Tu sais lapin que je suis une actrice dramatique ratée et frustrée. Mes envies de mélodrame poétique trouvent en général à se finir au mieux dans les bras d'un homme astucieux, au pire elles méritent de figurer dans le best of des blagues carambar par Elie Semoun (tiens il m'émeut lui, depuis qu'il s'est fait larguer par sa nana, il avoue simplement l'aimer toujours, mon Dieu un homme romantique et amoureux et qui le dit !!!!! Où qu'ils sont les autres ??)
Bref, comme je ne peux passer ma vie à attendre le Grand Rôle sur la scène de la vie, je prends les devants et je t'assène, malheureux public, une lecture. Oui, comme Fabrice Lucchini, mais en moins chauve quand même (merci Oenobiol et John Frieda).
Et puis ça va nous changer de parler d'autre chose que de cul, de vernis O.P.I ou de Nain Vagal. Bientôt tu vas croire que je suis inculte sinon. Mais, non, j'ai de saines lectures que je m'empresse de te coller mon choupi.
Tu cliques si tu n'as pas peur d'entendre la voix la plus insupportable qu'il me soit.
Sinon tu lis après, il y a les poème lus.
Ceux-ci sont pour l'amateur dictamo-baudelairien.
Parfum exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Ciel brouillé
On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !
Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?
Un ancien amoureux avait trouvé le moyen de me flatter tout en me fâchant, en me disant que j'étais la femme de ce poème, que mes yeux vairons ne reflétaient que mon âme et mon coeur, hétérochromes l'une et l'autre, inégalement tendres, rêveurs et cruels. Je me demande encore longtemps après la part du reproche et celle du compliment dans cette déclaration.
[ La prochaine session sera pour celle qui aime les poètes à la langue plus sexy, n'est-ce pas ma bitchette ? ]
Et aussi ça.
Je ne suis pas vraiment fan de la demoiselle, du moins je n'aime pas tout chez elle.
Mais j'avoue être assez touchée par la justesse de ces paroles. Elles trouvent un écho particulier en moi. Je pense que je ne serais pas la seule : tu sais bien toi mon amie, ma sœur de hasard presque, qu'il y a des choses qu'on regarde telles qu'elles sont en se demandant pourquoi. Il y a une raison à tout ma douce, il faut que je trouve la sagesse de regarder sans peur, d'attendre sans crainte et d'être bien quand même. Je n'aurais plus peur, je ne suis plus seule à me demander pourquoi les choses sont telles qu'elles sont, et à les aimer ainsi.
Merci d'exister, et d'être toi, un étrange miroir, un cadeau du hasard. Well, you know.
Il y a là la peinture, des oiseaux, l'envergure, qui luttent contre le vent
Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant
Il y a là les fissures, fermées les serrures, comme envolés les cerfs-volants
Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
Il y a là là là, si l'on prenait le temps, si l'on prenait le temps
Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
Il y a là les mystères, le silence,ou la mer qui luttent contre le temps
Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant
Il y a là les murmures, un soupir, l'aventure, comme envolés les cerfs-volants
Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement
Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi
Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
Commentaires
J'adore tout simplement.
Et personne d'autre n'arrive pas à parler aussi bien de politique, de cul et de nain de jardin aussi merveilleusement que toi.
Vivement Paris.
Merci ma choupette :) et vivement Paris avec toi ! J'ai hâte aussi !
Encore un très beau billet. Et comment résister à la "poésie vivante" que vous nous offrez!
Mais que de questions, que de pourquoi (pas)! Et si peu de réponses! Mais pourquoi si peu!
Merci Marc ! En fait il y toujours des questions, je suis douée pour ça :) mais les réponses quand elle ne me conviennent pas, je les reformule encore et encore. Si vous avez un secret pour l'acceptation simple des choses, je prend !
Magnifiques lectures, ma belle. Tu rends les poèmes plus vivants, avec ta jolie voix. Mais, dis, quel en est l'auteur ?
Pour Vanessa, comme toi, je ne l'aime pas tant que ça, mais je trouve cette chanson très jolie, et sa voix s'accorde très bien avec le texte qu'elle chante, il me semble.
Et comme toujours, j'adore la photographie que tu as choisi.
Bisou;)
Merci ma puce :) Le texte de la chanson est pas mal aussi, simple et direct au coeur !
Je suis ravie que le tout t'ai plu, et puis qui sait, on aura peut-être l'occasion d'en discuter autour d'une tasse de thé, ton roman entre mes mains (oui je fais du harcèlement pour le lire ^^)
Bisous !
