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Art

  • Tintoret - Naissance d'un génie

    Le « petit teinturier » le plus célèbre du monde vient s’exposer sous nos petits yeux chanceux à Paris. Le musée du Luxembourg célèbre à sa façon les 500 ans du génie qu’est Jacopo Comin dit Le Tintoret (Il Tintoretto, le petit teinturier) avec une exposition nous invitant à découvrir les premières années de l’artiste.

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    D’une origine sociale modeste avec un père teinturier qui lui a valu son surnom, Le Tintoret aura surgi dans la Renaissance comme une étoile particulière. Il surgit aussi dans une Venise particulière : ouverte sur le monde, fourmillant d’une population cosmopolite, influente, cultivée et riche. Autant d’ingrédients utiles à l’ambition d’un jeun artiste. Ces premières années, capitales pour la formation d’une vie, nous sont offertes à la découverte dans cette exposition qui se concentre donc sur les quinze premières années artistiques de notre jeune homme. Lequel a quand même été élève du Titien !

    L’exposition chronologique permet d’observer l’ascension sociale du peintre ainsi que l’évolution de sa touche : c’est là qu’on découvre aussi un éclectisme certain dans ses œuvres. A croire que Le Tintoret ne voulait négliger aucun pan, aucun domaine qui ne puisse être couché sur toile. Corps nus figurant le péché ou visages de saint, chaque composition bénéficie de sa virtuosité.

    C’est fascinant de constater comme il su allier une vraie stratégie d’ascension sociale et un progrès artistique. L’ambition n’a pas nuit au talent, au contraire : je vois Le Tintoret comme une « machine » incroyable, avec deux moteurs d’une efficacité redoutable, ce soit pour orner les salons des grands Seigneurs de Venise ou sublimer la vision religieuse.

    Ce n’est chose facile de comprendre la construction d’un artiste aussi complexe, mais voilà avec cette exposition quelques pistes, quelques arguments pour l’appréhender et l’apprécier.

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    Et finalement, je me rends compte que je ne connaissais pas si bien Le Tintoret, à part quelques grandes toiles. Ce retour aux sources du génie est une promenade à ne pas manquer.

    A noter que cette exposition est réalisée en collaboration avec le très beau Wallraf Richartz Museum de Cologne, que j’ai eu le plaisir de visiter quelquefois.

     

    Tintoret - Naissance d’un génie Musée du Luxembourg

    Du 7 mars 2018 au 29 juin 2018

  • Le Pouvoir Des Fleurs Pierre-Joseph Redouté

    Le joli mois de mai à commencé et quel meilleur moment pour aller s’entourer de fleurs ? Paris ne manque pas de jardins qui commencent enfin à retrouver un peu de vie, le festival de Chaumont entame sa belle saison (n’est-ce pas Keisha), et je ne sais pas vous mais moi j’ai envie de fleurs partout autour de moi. Je ne manquerai pas de m’offrir quelques pivoines (cadeaux que je me fais à moi-même dès que possible (ce sont mes fleurs favorites je dois l’avouer ! (même si j’aime aussi les renoncules et puis les tulipes (mais parlez-moi de pivoines et je suis tout à vous !))))

    Or donc des fleurs, partout, y compris au musée, et si je vous dis Pierre-Joseph Redouté, je sais que vous aurez immédiatement à l’esprit une subtile reproduction de fleurs sur vélin (et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave ! (j’ai tendance à prendre mes obsessions pour des généralités.))

    Vous l’avez peut-être déjà lu ailleurs, mais on surnomme Redouté « le Raphaël des fleurs » (je crois que le Raphaël en question n’est ni le chanteur, ni le philosophe, ni une des Tortues Ninja mais le peintre du quattrocento (quant à moi je le surnomme plutôt le mec qui me fait acheter des cartes postales de ses illustrations pour ne pas les envoyer parce qu’elles sont trop jolies et que je préfère les garder.))

