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Hier soir j’ai eu à nouveau 12 ans, puis 16 ans, 20 ans, 30 ans...
Hier soir je suis montée dans une fabuleuse machine à remonter le temps musicale, puisque je suis allée au concert de Vanessa Paradis au Zénith de Paris, et effectivement la chanteuse était à son zénith !
Entre les chansons de son dernier album, la Benjamin Biolay touch, le revival Gainsbourg et ses premières années de chanteuses, Vanessa nous a offert une playlist de rêve.
J’étais la plus heureuse des fans, parmi les fans énamourés de la belle, à fredonner ensemble mi amor (oui dis-moi que tu m’aimes, et que les autres on s’en fout…), j’ai adoré entendre à nouveau Commando, et Tandem, et puis me replonger dans un Joe le Taxi de toute beauté, sur un rythme reggae qui a déchainé la foule : Vanessa avait raison, cette chanson c’est la notre, celle d’une génération qui a grandi avec elle, qui l’a accompagné au gré de ses aventures avec Roda-Gil, Gainsbourg, Lenny Kravitz, M, et maintenant Benjamin Biolay.
Scénographie et lumière ont mis en valeur des titres qui n’ont pas vieilli d’un pouce, pour les plus anciens, et révélé la beauté de son dernier album.
Voilà, un si joli moment, dans un Zénith qui relevait de l’étuve, tant la chaleur, la ferveur étaient palpables. C’est extrêmement chouette à penser et à dire, Vanessa Paradis, je t’aime !
Tu sais lapin que je suis une actrice dramatique ratée et frustrée. Mes envies de mélodrame poétique trouvent en général à se finir au mieux dans les bras d'un homme astucieux, au pire elles méritent de figurer dans le best of des blagues carambar par Elie Semoun (tiens il m'émeut lui, depuis qu'il s'est fait larguer par sa nana, il avoue simplement l'aimer toujours, mon Dieu un homme romantique et amoureux et qui le dit !!!!! Où qu'ils sont les autres ??)
Bref, comme je ne peux passer ma vie à attendre le Grand Rôle sur la scène de la vie, je prends les devants et je t'assène, malheureux public, une lecture. Oui, comme Fabrice Lucchini, mais en moins chauve quand même (merci Oenobiol et John Frieda).
Et puis ça va nous changer de parler d'autre chose que de cul, de vernis O.P.I ou de Nain Vagal. Bientôt tu vas croire que je suis inculte sinon. Mais, non, j'ai de saines lectures que je m'empresse de te coller mon choupi.
Tu cliques si tu n'as pas peur d'entendre la voix la plus insupportable qu'il me soit.
Sinon tu lis après, il y a les poème lus.
Ceux-ci sont pour l'amateur dictamo-baudelairien.
Parfum exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Ciel brouillé
On dirait ton regard d'une vapeur couvert ; Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?) Alternativement tendre, rêveur, cruel, Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés, Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés, Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord, Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
Tu ressembles parfois à ces beaux horizons Qu'allument les soleils des brumeuses saisons... Comme tu resplendis, paysage mouillé Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !
Ô femme dangereuse, ô séduisants climats ! Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas, Et saurai-je tirer de l'implacable hiver Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?
Un ancien amoureux avait trouvé le moyen de me flatter tout en me fâchant, en me disant que j'étais la femme de ce poème, que mes yeux vairons ne reflétaient que mon âme et mon coeur, hétérochromes l'une et l'autre, inégalement tendres, rêveurs et cruels. Je me demande encore longtemps après la part du reproche et celle du compliment dans cette déclaration.
[ La prochaine session sera pour celle qui aime les poètes à la langue plus sexy, n'est-ce pas ma bitchette ? ]
Et aussi ça.
Je ne suis pas vraiment fan de la demoiselle, du moins je n'aime pas tout chez elle.
Mais j'avoue être assez touchée par la justesse de ces paroles. Elles trouvent un écho particulier en moi. Je pense que je ne serais pas la seule : tu sais bien toi mon amie, ma sœur de hasard presque, qu'il y a des choses qu'on regarde telles qu'elles sont en se demandant pourquoi. Il y a une raison à tout ma douce, il faut que je trouve la sagesse de regarder sans peur, d'attendre sans crainte et d'être bien quand même. Je n'aurais plus peur, je ne suis plus seule à me demander pourquoi les choses sont telles qu'elles sont, et à les aimer ainsi.
Merci d'exister, et d'être toi, un étrange miroir, un cadeau du hasard. Well, you know.
Il y a là la peinture, des oiseaux, l'envergure, qui luttent contre le vent Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant Il y a là les fissures, fermées les serrures, comme envolés les cerfs-volants Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas Il y a là là là, si l'on prenait le temps, si l'on prenait le temps Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas Il y a là les mystères, le silence,ou la mer qui luttent contre le temps Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant Il y a là les murmures, un soupir, l'aventure, comme envolés les cerfs-volants Il y a là la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas Parfois on regarde les choses, telles qu'elles sont, en se demandant pourquoi Parfois on les regarde, telles qu'elles pourraient être, en se disant pourquoi pas
Je vais sur mon chemin, car c'est le seul que je puisse emprunter. Fasse le Ciel que je puisse t'y rencontrer.
Ou du moins ton image, ton reflet. L'idée que ce serait toi là-bas qui attend au bord du chemin me donne envie de courir à mon destin, le coeur en bandoulière et un rêve au creux de mon âme.
Comme quoi il faut parfois relire Les Caractères de La Bruyère, à qui je vole la phrase titre, la profondeur de son oeuvre n'est jamais en reste.
Peut-être l'envie d'y croire prend-t-elle le pas sur la réalité ? Qu'est-ce que la réalité ?
Etre une sorcière, tout mettre dans la petite boîte, et l'incendier. Le feu nettoie et réchauffe les coeurs les plus glacés. Mais rien n'est réel, il n'y a rien à brûler. C'est d'une autre dimension. Tout reste brillant et m'éclaire comme des millions de petites lumières assassines. Il faudrait trouver le bouton et éteindre. Non, le bouton est là: il faudrait trouver le courage d'appuyer dessus. Définitivement.
Vademecum à la nuit qui tombe:
Je ne dirai pas les raisons que tu as de m'aimer. Car tu n'en as point. La raison d'aimer, c'est l'amour. Antoine de Saint-Exupéry (un bienheureux naïf )
Qui me prend pour un cinglé n'a pas vraiment aimé. Les fous sont ceux qui oublient de l'être par amour. Alexandre Jardin ( optimiste trompeur d'adolescente )
Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour. André Gide ( idiot du village )
Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Pierre Reverdy (un réaliste)
Mes amours? Je me suis éprise. Je me suis méprise. Je me suis reprise. Cécile Sorel ( Girl Powaaaa )
Etre amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible. Jorge LuisBorges ( Lucide )
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux