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  • Une toupie

    Je parle quelquefois de mon fils. Assez rarement, parce que je ne sais pas le faire sans apparaître comme une maman gâteau, complètement dingue de son fiston.

    Il faut dire que c’est le cas, je suis complètement dingue de mon fiston. Il est parfait en tout point, gentil, aimable, intelligent, cultivé, sensible, fort etc.…

    Voyez, je ne sais pas parler de lui autrement…

    L’autre soir, il m’a fait rire, un peu, il m’a surprise aussi. J’ai l’habitude de beaucoup parler politique, souvent, partout (oui, ça peut être gavant…) Et mon fils, du haut de ses sept ans, nous a toujours entendu, son père et moi, parler devant lui, librement de politique, en lui expliquant pourquoi ceci et pourquoi cela, la gauche, la droite, le respect, la guerre etc.…

    Et l’autre soir, donc, mon fils s’adonnait à sa nouvelle passion, créer des toupies avec des Lego. Un moment, il est venu  vers moi, avec un cadeau, une toupie bleu blanc rouge, en me disant, de mémoire, c’est une toupie pour aider François Hollande à stabiliser la France, et pour que je sois moins fâché contre lui… Parce que oui, Hollande me fâche parfois, beaucoup. Mais ce n’est pas le sujet.

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    Le sujet, c’est mon fils, que j’aime et qui cherche toujours comment être en phase avec ses parents, tout en restant le petit garçon qu’on adore. Mon fils et son imagination, sa sensibilité…

  • Gains de Richard Powers

    J’ai découvert Richard Powers avec la Chambre aux échos. Et déjà son sens  du détail, technique entre autres, en faisait un auteur fascinant.

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    Gains est sa dernière parution en France. Powers retrace une généalogie du capitalisme et de la consommation moderne, à travers la société Clare. Plus de 150 ans de pratique commerciale s’étalent sous nos yeux, et on voit comment une petite société de savons devient un empire, en jouant de la publicité, de la stratégie marketing et l’incessante création de nouveaux désirs consuméristes. Le but unique, c’est le gain, encore et toujours, l’argent comme unique moteur d’une société en plein délire. La société Clare s’agrandit, s’enrichit, et s’épanouit comme une sorte de plante tentaculaire, mais une plante toxique, qui n’aura cure des conséquences de son âpreté aux gains, des poisons qu’elle relâche dans l’atmosphère. Car nous sommes dans une société des apparences et des mots, où la seule qualité de l’écologie est d’être une étiquette qui permet de vendre encore un peu plus

    En parallèle de cette histoire capitaliste, on suit la vie de Laura Bodey, agent immobilier qui vend du rêve américain sous forme de maisons à Lacewood, Illinois. La vie de Laura bascule quand elle se découvre un cancer des ovaires, résultat de l’empoisonnement chimique de son environnement.

    On retrouve alors la plume presque clinique de Powers, qui raconte ainsi la croissance de la tumeur de Laura, miroir de la croissance monstrueuse de la compagnie Clare. Et c’est comme si l’on sentait sur le visage de l’humanité une excroissance terrible, qui la défigure et l’assassine à petit feu.

    Powers interroge jusqu’à nos façons de consommer, notre acceptation de tout ces désirs nouveaux. Ces envies qui deviennent des besoins. Nous sommes notre propre esclave, notre meurtrier : jusqu’à quel point une société peut tenir ainsi ?

    La lutte de Laura contre son cancer, contre l’entreprise commercial qui l’a provoqué par sa négligence et son unique souci du gain, c’est la lutte d’une partie de l’humanité qui regarde l’autre partir dans une course folle vers la croissance, la consommation…

    La massification des gouts, c’est avant tout la recherche du gain, pas forcément un progrès sociale ou sanitaire, ou technologique. Ce sont autant de questionnements auxquels nous invite Richard Powers.

    Et j’avoue avoir pensé, en le lisant, aux keynotes d’Apple, tout les 6 mois, pour nous annoncer un ènième Iphone, ou Ipad, avec quelques millimètres de moins, une fonctionnalité en plus, et je pense aux millions de gens qui vont religieusement acheter le tout dernier modèle d’ Ipad, d’Iphone, d’Imac, et je pense aux cimetières technologiques où vont atterrir les matériels désormais obsolètes, et puis je pense aux salariés bien maltraités de Foxconc qui payent de leur santé, de leur vie, le privilège d’avoir un salaire minable, afin que nous profitions tout les 6 mois de la dernière trouvaille d’Apple pour gonfler ses gains, et nous de flatter notre égo boursouflé de consommateur égoïste.

    Bref, un livre fort, très fort, qui réussit à puiser dans des épreuves personnelles, intimes, de quoi interroger l’humanité.

    J’ai eu le plaisir de lire ce roman dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire, organisé par Priceminister. Merci encore à Oliver pour cette organisation.