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    Redouté est arrivé dans l’histoire au moment des explorations du Nouveau Monde, et la mode des herbiers, exotiques ou locaux. Il a dessiné les fleurs comme personne, œuvrant auprès des reines, de Marie-Antoinette à Marie-Amélie (on se souvient tous de l’hollywoodienne mangeuse de macarons Marie-Antoinette, mais n’oublions pas la discrète épouse de Louis-Philippe Ier (mieux connu par moi-même sous le nom de « Tête de poire » grâce à Honoré Daumier)) qui nous a laissé Amélie-les-Bains.

    C’est ce maître de la fleur, honoré par les reines, que nous avons l’occasion de redécouvrir aujourd’hui grâce à une très belle exposition (et mon Dieu j’insiste sur le TRÈS BELLE (vous savez comme je peux être enthousiaste quand quelque chose me plaît.)) Le Musée de la Vie Romantique (déjà le nom, ambiance amour et fleurs fraîches) réunit quelques unes des plus belles aquarelles. Même si l’on n’aime pas la botanique (science pourtant fort intéressante) on ne peut que tomber sous le charme de ces planches. Redouté réunit ensemble art et science avec des dessins d’une beauté et d’une précision redoutable (vous l’avez le jeu de mots là ? il est moyen je reconnais.)

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    C’est peut-être cela le plus intéressant pour moi : on peut voir cette exposition de diverses façons. Soit on se laisse simplement porter par la maîtrise du pinceau, et l’on admire la reproduction de la nature dans tout son éclat, soit on s’attarde sur les connaissances botaniques de l’époque et on découvre un véritable âge d’or des Sciences Naturelles.

    Je vous parlais récemment de l’expo « Jardins » du Grand Palais, cette exposition Redouté vient à merveille la compléter, tant on peut observer les progrès de l’horticulture, qui a mené à la belle folie des jardins à la française.

    Mais cet art botanique n’est pas figé dans le passé ! Ainsi, aux aquarelles et divers objets fleuris de l’époque de Redouté, viennent s’ajouter des créations contemporaines, qui témoignent de l’actualité de cet art.

    Une expo d’autant plus belle qu’une mise en scène fleurie vient embellir la promenade du visiteur.

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    Le Pouvoir des Fleurs – Pierre-Joseph Redouté

    Musée de la Vie Romantique

    Du 26 avril au 1er octobre 2017
    De 10h à 17h30, du mardi au dimanche

    De 0€ à 8€ pour le tarif plein

  • Exposition Jardins - Galeries du Grand Palais

    Se promener dans un beau jardin n’est pas loin d’être un avant-gout du Paradis. Que l’on soit croyant ou pas. En fait, le bonheur est une question de promenade, et de pensées qui se perdent. Où se perdre mieux que dans un jardin, si ce n’est dans un livre ? Lire et flâner dans un jardin, ce sont deux formes de plaisirs qui se complètent, et s’il faut convoquer Cicéron pour s’en convaincre, convoquons et convainquons : “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut.”

    Las, je n’ai pas de jardin. Enfin, pas chez moi. Ce qui me fait dire que j’ai en échange tous les jardins de Paris, et tous ceux que le hasard met sur mes pas.

    Je n’ai pas eu à aller bien loin, hier soir, pour découvrir un monde de jardins et de couleurs.

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    Le jardin est un art, et la nouvelle exposition du Grand Palais nous en offre une belle palette.

    L’exposition, sobrement intitulée Jardins, est une promenade (nous y voilà donc) parmi les œuvres de Klimt, Matisse, Cézanne, Monet, Dürer, Picasso, et quelques autres encore. Chacune offre à l’œil curieux du visiteur sa propre version du Jardin, comme lieu de plaisir, de promenade, de réflexion, et comme lieu de construction artistique.

    A travers les différentes thématiques abordées, et suivant la période historique, on regarde le Jardin comme objet et puis comme sujet, en constante évolution (suivant en cela les nouveautés et progrès de chaque époque). On observe ainsi les mille usages du Jardin, tour à tour lieu romantique et de badinerie, laboratoire expérimentale d’une nouvelle prise de conscience écologique, ou grand œuvre presque mathématique de jardiniers passionnants.

