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roman - Page 2

  • Clair de l'âme

     

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    Cher Romain,

    Permets-moi de t’appeler Romain, depuis le temps que l’on se fréquente, toi et moi, l’intimité qui s’est creusée entre nous autorise cette liberté.

    Romain, quand je t’ai connu, tu me disais t’appeler Émile, et la jeune collégienne que j’étais est tombée sous le charme de ta plume. Longtemps, j’ai regardé les squelettes de parapluies abandonnés sous l’orage, en pensant à Momo et à Madame Rosa.  Tu avais déjà tracé un sillon dans mon cœur, Romain, un sillon que je suivais à pas mesurés, tout doucement. Plus que tout je voulais faire durer la promenade sur ce chemin. Tu es mort avant que je n’atteigne l’âge de raison, c’est peut-être ce qui fait de moi la lectrice la plus déraisonnable qui soit. Savoir qu’un auteur que l’on aime n’écrira plus que ce qui existe déjà, rend plus précieux chacun de ses ouvrages.

    A chaque fois que j’ouvrais un de tes écrits, dès la page de garde j’étais partagée entre deux sentiments : la joie de te lire à nouveau, de te découvrir, et une certaine tristesse à penser que c’était un livre de plus qui m’amenait au bout du chemin. Ce chemin à l’issue duquel il n’y aurait plus de »nouveaux » livre de toi à lire… Mais il reste la joie aujourd’hui, des années après notre première rencontre, la joie de te redécouvrir, de te relire autrement. La lecture de mes 10 ans, de mes 15 ans, ou de mes 20 ans, m’a fait comprendre que chaque relecture offre au regard un nouveau récit. Et aujourd’hui, où l’adulte que je suis admire l’homme total que tu as été, je sais que le chemin ne se termine jamais vraiment. Tu as raison, tu es incapable de vieillir. Le Pacte que tu as passé avec le Ciel s’est étendu à toute ton œuvre.

    Alors te relire reste encore ce que je préfère au monde. Je fais le bilan des choses que j’aime, et au détour d’un souvenir, je me rappelle d’une vieille anglaise au ton malicieux. Je me rappelle de Lady L.

    J’ai repris la semaine dernière mon exemplaire. Le même exemplaire que j’ai ouvert pour la première fois dans ma chambre au pensionnat, avec pour toute lumière, une lampe de chevet tamisée, pour ne pas attirer les foudres de la responsable de l’étage. Je me revois déchiffrer avec émerveillement les premières pages de cette histoire. J’ai suivi Annette dans ce Paris d’un autre temps, jusqu’à sa glorieuse vie, derrière ce masque de Lady L. On en revient toujours là avec toi : les déguisements que la vie nous oblige à porter. D’autres noms, d’autres discours, d’autres agissements...  Et derrière Annette, comme derrière toi peut-être, il reste ce cynisme amer.

    Mais j’ai adoré à 16 ans, et aujourd’hui, cette histoire fabuleuse de la construction d’un monde nouveau, à travers les yeux brillants d’une sorte de folie d’Armand Denis. J’ai aimé retrouver la belle histoire d’amour et de combats qui liera Armand et Annette. Voir leurs ambitions respectives se frotter à la complexité de l’Histoire avec un grand H, même fictive, c’est réjouissant ! Les amours d’un jeune anarchiste poète, poseur de bombes un peu raté, et d’une jeune pauvresse qui arrivera aux plus grands sommets, c’est le tour de force littéraire que tu  nous offres.

    J’aime écouter cette vieille dame qui confie à un jeune admirateur les méandres de sa vie, ses amours, ses indignités, la beauté et la laideur d’une vie riche et tumultueuse.

    L’humour, la drôlerie, le cynisme, la tendresse, et les grandes espérances de pauvres êtres humains ballotés par la folie de l’Histoire, Lady L. garde pour moi la même force qu’à la première lecture.

    Cher Romain, merci pour Annette, Armand et les autres. Je te quitte pour ce jour, en te rappelant ces vers que tu prêtes à la taquinerie enthousiaste d’Armand Denis :

    Ode à l’humanité,

    Ah fallait-il que je vous visse,

    Fallait-il que vous me plussiez

    Qu’ingénument je vous le disse,

    Que fièrement vous vous tussiez

     

    Fallait-il que je vous aimasse,

    Que vous me désespérassiez

    Et que je vous idolâtrasse

    Pour que vous m’assassinassiez.

