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Art - Page 3

  • Niki de Saint Phalle

    Mardi dernier, j’ai eu le bonheur de découvrir en avant-première l’exposition consacrée à Niki de Saint Phalle, au Grand Palais.

    Moment parfait qui a combiné art et réflexion (en même temps, séparer ces deux termes est assez difficile pour moi.)

    Dès l’arrivée, on est accueilli à l’extérieur par la fontaine, qui a revêtu les couleurs de Niki de Saint Phalle, pour l’occasion.

    Le visiteur pourra déambuler, et découvrir une artiste incroyable d’audace et de vérité. Je me suis souvent demandé s’il y avait un art féminin, et un  art plus masculin. Ou s’il y avait quelque chose qui, transcendant tout, « était simplement l’expression de l’artiste, de son chemin, de ses réflexions et de ses douleurs et joies.

    Avec Niki de Saint Phalle, j’ai trouvé quelque réponses : l’art est un combat, une expression. Chez elle, c’est la voie, la voix, qu’elle a trouvé pour dire au monde ce qu’elle est : une femme rebelle, dans un temps où on voulait la femme charmante et silencieuse.

    C’est d’ailleurs assez étonnant de voir cette Une de Life, avec Niki de Saint Phalle,

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    puis d’admirer derrière cette œuvre : la mort du patriarche,

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    Il faut voir l'exposition pour comprendre ce que l'artiste à apporté de renouveau et d'audace dans un monde de l'art chasse gardée des hommes. L'art comme une arme de libération, et de réappropriation de son corps, c'est aussi ce qu'elle nous dit.

    On notera aussi qu'elle a su très tôt jouer avec les médias, et se mettre elle-même en scène dans son art: attirer l'attention sur elle pour mettre en avant son propos artistique.

    Voilà ce qu’elle dit dans une de ces lettres : « "Quand mon père quittait tous les matins la maison à 8 h 30 après le petit déjeuner, il était libre (c'est ce que je pensais). Il avait droit à deux vies, une à l'extérieur et l'autre à la maison.
    Je voulais que le monde extérieur aussi devienne mien. Je compris très tôt que les HOMMES AVAIENT LE POUVOIR ET CE POUVOIR JE LE VOULAIS.
    OUI, JE LEUR VOLERAIS LE FEU. Je n'accepterais pas les limites que ma mère tentait d'imposer à ma vie parce que j'étais une femme.
    NON. Je franchirais ces limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant. »

    Une œuvre surgit dans son temps bien sûr, et la prison sociale que ressentait Niki de Saint Phalle a permis à son art de surgir.

    Mais elle nous offre aussi une beauté et une réflexion bien plus pérenne, et qui vaut encore aujourd’hui : c’est à ça que l’on reconnaît les révolutionnaires, aux traces qu’ils ont laissé bien après leur mort. A cet égard, Niki de Saint Phalle est une grande révolutionnaire.

     

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    (Tiens, je comprends mieux d'où Jeff Koons tire son "inspiration")

    Exposition Niki de Saint Phalle

    Grand Palais jusqu’au 2 février 2015

    Pour finir, il est rare que je conseille une application pour smartphone, mais l'e-album de l'expo vaut le coup : https://itunes.apple.com/app/niki-saint-phalle-le-album/id902971085

     

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  • Bill Viola au Grand Palais

    Il y  a une dizaine de jours j’ai eu la chance d’assister à l’inauguration de l’expo consacrée à Bill Viola.

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    Grande première pour moi, car j’avoue être assez peu férue question artiste vidéaste.

    Car Bill Viola est un vidéaste très connu, plus que vidéaste j’ai envie de parler d’artiste, tant son travail est passionnant et foisonnant, et qu’il parle à tous.

    D’emblée, on entre dans l’expo comme on plonge dans l’inconnu…et dans l’eau ! Omniprésence de l’eau, de la nature, comme matrice de l’art, c’en est fascinant !

    Bill Viola, c’est quarante ans de carrière offertes à nos yeux : on a l’occasion d’une déambulation unique,  une introspection presque angoissante.

    Je ne suis pas très habituée au média vidéo, question art, et j’y ai trouvé matière à réfléchir. Bill Viola nourri mon amour du détail (c’est ce que je disais sur Twitter, en me promenant le soir de l’expo). L’œil humain se fixe sur un des écrans et cherche ce qu’il faut comprendre, où le comprendre, pendant que quelque chose de plus profond se passe, de l’ordre de l’émotion primaire, d l’instinct. J’ai été simplement submergées d’émotions, d’un tableau à l’autre : chaque mise en scène a été l’occasion d’une mise à l’épreuve de mon sens artistique, de mes émotions et de ma faculté  me laisser guider par eux.