    Le promeneur trouvera des fêtes galantes sublimées par Fragonard ou Vrancx, il trouvera aussi la géométrie parfaite des jardins à la française, ou bien le fouillis végétal de Gilles Clément. On pourra rêver devant les marguerites de Caillebotte ou la superbe installation de Jean-Michel Othoniel : Grotta Azzura.

    Le jardin est chargé de désirs et de fantasme. Tour à tour on s’y abandonne et on souhaite le maitriser. Mais on sait bien qui aura toujours le dernier mot : la nature.

     

    Si vous ne me suivez pas sur Instagram, vous avez du échapper au déluge de photos que j’ai déversé hier soir ^^ Mais n’hésitez pas à aller regarder, cela vous donnera peut-être envie d’aller visiter ce jardin.

     

    Exposition Jardins

    Galeries du Grand Palais

    Du 15 mars au 24 juillet 2017

     

     

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    Fresque à Pompéi

     

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    Herman de vies

     

     

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    Philipp Otto Runge

     

     

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    Gustave Caillebotte, parterre de marguerites

     

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    Odilon Redon, la branche fleurie jaune

     

  • Fatrasie du vendredi #suite

    Cette fatrasie du jour risque un peu de prendre des allures de Carnets du Monde, versant condoléances. J’avais envie d’évoquer quelques disparus très récents, qui ont marqué le monde des lettres, et que je vous invite à découvrir, si ce n’est déjà fait.

    Maurice Pons nous a quittés cette semaine. On croit les écrivains éternels, et un jour le temps vient pour eux, comme il viendra pour nous, de quitter cette terre. Maurice Pons nous laisse une vie remplie de mots et de combats, une vie discrète et riche, qui a inspiré ses lecteurs. Si vous ne connaissez pas encore, je vous suggère avec force de lire Le Passager De La Nuit, et Les Saisons. Son décès me rappelle combien de ses livres il me reste encore à découvrir… On peut lire sur Bibliobs un très beau portrait de lui.

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    Autre disparition, celle de Marcel Zang, un dramaturge nantais, et oui, Nantes, encore une fois, qui contient le monde et les merveilles qu’il nous apporte, puisque Marcel Zang a des origines camerounaises. J’ai eu l’immense chance de voir une de ses pièces à Paris, je m’en souviens bien car j’étais enceinte de mon fils et c’était une des dernières sorties que j’ai pu faire avant d’être trop fatiguée par la grossesse. Cette pièce, m’avait marquée, presque traumatisée, par sa réflexion sur la liberté, nos prisons intérieures et sur ce qu’est l’Autre : quelqu’un, hum, a dit que c’était l’enfer, Zang nous pousse à nous questionner sur la notion de pureté, qui nous mène à brûler cet autre. On peut lire Slate Afrique un portrait de Marcel Zang, et mieux encore se procurer ses pièces, éditées chez Actes Sud.

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    On reste encore un instant à Nantes, où l’on pourra admirer une œuvre de François Morellet, autre disparu du mois de mai. Si vous avez fait un jour le Voyage à Nantes, vous avez certainement déjà admiré De Temps En Temps, et l’affection de Morellet pour le travail du néon. Par ailleurs, les nantais, quand ils vont à la médiathèque Jacques Demy, passent, parfois sans le savoir, devant une fontaine, œuvre de François Morellet. Et puis, nantais ou non, nous pouvons admirer ses œuvres à Beaubourg, distinction qui lui a été faite de son vivant : assez rare pour être souligné.