     

    romain gary,lady l,roman,babelio

     

    Lady L - par Romain Gary

    Critique épistolaire pour Babelio.

  • Sire Cédric

    Je ne suis pas une lectrice habituelle de thriller fantastique, je dois en lire trois ou quatre par an, souvent par le fait du hasard, et parce que je suis curieuse de tout.

    Sire Cédric, le jeu de l'ombre, thriller fantastique, roman, suspens


    Le jeu de l’ombre de Sire Cédric, est donc de ces romans vers lesquels je vais surtout par hasard. Le pseudo de l’auteur m’a un peu fait tiquer, mais pas plus que ça, les délires de vocalistes de Métal, ça me connaît, grâce à l’ex-mari. Et il ne faut jamais s’arrêter à ce genre de choses.

    De fait, le personnage annonce la couleur : il y a une ambiance sombre, fantastique et un suspens qui ne se démentent pas du début à la fin du livre : c’est tout con, mais on veut savoir la suite.

    Je vous colle le résumé de l’éditeur : « Mais que pouvait bien chercher Malko Swann cette nuit-là ? Une overdose d'adrénaline, la sensation ultime, le sentiment de liberté ? Pourquoi roulait-il aussi vite en pleine nuit sur une route de campagne étroite et sinueuse jusqu'à faire une chute de trente mètres en bas du pont du Diable ?
    Atteint d'un traumatisme inexplicable, le musicien est désormais incapable d'entendre la musique. Mais il ne s'agit que du début de sa déchéance. Dans l'ombre, quelqu'un l'observe... quelqu'un qui veut jouer avec lui. Un jeu au goût de sang... Il s'engage alors dans un combat désespéré.»

    Suite à son accident, Malko Swann ne peut plus entendre la musique, un peu pénible pour une star du rock, vous ne conviendrez. Mais l’intrigue est vraiment efficace. On se pose de suite la question de ce qui motivait le désespoir du héros, au début de l’histoire, puis les pièces se mettent en place. J’avoue avoir été surprise par l’intrusion de la dimension fantastique au cœur de l’intrigue. Le fil de l’histoire propre au musicien va se mêler à une série de meurtres de femmes.

    J’ai succombé au syndrome du « je veux connaître la suite », du coup, je l’ai lu assez vite, d’une traite. L’intrigue est bonne, et l’auteur sait y faire pour dessiner une ambiance oppressante à souhait. Par certains côtés, cela m’a rappelé Serge Brussolo, auteur que j’aime bien par ailleurs.

    La fin peut laisser un léger gout de trop peu, vu comment la pression monte tout du long du récit, mais ça se tient. Bref un bon moment à passer, à frissonner sous la couette (oui il fait froid là !!!) ou pour la plage cet été !

    Merci à Jérémy pour la découverte !

    Le site de l’auteur.

    Sa fiche wikipédia, où on en apprend un peu plus sur sa personnalité particulière.

  • Trois livres par semaine, c'est ma peau contre ces pages

    Diversifier mes lectures c’est normal et vital, il faut lire de tout, comme on mange de tout. Après ce petit liminaire tout pourri, passons à l’objet du jour : vous causer de trois bouquins présentés ici la semaine passée.

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    Go.

    Ruth Rendell – Tu accoucheras dans la douleur

    Un jour j’écrirais un billet lyrique pour vous raconter mon amour infini de cet écrivain. Pour cette fois, je me contente de vous conseiller ce roman. C’est une nouvelle affaire pour l’inspecteur Wexford, héros récurrent de la dame. Une histoire de filles assassinées, un trafic mais pas celui que l’on imagine... Une histoire qui doit beaucoup au sens du rebondissement de Ruth Rendell. C’est sa qualité principale : elle ne néglige ni le fond, ni la forme. Il y a donc une intrigue bien ficelée, avec un enchevêtrement d’indices et de suspects qui nous emmène gentiment au dénouement final. Mais par-dessus tout, il y a cette faculté qu’à Ruth Rendell de croquer des portraits, de nous rendre réels ses personnages. Et aussi bien Wexford que son adjoint vivent sous nos yeux une vie « normale » et réelle. En parallèle de la pure intrigue, Rendell prête à ses personnages des aventures intimes, des questionnements, des épreuves, tout cela venant s’imbriquer parfaitement dans l’enquête elle-même. On attache autant d’importance aux différents meurtres, qu’à la naissance de l’histoire d’amour (ou pas..) entre l’inspectrice ultra féministe et son collègue indien plus « tradi »…par exemple. Un roman aussi riche de suspens que de fine psychologie !