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    Ma note : 18/20

    Gains - Richard Powers

    Le Cherche Midi - 22€



  • Soleil intérieur

    L’autre matin j’ai croisé dans le métro un homme qui souriait. Il avait les yeux mi clos, et semblait sourire à son ange intérieur. C’était assez curieux de l’observer, peut-être le fait qu’il était assez beau, l’air gentil et doux, et ces yeux mi-clos qui cachaient quoi ? Un secret, un souvenir, peut-être rien, ou tout l’amour du monde, ou simplement la satisfaction de son petit déjeuner….

    Il n’y a pas un matin où je ne me raconte pas mille histoires sur mes voisins de métro. Des scénarios de trente secondes, juste entre deux rames, le temps de croiser un visage, vite vu, vite oublié, mais trente secondes suffisantes pour apercevoir un univers entiers de possibilités.

    Parfois (allez, souvent, avouons-le..), j’aimerais que les gens assis sur ses banquettes, ou debout la main sur la barre en métal, se parlent, se racontent des choses mi-secrètes mi fortuites, se content le roman lu la veille, l’amour malheureux, ou simplement le bonheur de ce petit café à l’aube dans le troquet en bas de chez soi.

    On ne se parle guère, on ne s’écrit plus, moi la première. Je fais trainer mes réponses aux mails, aux sms, aux MP,  si vous saviez… Certains savent… Je promets devant vous, Dieu (qui n’en a cure certainement), de m’amender et de m’améliorer. Ce n’est pas par dédain ou mépris, c’est juste que j’attend, pour trouver le moment, le meilleur, pour exprimer ce que j’ai à dire, et ce moment parfait, il n’existe pas… C’est comme les scénarios de trente secondes entre deux rames de métro : juste l’illusion d’un moment parfait.

    Alors je vais répondre à tout mes mails en souffrance, bien ou mal, et puis le matin dans le métro, il se peut que moi aussi j’esquisse un sourire, de satisfaction, de mystère, de bonheur, qui sait…

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  • L'amoureuse du dimanche

    C'est une journée particulière, qui la voit franchir le pas de la porte. Juste une date, un souvenir, un frisson revenu du passé.

    Une belle raison de se rappeler les belles choses : elles ne meurent jamais.


    Elle est debout sur mes paupières
    Et ses cheveux sont dans les miens,
    Elle a la forme de mes mains,
    Elle a la couleur de mes yeux,
    Elle s’engloutit dans mon ombre
    Comme une pierre sur le ciel.

    Elle a toujours les yeux ouverts
    Et ne me laisse pas dormir.
    Ses rêves en pleine lumière
    Font s’évaporer les soleils,
    Me font rire, pleurer et rire,
    Parler sans avoir rien à dire.

    Paul Eluard

  • Blog blues

    C’est une semaine sur les chapeaux de roues qui se termine.

    [Aparté] Si quelqu’un a déjà vu des roues avec des chapeaux, qu’il me prévienne illico. [Fin de l’aparté]

    Je me suis à peine rendu compte du jour férié. Le fait est que je suis soit réellement débordée, soit super mal organisée, soit trop impatiente pour faire les choses les unes après les autres.

    (C’est peut-être ça, le fond de la vérité…)

    Je me surprends à entamer les achats de Noël pour mon fils (ceci avec l’excuse toute trouvée qu’il vaut mieux étaler la douloureuse…) Mon esprit, lui, vogue vers des contrées imaginaires, toujours pour Noël. Pour tout dire je cherche une destination européenne, accessible par le train (absence de permis oblige…) pour y passer un week-end. J’hésite entre Francfort, Vienne, la Savoie…. Je réfléchis encore. L’automne n’est pas encore passé que je suis déjà en hiver…

    Il y a un autre sujet sur lequel je me penche régulièrement ces jours-ci : la cohérence du blog. A supposer qu’un blog doive avoir la moindre cohérence…

    Ici, je peux parler livres, parfois politique, chaussures, vernis, psycho de comptoir, famille, cinéma… Je suis multithématique comme on dit gentiment. Mais ce côté multi me fait souvent sentir « à côté ». Comme si je manquais d’une identité forte, d’un cercle de référence.

    Je ne suis ni un blog « Maman », ni « Mode », ni « Beauté », ni « Lifestyle » ni « Livres », et puis quand même si, je suis tout ça à la fois…

    J’espère ne pas heurter ou insulter les lecteurs qui me font l’honneur et le bonheur de venir régulièrement ici me lire, car sans eux je parlerais dans le vide galactique du web, mais parfois, rarement mais parfois quand même, je ressens comme une certaine solitude bloggosphérique Je n’appartient à aucune de ces communautés de copines bloggeuses, qui se reconnaissent entre elles C’est toujours un peu un pincement au cœur pour moi quand je lis via twitter, ou FB, ou ailleurs, les comptes-rendus de leur papotages, soirées, etc. Ce n’est pas grand-chose, voire futile, mais tout de même. Je sais que malgré moi j’instaure une certaine distance, un mur, pourtant je me trouve relativement gentille et polie, mais cela ne doit pas suffire.

    Bon, c’était le petit coup de blues du vendredi soir, il faut bien qu’il y en ait !

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    Photo via Pinterest