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    L’art et la littérature sont objets de vie et de réflexions, et Joseph Andras réveille mon enthousiasme, et avec quelle force ! Je parlerai bientôt de ma lecture de son roman, mais en attendant j’aimerai partager avec vous un entretien, qu’il a donné au site The Dissident. Il parle de son roman bien sûr, mais surtout de son attachement aux mots, aux détails (comment ne pas craquer), aux sonorités et à la musicalité des phrases. Il m’enchante quand il parle de la poésie et de son apprentissage de la littérature. J’admirais déjà son roman, après cet entretien me voilà admiratrice de l’homme. J’ai très envie de le rencontrer et de le faire parler, des heures, de poésie. Doux rêve…

    On reste dans le domaine de la littérature, avec cette fois un côté un peu plus futile, mais très agréable encore. La boutique Etsy de Jane Mount regorge de petites merveilles qu’elle dessine, et qui donnent de très jolies objets, à collectionner forcément. Des badges, des tote bags, à l’effigie de nos romans préférés : là encore, comment ne pas craquer ? C’est juste adorable, ne me dites pas le contraire ^^

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    Si l’on s’y prend bien, les livres nous accompagnent à chaque moment de nos journées, hantent nos pensées et diffusent un mélange d’émotions dont on ne peut plus se passer.

  • Amedeo de Souza Cardoso Au Grand Palais

    La petite chanceuse que je suis continue de découvrir de belles choses : car quelle plus grande chance sur cette Terre que d’observer la beauté autour de soi ? Vous connaissez cette extase de découvrir un auteur, de se rendre compte combien on l’aime et combien de livres il nous reste à lire : tant de moments de bonheur anticipés. Cette sensation on peut la rencontrer dans tant de domaines artistiques.

    Hier soir, c’est un peintre que j’ai rencontré, à travers la nouvelle expo du Grand Palais. Un peintre totalement inconnu pour moi, et partant, une fabuleuse source de bonheur à venir. Cet artiste, c’est Amadeo de Souza-Cardoso, un peintre portugais mort au début du XXe siècle, et depuis à peu près tombé dans l’oubli. C’est dire si j’étais curieuse de connaître ce contemporain et ami de Modigliani, Brancusi ou Delaunay.

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    Étonnement de découvrir une œuvre nombreuse et variée ! Le Montparnasse de ces années là était vraiment un vivier de folie artistique et d’imagination. Ne cherchez pas à accoler une étiquette à l’œuvre de Amedeo de Souza-Cardoso, à l’instar de Picasso il a touché à tous les genres ou presque, de l’impressionnisme au futurisme en passant par le cubisme. Ce qui est épatant c’est d’y retrouver quand même une unité de style. Au sortir de l’exposition, je pouvais (presque) (et modestement) me dire je sais ce qu’est un tableau de Amedeo de Souza-Cardoso : une occasion supplémentaire d’observer mille détails de beauté.

    Tout au long de ma visite hier soir, j’ai ressenti à nouveau ce plaisir de la découverte, et plus encore cette joie de prendre le temps, de se tenir debout, face à une œuvre et de la détailler, comme on détaille le souvenir de son premier amour. Revenir observer une tache de couleur qui nous a échappé, comme on revient lire une phrase d’un livre pour mieux l’absorber.

    L’œuvre de Amedeo de Souza-Cardoso m’a aussi rappelé qu’il y avait un temps une Europe artistique qui venait prendre vie à Paris, une Europe qu’on voudrait plus concrète aujourd’hui, ou du moins plus portée vers l’amour du beau et partage, et moins vers l’édification de barbelés. Mais là je m’égare un peu (quoique...) Ses tableaux sont à l’image d’un creuset, tel un alchimiste qui aurait attrapé de-ci de-là autant d’éléments merveilleux pour en faire un tout autre trésor. L’œil qui observe n’est jamais lassé, car à chaque tableau il découvre un nouveau trait, une espièglerie dans la couleur, une référence dans une courbe étonnante. Rendons grâce au Grand Palais d’avoir à nouveau remis en lumière un artiste trop peu honoré : un critique américain disait de Amedeo de Souza que c’était un des secrets les mieux gardé de l’Art Moderne.  

    Cher lecteur qui passe par là, si tu veux pour une après-midi prendre un billet vers de nouveaux souvenirs, va voir Amedeo de Souza-Cardoso au Grand Palais. Et quoi de mieux que Paris au printemps :) ?

    Gros coup de cœur.

    Amedeo de Souza-Cardoso – Du 20 avril au 18 juillet 2016 – Grand Palais

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