Une année inconsidérée, j’ai décidé que j’étais prête pour avoir un enfant, que moi qui jurais ne pas vouloir être mère, j’avais changé d’avis.
Il ne s’agissait pas d’avoir un enfant, mais de l’avoir lui. Il a mis presque trois ans à se décider, mais quand il est arrivé, je l’ai reconnu immédiatement, ce bébé était une évidence, la plus belle de toute.
C’est curieux comme la minute d’avant on est une certaine personne, et la minute d’après on en devient une autre, celle qui n’imagine plus l’univers sans lui. L’inconnu devient indispensable, essentiel, vital, nécessaire.
Et c’est curieux aussi, comme on a cette impression de le reconnaître, alors même qu’il vient de naitre. Quel est ce miracle ? N’y a-t-il que moi qui le connaisse ? Ça ne peut se renouveler, c’est impossible, il n’y a que moi qui puisse ressentir ça. Et pourtant…
Je l’ai reconnu, à la seconde où je l’ai tenu entre mes bras. Dieu sait que ça n’a pas été simple. On ne me la confié que plus de 24h après sa naissance. Vingt-quatre heures à me demander à quoi il ressemble, si je l’aimerais, s’il m’aimerait aussi, et si je saurais m’en occuper.
Vingt-quatre heures conclues par la plus belle rencontre de ma vie, ses petits doigts serrant les miens. Il était déjà trop tard, comment ne pas l’aimer, c’était lui que j’attendais, et qui est arrivé un 15 février, discrètement, sans ennuyer sa maman par un travail trop prolongé… Je fais partie de ces mères un peu béates (un peu bête ?) qui s’extasient sur la moindre minute de leur accouchement… Sept ans après, je m’émerveille encore de ce qui a été une promenade parfaite vers le statut de « maman », et je me dis que je suis la plus chanceuse de toutes, de l’avoir, lui, mon fils.
Je vais voler à Paul Eluard ces quelques mots, qui expliquent si bien ce que je ressens à chaque fois que je le vois :
Il fallait bien qu’un visage
Réponde à tous les noms du monde.
C’est si simple, et si évident….
Joyeux anniversaire à toi.