Hier j’ai pu observer chez mon fils, pour la première fois, la trace d’un chagrin d’amour. Ou quelque chose d’approchant.
Depuis la petite section, mon fils connaît une petite fille, Sarah, avec qui il aimait jouer. Pendant les trois ans de maternelles, je l’ai souvent taquiné à ce sujet, parce que je les avais quelquefois surpris à se tenir la main, à se faire des bisous sur la joue, et il est arrivé souvent que mon fils dessine des cœurs en écrivant le prénom de la dite Sarah au milieu… Pourtant, mon fils a toujours protesté du contraire, ce qui me menait à le taquiner encore plus.
Puis cette année de grande rentrée au CP, nous apprenons que Sarah déménage loin. Jusqu’ici je n’y attachais plus d’importance. Puis j’ai remarqué que mon fils montrait un certain abattement, quand on parlait d’elle. Hier, c’était le summum. On regardait les zouzous le midi sur France 5, j’allais fermer la télévision au moment de Princesse Sarah (dessin animé tragique de mon adolescence…) quand le petit a demandé à regarder, en me faisant des yeux de panda tout triste. Et comme ça, il a regardé Princesse Sarah, en faisant une vraie tête d’enterrement… Puis, à la fin, il a éteint la télé, et est allé dans sa chambre prendre un des derniers cadeaux que Sarah lui avait fait à son anniversaire, un livre, avec la même tête d’enterrement…. Il a gardé ce livre une bonne heure, sans le lire, et voilà…
J’ai un peu parlé avec lui ensuite, il est resté tout calme et tout doux, avec une sorte de lassitude qui m’a vraiment peiné.
Je trouve que ça ressemble bien à un chagrin d’amour… En tout cas il a eu une contrariété dans ses sentiments, c’est le moins qu’on puisse dire…
Je sais que ça passera, mais ça me fait tout drôle de le voir comme ça…
Pour citer Stendhal, un spécialiste en la matière « on ne se console pas des chagrins, on s’en distrait ». J’espère qu’il s’en distraira assez vite…