toujours quelques lignes chez lui pour accompagner ces moments.

SN154202.JPG


Ce recueil, « J’ai un visage pour être aimé » contient des perles. C’est une jolie compilation de ces textes les plus beaux.

Parmi ceux-là, Intimes, que voici.

Je vous souhaite un joli dimanche poétique.


 

INTIMES – In Les yeux Fertiles

 

         I

Tu glisses dans le lit

De lait glacé tes sœurs les fleurs

Et tes frères les fruits

Par le détour de leurs saisons

A l’aiguille irisée

Au flanc qui se répète

Tes mains tes yeux et tes cheveux

S’ouvrent aux croissances nouvelles

Perpétuelles

 

Espère espère espère

Que tu vas te sourire

Pour la première fois

 

Espère

Que tu vas te sourire

A jamais

Sans songer à mourir.

 

            II

A toutes brides toi dont le fantôme

Piaffe la nuit sur un violon

Viens régner dans les bois

Les verges de l’ouragan

Cherchent leur chemin par chez toi

Tu n’es pas de celles

Dont on invente les désirs

 

Tes soifs sont plus contradictoires

Que des noyées

 

Vient boire un baiser par ici

Cède au feu qui te désespère.

 

            III

Quel soleil dans la glace qui fait fondre un œuf

Quelle aubaine insensée le printemps tout de suite.

 

            IV

Figure de force brûlante et farouche

Cheveux noirs où l’or coule vers le sud

Aux nuits corrompues

Pr englouti étoile impure

Dans un lit jamais partagé

 

Aux veines des tempes

Comme au bout des seins

La vie se refuse

Les yeux nul ne peut les crever

Boire leur éclat ni leurs larmes

Le sang au-dessus d’eux triomphe pour lui seul

 

Intraitable démesurée

Inutile

Cette santé bâtit une prison

 

            V

Je n’ai envie que de t’aimer

Un orage emplit la vallée

Un poisson la rivière

 

Je t’ai faite à la taille de ma solitude

Le monde entier pour se cacher

Des jours des nuits pour se comprendre

Pour ne plus rien voir dans tes yeux

Que ce que je pense de toi

Et d’un monde à ton image

 

Et des jours et des nuits réglés par tes paupières.

 

Paul-eluard.jpg


 

Commentaires

  • quel joli poème...
    Ma rencontre avec Paul Eluard fut celle de ma rencontre avec la poésie...

  • Comme Alice, j'ai découvert Paul Eluard au Lycée ..
    J'avais énormément aimé et pourtant à l'époque, je n'étais pas forcement sensible à la poésie...
    Je ne connaissais pas ce poème, il est très beau , tout doux , parfait pour un dimanche matin..

    Bonne fin de weekend !

  • Nous partageons cela... :-)

  • e ne connais pas ce recueil mais j'ai eu ma période Eluard et j'ai lu capitale de la douleur mais sa poésie me touche moins que les romantiques frénétiques... Et surtout Baudelaire... mais je sais que je compare ce qui n'est pas comparable !!!!

  • un bien joli poème

  • Quelle beauté:)
    Je ne connaissais pas, pourtant il me reste beaucoup, beaucoup à connaître dans votre langue ;)
    Amitiés
    Elisa, en Argentine

  • Que de vie... J'aime beaucoup !

  • Bon dimanche !!

  • Joli choix. Je ne connais de lui que ce que j'ai étudié à l'école. Un occasion de s'y remettre?

  • J'adore, en particulier, la fin de ce poème :

    Je n’ai envie que de t’aimer

    Un orage emplit la vallée

    Un poisson la rivière

    Je t’ai faite à la taille de ma solitude

    Le monde entier pour se cacher etc...

    Magnifique!

  • Paul Eluard cela a été ma première vraie émotion en lisant de la poésie lorsque j'étais ado... Ce poème est superbe! Bonne rentrée à toi!

  • Magnifique, sublime... Quelle bouffée d'air... Merci pour ce partage. Belle journée.

  • Merci pour ce très beau texte.

  • Merci pour ce très beau texte.

  • Merci pour ce trés joli texte

  • 5 minutes de lecture une après midi boulversée. Merci pour le partage

  • Je connais très peu l’œuvre de Eluard et pourtant j'admire l'homme. C'est le cas avec beaucoup de poètes que j'aime mais que je n'ai (malheureusement) pas assez lu (ou pas depuis longtemps)...

  • Merci à vous de me lire :)

Les commentaires sont fermés.