Ah Baudelaire, d'accord !:D
(tu t'es lâchée, au niveau des tags, à ce que je vois !:D)
Humm oui les tags c'est un nimportkwaaa mais ça détend bien :)
Bouh il est riche cet article ! J'ai du mal à tout commenter.
La dernière photo me plaît énormément.
Ce qui compte c'est de lire et peut-être d'aimer un peu, le reste importe peu :)
Bon, j'ai toujours autant de mal à être sensible à la poésie.
Alors l'image est très joulie voilà!
Pas de souci, la poésie c'est comme tout, une affaire de goût :)
Ahlalalala, tu es juste unelievable... tu arrives à mettre des mots sur ce qui n'arrive pas à sortir de mon gosier surement trop self-défensif, quelle conne je peux être.
Tes poèmes sont renversants de lascivité et de volupté, j'aime beaucoup - forcément :-)
Les papillons de l'amitié s'amusent à taquiner mon ventre, décidément, cette chanson nous aura touchées de la même façon toutes les deux (t'aurais pas vu mon blogitexpress de cette nuit toi coquine? Je l'ai viré, prétextant qu'il était finalement beaucoup trop personnel), mais tu as visé tellement juste, "aimer les choses telles qu'elles sont", ça doit être cela le secret de la séreinité absolue?
Bonne après-midi ma baudelairienne-pouf, je retourne à mes emmerdes le coeur léger et enjoué, la vie est une fête incroyable, vraiment!
ps: ce billet était tout sauf un monologue mi amor :-)
Tu n'as pas tort d'être self defensif tu sais :)
Ma douce je n'ai vu que le blog it avec Oprah ?? Mais nous concernant, je ne suis plus à une coïncidence près. Et bon, je me suis couchée tôt cette nuit, you know :)
Je te fais de gros bisous et puis si tu vois une pomme croque là ;)
Kiss kiss bitchy Girl :)
alors je dirais que la voix lascive récitant ces poemes m'emporte vers un univers ouateux .....empli de douceur ,ne manque que le feu dans la cheminée et le decor est posé ...ce monologue ne demande quà devenir dialogue ....Amitié
Merci Lhaurenzo, le décor est agréable tel que tu le décris, si tu sais où trouver une cheminée, tient moi au courant :) Bises.
Mrrraooow !
Pas de griffes sur le canapé, surtout !
La dernière photo, une barbapapa, une grande douceur rose... j'adore ; sinon je crois que je vais me procurer l'album de Vanessa...
Je crois aussi que l'album va être mien !
tu écris comme d'autres boivent un verre d'eau c'est à dire avec une merveilleuse facilité et c'est très agréable !
Merciii Virginie ! Ton compliment me va droit au cœur !! Merci merci :)
T'as une voix d'aéroport.
(100 % de luxure, ça m'étonne de moins en moins)
:D
Et puis je ne suis guère souvent en grève :)
C'est joli ! Elle est marrante ta voix, elle me fait penser à la mienne !
Normal, on est kabyle, on a des voix ultra hot :)
Tu nous la joues romantico/nostalgique aujourd'hui !
Parfois, c'est l'humeur du jour :)
J'ai croqué une pomme! J'ai croqué une pomme!!
:-)
Tu me raconteras les détails in private :)
Peux pas entendre ta voix au boulot, dommage...
J'aime bien quand tu monologues, ça me fait du bien de voir que je ne suis pas la seule à avoir des noeuds au cerveau.
Par contre j'aime bien Vanessa (même si je lui piquerais bien son homme).
Chère Océane, vous dites :
"mais les réponses quand elle ne me conviennent pas, je les reformule encore et encore. Si vous avez un secret pour l'acceptation simple des choses, je prend !"
Il est difficile de répondre à une demande paradoxale : une réponse simple à des questions compliquées, ce serait un exploit que je ne saurai relever.
Mais des réponses compliquées, je pense que cela existe.
Cependant, il faut aller les chercher (je n'ose dire "avec les dents", comme un incertain à propos de la croissance au temps d'avant la crise) mais avec patience et persévérance - et peut-être méthode.
Il y a bien des réponses qui ne me conviennent pas non plus! Et il faut alors les remettre en travail - mais à condition que l'on les juge uniquement à l'aune de l'exigence de vérité. Les "convenances personnelles" (car l'expression est un peu ambiguë) troublent tout cela bien plus qu'elles ne le clarifient.