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William S. - Sonnet CXLVII

William, le grand William Shakespeare n’a pas écrit que des pièces au ressort dramatique puissant. Il a aussi produit une magnifique œuvre poétique. C’est un de ces sonnets que je vous propose aujourd’hui. Un sonnet sombre et affligé, comme parfois l’amour peut l’être. (Après tout, c’est bientôt la Saint-Valentin, dénotons un peu au milieu de tout ce rose ^^)

Et puis, c’est pour moi l’occasion de remettre les pieds, ailés, dans le challenge de Maggie et Claudialucia.

shakes.gif


Le Sonnet CXLVII n’est pas d’une gaieté folle, certes, mais la noirceur des vers vient au secours d’un cœur déchiré, passé l’amour il reste le soin de la raison…

My love is as a fever longing still,
For that which longer nurseth the disease;
Feeding on that which doth preserve the ill,
The uncertain sickly appetite to please.
My reason, the physician to my love,
Angry that his prescriptions are not kept,
Hath left me, and I desperate now approve
Desire is death, which physic did except.
Past cure I am, now Reason is past care,
And frantic-mad with evermore unrest;
My thoughts and my discourse as madmen's are,
At random from the truth vainly expressed;
For I have sworn thee fair, and thought thee bright,
Who art as black as hell, as dark as night.

Mon amour est comme une fièvre toujours altérée de ce qui l’alimente incessamment : il se nourrit de ce qui perpétue sa souffrance pour satisfaire son appétit troublé et morbide.
Ma raison, médecin de mon amour, fâchée de ce que ses prescriptions ne sont pas suivies, m’a abandonné, et moi, désormais désespéré, je reconnais que l’affection que combattait la science est mortelle.
Ma raison étant impuissante, je suis désormais incurable, et je délire frénétiquement dans une incessante agitation. Mes pensées et mes paroles sont, comme celles des fous, de vaines et fausses divagations.
Car j’ai juré que tu es blanche et cru que tu es radieuse, toi qui es noire comme l’enfer et ténébreuse comme la nuit.

william shakespeare, poésie, sonnet, sonnet 147, challenge


Je vous souhaite un dimanche plus heureux tout de même :)

Commentaires

  • effectivement c'est rès beau et pas très joyeux... Bon dimanche!

  • J'aime beaucoup ce sonnet, que je découvre grâce à toi ! Je ne connais Shakespeare que dans son rôle d'auteur de pièces... )

    Bon dimanche !!

  • Merci pour cette participation surtout que je n'ai pas encore lu les sonnets... Merci aussi pour le "plus heureux" :-). toi aussi bon w-e. Maggie

  • C'est sublime ce petit sonnet! Merci pour cette découverte!
    Bon dimanche!

  • oh ça m'a fait tout bizarre!!! j'ai cru que je m'etais trompé de site!!! chouette lanouvelle déco

  • très beau, on retrouve quand même la même verve que dans ses textes de théâtre

  • Magnifique et clairement mon prochain achat !

  • J'avoue ma préférence pour les pièces de William, pour le rythme qui a le temps de s'installer (et qu'il faut donc écouter impérativement en anglais). Mais ce n'est quand même pas mal, hein ?
    En tout cas, pour la Saint Valentin, c'est déconseillé de lire un truc pareil :-)

  • Sublime sonnet... qui me rappelle que cet opus est bien en évidence sur ma table de chevet; mais qu'attends-je donc pour m'y plonger???

Les commentaires sont fermés.