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poète

  • René Char - Commune Présence

    Il ne faut pas plus qu'une date anniversaire pour trouver prétexte à lire et relire les poètes qu'on aime bien. Avec Paul Eluard, Robert Desnos, André Breton et quelques autres encore, il y a René Char, poète qui surgit dans une époque magique à mes yeux, malgré la guerre, malgré les combats. Ou peut-être parce que ces combats conféraient à l'époque une gravité toute particulière, une gravité qui trouvait dans le génie de ces poètes une façon de s'accomplir.

    Les poètes sont éternels.

    Aujourd'hui, plus que de rappeler la date anniversaire de la mort de René Char, je fais appel à ce dernier pour nous rappeler, et me rappeler, à l'essentiel :

    tu es pressé d'écrire
    comme si tu étais en retard sur la vie
    s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
    hâte-toi
    hâte-toi de transmettre
    ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
    effectivement tu es en retard sur la vie
    la vie inexprimable
    la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
    celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
    dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
    au bout de combats sans merci
    hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
    si tu rencontres la mort durant ton labeur
    reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
    en t'inclinant
    si tu veux rire
    offre ta soumission
    jamais tes armes
    tu as été créé pour des moments peu communs
    modifie-toi disparais sans regret
    au gré de la rigueur suave
    quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
    sans interruption
    sans égarement

    essaime la poussière
    nul ne décèlera votre union.

    Commune Présence

     

    René Char, commune présence, poète,

     

  • Shoes your way of life (environ)

    Il y a une théorie psychanalytique sur l’amour profond de la chaussure, un truc autour de la peur de l’abandon. La chaussure rattache au sol, et en même temps elle permet de s’en éloigner. On pourrait débattre quelque tems sur la réalité ou pas de cette assertion, mais à quoi bon… Je note juste qu’il se trouve toujours quelqu’un pour émettre un avis que je trouve tellement, mais tellement conforme à ma vie, mon œuvre, mes déboires…

    Alors arrachons quelques mots à Erri de Luca, poète et italien, c’est dire qu’il s’y connaît en chaussures : « Toute notre histoire est une chaussure qui nous détache du sol du monde. » Moi je trouve qu’il a bien raison, Erri…

    Et Walt Disney aussi a raison, du moins je préfère le penser : « L’arithmétique, c’est être capable de compter jusqu’à vingt sans enlever ses chaussures. » J’y vois une sacrée bonne raison à mon incapacité à savoir poser une équation correctement…

    En attendant, les voici alignées, comme à la parade, quelques unes de ces vilaines dont on cause aujourd’hui.

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    Et moi je retourne à mes théories oiseuses. A pied.