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prose

  • Les Pommes Sauvages et La Vie SansPrincipes - Avent littéraire #13

    Dans ma quête des quelques livres qui composent cet Avent littéraire, j’avais dans l’idée de présenter des compagnons, des amis, des livres qui sont autant une source de réconfort que de réflexion.

    En ces temps troublés où les appels à voter, non pas POUR quelque chose, mais CONTRE, se multiplient, certains réfléchissent de plus en plus à l’atroce bourbier dans lequel nous sommes tous enfoncés, et où la notion de vote, de choix, perd de sa noblesse, tant les promesses trahies et les abandons l’ont vidé de sa substance.

    Bref, sans aller plus loin dans l’analyse politique, je dirais qu’on en a gros. Bien gros même..

    Moment idéal pour ressortir ce bon vieux Henry David Thoreau, aimable et confiant compagnon de sédition !

    Thoreau n’est pas que le poète naturaliste encensé dans Le Cercle des Poètes Disparus. La révolte immobile, la désobéissance, la volonté de se débarrasser des chaines modernes, et un retour réfléchi à la nature : c’est aussi ce qu’on pourra piocher chez lui.

    Je vous présente ce soir deux de ces textes, Les Pommes Sauvages, et La Vie Sans principes, qui offrent chacun une facette de notre auteur du jour.

    Les Pommes Sauvages est un texte déroutant au départ. Que dire, des pommes et encore des pommes (n’y voyez nul sous-entendu chiraquien old school !), toujours des pommes : disséquées, étudiées, décrites, magnifiées. Les pommes et la nature qui nous les offre sont le prétexte à une déambulation, un voyage en bas de chez soi en quelque sorte. Surtout, à l’heure où ce dont nous souffrons le plus est certainement un manque d’attention aux autres et à la vie en général, Les Pommes Sauvages invite le lecteur à redevenir attentif : attentif aux petits plaisirs, aux cadeaux de la nature, à la beauté de la vie sous toutes ses formes. C’est le début d’une possible rédemption de l’homme…

    Et cette rédemption pourrait se poursuivre avec la lecture de La Vie Sans Principe : entendez la vie sans les faux principe que les intérêts industriels et capitalistes nous imposent. La vie sans ces chaines que l’on accepte de forger pour nous-mêmes et nos frères. Quel est le sens réel de la Vie ? Quel est le but d’une vie bien vécu ? Qu’apporte-t-on de beau et de bien lors de notre passage sur Terre ? C’est une question qui vaut la peine d’être posée et réfléchie.

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    «  Souvenez-vous que la valeur d'une chose n'est pas l'équivalent de l'argent qu'on peut en retirer sur le marché »

    « Si un homme marche dans la forêt par amour pour elle pendant la moitié du jour, il risque fort d'être considéré comme un tire-au-flanc ; mais s'il passe toute sa journée à spéculer, à raser cette forêt et à rendre cette terre chauve avant l'heure, on le tiendra pour un citoyen industrieux et entreprenant. »

    « Je vous en conjure, vivons sans nous laisser tirer par des chiens, à la façon des Esquimaux, des chiens qui filent ventre à terre par monts et par vaux en se mordant mutuellement les oreilles »

     

    À demain !

  • Paul Éluard - Avent littéraire #11

    La plupart du temps, quand je dois remplir une sorte de profil sur les réseaux sociaux, je dis toujours que j’aime Paul Éluard. Aussi simple que cela, je l’aime, comme s’il était l’amoureux qui fait battre mon cœur. Je suis incapable de parler autrement de lui, alors qu’il y a tant à dire de sa vie et de ses mots offerts au monde en cadeau.

    Le mieux c’est encore de le lire, de savourer ses poèmes.

    En voici un. En voici deux. En voici trois, glanés au hasard des souvenirs.

     

     

    Mon amour pour avoir figuré mes désirs

    Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre

    Tes baisers dans la nuit vivante

    Et le sillage des tes bras autour de moi

    Comme une flamme en signe de conquête

    Mes rêves sont au monde

    Clairs et perpétuels.

     

    Et quand tu n’es pas là

    Je rêve que je dors je rêve que je rêve.

     

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    Elle est debout sur mes paupières
    Et ses cheveux sont dans les miens,
    Elle a la forme de mes mains,
    Elle a la couleur de mes yeux,
    Elle s’engloutit dans mon ombre
    Comme une pierre sur le ciel.

    Elle a toujours les yeux ouverts
    Et ne me laisse pas dormir.
    Ses rêves en pleine lumière
    Font s’évaporer les soleils,
    Me font rire, pleurer et rire,
    Parler sans avoir rien à dire.

     

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    La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
    Un rond de danse et de douceur,
    Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
    Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
    C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

    Feuilles de jour et mousse de rosée,
    Roseaux du vent, sourires parfumés,
    Ailes couvrant le monde de lumière,
    Bateaux chargés du ciel et de la mer,
    Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

    Parfums éclos d’une couvée d’aurores
    Qui gît toujours sur la paille des astres,
    Comme le jour dépend de l’innocence
    Le monde entier dépend de tes yeux purs
    Et tout mon sang coule dans leurs regards.

     

    À demain !