     

    Stefan Zweig – Un soupçon légitime

    Il s’agit d’un inédit de l’auteur. Le couple Limpley s’installe à la campagne. John le mari est du genre épuisant, et pour canaliser cette énergie, leur nouvelle voisine offre un chien à John. Ce chien va devenir son meilleur ami, puis quasiment son « maitre ». La situation change quand John devient père, il se consacre à sa nouvelle paternité, avec autant d’excès qu’il a joué au « maitre-toutou » avec son chien. C’est là que le drame se noue, avec une intensité tout Zweigienne ! On retrouve les thèmes chers à son cœur : l’obsession maladive, l’excès dans tout, l’intensité. Superbe !

     

    Marian Keyes - Réponds si tu m’entends

    J’ai découvert Marian Keyes alors que je faisais une plongé inconsidérée dans le domaine de la chick-lit. Les apparences sont trompeuses et les couvertures de Pocket plus encore. J’ai très vite adoré cet auteur comme on ne peut en trouver qu’outre-manche, et je me jette sur chacun de ses romans, comme la peste brune sur Barcelone. Cet opus (t’as vu ça fait pro, non ?) est très touchant. Ne vous fiez pas au rose de la couverture, et à ce côté girly dans la présentation.  Anna va passer quelques temps chez ses parents suite à un accident qui l’immobilise. Nous allons la suivre durant une petite année, faisant face aux aléas de sa vie, à des événements douloureux et aux questionnements qui s’ensuivent. C’est un roman assez pesant dans sa thématique (il aborde le deuil…) mais l’émotion que l’on ressent, la fragilité et puis la personnalité attachante d’Anna, tout ça nous tient en haleine. La vie est rose, noire, brillante, fragile… Anna, je l’ai aimé, je l’ai suivi avec plaisir et parfois j’ai pleuré avec elle…

     

    Bon, sinon, j’ai d’autres lectures en stock….

     

  • Marque ta page avec Zaza


    La lecture c'est plus qu'une activité ponctuelle chez moi, il y a en permanence des bouquins partout, dans le salon, la chambre, la cuisine, au bureau, dans mon sac etc.... En général je peux lire 4 ou 5 ouvrages différents en parallèle. Il ne faut pas s'y perdre dans ce labyrinthe de pages...

    Tu vois où je veux en venir : au marque page, ou pour être honnête et précise, à la façon de me rappeler la page où j'en suis, livre par livre.

    Oui, je parle d'honnêteté, parce qu'en réalité, la plupart du temps, je CORNE ma page *shame shame shame* ! Attends avant de préparer le goudron et les plumes !!!

    Bon, déjà, ce coming out marque-pagesque, on le doit à Madamezazaofmars, qui organise un concours (encore) sur le thème des marques-pages donc.

    Vois ce joli visuel (que je ne dédaignerai pas posséder comme marque page, oui je suis paradoxale) :

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    Alors parlons du sujet. Donc, en général je corne.

    En général.

    Il y a donc motif à exception.

    Ouf !

    Je n'utilise pas les marques pages habituellement destinés à cet effet, même si j'en possède un, regarde donc celui qu'on m'a offert, une jolie fleur, qui décore mon bureau, et ne marque aucune page....

    SN152840.JPG

     

    Quand il m'arrive de laisser un signet entre 2 pages, il s'agit de cartes ou de mots qu'il m'est agréable de voir et revoir. Par exemple, les derniers objets qui ont fait office de marque page chez moi, ce sont de jolies cartes, au message positif et joyeux :

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    SN152836.JPG

     

    Je les trouve jolies et amusantes et remonte-moral, alors je les garde avec moi quelques moments, dans un livre, comme ça j'ai la joie de regarder ces messages amusants tout en ayant une bonne raison d'avoir ces cartes sur moi.


    Les prochains jours, il y au un nouveau « marque-page » qui va m'accompagner dans la lecture de Susan Sontag, c'est celui-ci :

    SN152828.JPG

     

    Une magnifique carte qui me vient d'Inde, envoyée par une Moufette la plus gentille du monde. Je prendrais plaisir à relire ses mots entre 2 chapitres, à admirer les volutes dorées de l'illustration, et à espérer qu'il ne se passera pas trop longtemps avant que je la revois.

    Voilà, j'aime les marques pages qui s'arrêtent sur les feuillets de mes souvenirs, qui viennent me rappeler un bon moment, une émotion, ou juste me faire rire.