Oum est une bloggeuse que j'ai découvert tout récemment, grâce à Constouille, qui publiait chez elle un texte en réponse à la demande de Oum justement, concernant pourquoi l'on blogue. C'est même l'objet d'un concours, dont tu peux voir les détails si tu clique avec tes petits doigts gourds (et ta souris) sur la bannière dédiée à ta gauche (ou à ta droite, en fait j'en sais rien, je ne reconnais ni ma gauche ni ma droite)
Tu peux donc lire la participation de Constouille, celle de Madame Kevin, de CKanKonVaou, ou d'Aude.
Et voici donc ma participation.
Je suis une femme paradoxale, têtue et finalement assez faux-cul. Tu vas vite comprendre que je suis assez lucide avec moi-même.
Avant de blogguer moi-même, je ne voyais pas trop l'intérêt de tenir ce que je prenais pour de bêtes journaux intimes. Oui, j'avais une vision assez limitée de la blogosphère. La faute à mon amour sans fin du livre et de la radio, que je considère toujours comme véritable vecteur de savoir et de bonheur.
Pour moi, un bloggeur c'était essentiellement un branleur boutonneux de 15 ans qui passe son temps à poster des photos de lui et de ses potes, légendées d'affables « kikoo lol mdr, » le tout ponctué d'ineffable « lâche tes comm'. »
Oui, j'ai honte de l'avouer, mais c'est la vision peu esthétique que j'avais du blogging.
Puis un jour j'ai eu une connexion internet ADSL, en 1999 (oui avant j'avais du 56 kbit.... C'était lent...lent....lent....)
Après avoir éclaté mes jolis yeux vairons des nuits entières à télécharger l'intégralité des hits des années 80, la totalité de la filmographie de Cary Grant et de Marylin Monroe ou encore les touts premiers épisodes des Feux de l'Amour avec un Victor aux cheveux de jais et une Nicki déjà coquine et gironde, je me suis penchée sur une autre manière de s'informer. Oui, je découvrais les blogs d'opinion. Le choc ! Des gens qui disaient des trucs tout pareil que ce que je pensais, waouh ça fait plaisir à lire !!!!
J'ai donc eu une utilisation passive de consommatrice du net pendant des années. J'y trouvais tout ce qui compose ma personnalité schizophrénique : de l'art, de la littérature, du cinéma de l'âge d'or d'Hollywood, du rock indé, de la daube pop de années 80, de la fashion futile, des chaussures, des tonnes de sites de chaussures, des milliers de pages consacrées aux chaussures : fatal plaisir 2.0 de voir l'objet du désir sans pouvoir le toucher de suite !!!
Bref je dévorais le net comme un bouquin géant sans cesse en écriture.
Puis j'ai déménagé à la Capitale, et j'ai été super malheureuse : j'ai suivi l'homme comme une bonne épouse se le doit, mais sans conviction ni projet, que celui de terminer mon putain de doctorat de droit de merde (oui, je l'ai pas encore fini cette saloperie). Mais je n'avais plus mes 4 amis. Oui, je n'ai que 4 amis, mais c'est des vrais, les autres sont des relations. Alors avec mon nouveau travail et mes études j'étais bien occupé, mais je m'ennuyais ferme, et je me sentais isolée et en décalage. J'avais des collègues sympas, mais à mille lieux de mes habituels commensaux. Et puis je sais que j'ai une personnalité qui peut paraître un peu space parfois et bon je ne m'adaptais pas. Les gens sont trop souvent l'objet de clichés et d'étiquettes. Quand on ne correspond pas à une catégorie précise, ça devient difficile de vivre. Alors au travail j'étais Madame A. S-L un peu bizarre et barge mais sympa et bonne collègue, et je gardais le reste de ma personnalité pour moi, sous peine de paraître encore plus bizarre. Et mes amies n'étaient toujours pas là avec moi... Alors je me réfugiais encore plus dans mon ordi, le mignon Spike (oui mes ordi' se sont toujours appelé Spike et ma souris c'est Buffy)
Finalement je trouvais dans le net le miroir de mes envies et des différentes parties de ma vie.
Je me suis mise à lire de plus en plus de blog, mais sans jamais commenter, par pure timidité. Car je suis ultra timide aussi.
Et j'ai eu de plus en plus de plaisir à lire les uns et les autres. Aussi bien dans le domaine politique, actualité, que mode ou vie quotidienne. Et plus ça allait, plus je me sentais bien dans cet univers. Je lisais des gens très différents ! Aussi bien la géniale et regretté Spike de Jungle Boogie (reviens !!!!!!) que les analyses politiques bien personnelles de M1 (à quand un post sur le Chavézisme en escarpin ??), j'aimais l'idée de passer d'un blog so girly à un autre plus trash ! Et puis je me faisais une idée bien à moi de la personnalité de certains. Et puis de clic en clic je découvrais de nouveaux univers, tous si différents et si intéressant !
Un jour, je me suis dit, c'est la solution : tu ouvres un blog et tu te lâches, tu racontes exactement ce qui te passes par la tête, sur tout les sujets qui t'intéresse sans te soucier du regard ou du jugement de tes voisins. Tu pourras parler aussi bien littérature que délirer sur une paire d'escarpin hors de prix ou clamer ton amour du néo Bolivarisme Chavéziste.
Et je me suis lancé. Avec des gros sabots au début, me comportant comme si on allait me lire. Puis quand je me suis départie de cette ambition, être lue, je me suis sentie bien plus libre !
J'avais enfin mon espace de délire et de conviction personnel. Et ça me plait.
J'ai adoré le tout premier commentaire, posté par la douce et adorable Galy, me causant un choc : merde des gens lisent !!!!
Je ne sais pas si c'est vrai, mais j'aime à croire que je donne ma vraie personnalité grâce à ce blog, je m'y sens bien, libre et sans entrave. Je ne parle que de ce qui me plait, comme ça me plait, de même que je ne lis que ceux qui me plaisent. C'est tellement simple comme ça. La vie IRL n'offre pas cette simplicité.
Et l'écriture, cette éternelle frustration que j'ai face à l'écriture.... Elle a trouvé un peu de repos grâce à ce blog. J'aime écrire, j'adore écrire, je suis atteinte de logorrhée scripturale, si ça se dit ? Ecrire est vital pour moi, te dire si je respire grâce à ce lieu !
Voilà pourquoi je blogue.