    Les dalles sombres, comme de l’ardoise, sur lesquels la même scène se répétait, dans une nudité froide et hypnotique,  reflétaient ma propre nudité.

    On notera chez Bill Viola un attrait pour la dualité, à travers l’eau, le feu, la mort, la vie, la jeunesse, la vieillesse etc... Cette confrontation permanente est au cœur de son art (et de la vie finalement...)

    C’est une exposition qui se vit, plus qu’elle ne se décrit. C’est une expérience à faire, indubitablement.

     

    Expo à voir au Grand Palais

    05 Mars 2014 - 21 Juillet 2014

    Tous les jours de 10h à 22h (fermeture à 20h le dimanche et lundi)
    Fermeture hebdomadaire le mardi

    Tarifs plein : 13 €
    Tarif réduit : 9 €

     

    Le site de l’artiste : Bill Viola

     

     

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  • Cartier

    La saison automne hiver des expos se termine au Grand Palais, et il y a eu des moments merveilleux, magiques même !  Une de mes expositions favorites vient de s’achever, elle emporte avec elle quelques moments scintillants, quelques rêves et soupirs…

    Je ne chante pas comme Marilyn que les diamants sont les meilleurs amis d’une femme, mais comment ne pas tomber sous le charme des merveilles offertes à nos yeux lors de l’expo Cartier.

    Exquis et délicat, voilà les termes qui me viennent à l’esprit quand j’y repense. Et précieux, évidemment.

    Entre les tiares, les broches fleuries, les nécessaires de toilettes, ou les indispensable peignes à moustaches, tout droit venus d’un autre temps, un temps de conte de fées, de voyages en Inde et de rêveries de petite princesse, j’ai pu me plonger dans l’histoire d’un artisan, l’histoire d’un créateur. Cartier, c’est d’abord un artiste, un faiseur, et un bon :)

    Au-delà des superbes bijoux, j’ai adoré voir les dessins, les esquisses de ces idées qui allaient devenir de magnifiques objets précieux, porté par les plus privilégiés de ce monde. C’est cette démarche de création qui m’a le plus marquée j’avoue (même si je n’aurais pas dédaigné essayer un diadème ou une petite broche pivoine...)

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    Heureusement, il reste de cette superbe exposition un catalogue, que j'ai le plaisir de feuilleter, et que je ne peux que vous encourager à ouvrir, pour baigner vos yeux d'une beauté parfaite.

    Sinon, plus ça va, et plus je me dis qu'une petite Trinity m'irait à ravir :) seul hic: il faudrait que je me (re) marie...

     

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    Toutes les images : archives Cartier.

     

     

  • Akira Kurosawa - Rêves

    Il y a peu, je me suis retrouvé à visionner Dersou Ouzala, de Kurosawa, et logiquement, j’ai eu envie de vous parler de Rêves, de ce même Kurosawa.

    Bon, la logique ne pouvant être invoquée, je vous dois la vérité, j’ai du mal à parler de Dersou Ouzala, parce que j’ai beaucoup intériorisé le film, très beau, plein d’émotions diverses et surtout propre à trouver en moi plus d’un écho. Alors j’ai entamé un texte, que j’espère terminer, ou rendre un minimum lisible.

    En attendant, cela m’a rappelé combien j’aimais certains de ces films, Ran, le Château de l’Araignée, Rêves, tous tellement différents, mais avec le même talent magistral qui s’exprime.

    L’art est une chose vivante, en mouvement, qui se prête à toutes les audaces ou incongruités.

    L’art est cette chose qui nous dérange, nous fait tiquer, ou bien nous réconforte d’une émotion difficilement compréhensible, et qui finalement ne nécessite pas toujours des mots d’explication.

    L’art permet tout (et son contraire…) Et j’ai retrouvé ses pensées en me rappelant combien Rêves était audacieux et universel. Parmi les rêves/cauchemars que nous donnent à voir Kurosawa, il y a celui qu’il consacre  Van Gogh.  Dans Les Corbeaux on découvre toute la passion que voue Kurosawa au peintre, l’art rend hommage à l’art.

    Voici juste quelques pastilles pour se remémorer certains de ces passages enchanteurs, qui ont pour moi toujours le même effet magique.

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  • Seule avec Hopper

    L’expo Edward Hopper s’est terminée la semaine passée au Grand Palais. J’ai eu l’occasion d’y aller trois fois. Une première fois en compagnie, histoire de faire découvrir l’œuvre. Ensuite j’y suis retournée seule, pour prendre le temps de revoir à nouveau ces toiles que j’ai tant aimé de loin, en reproduction uniquement. Et c’était une vraie joie, un moment vraiment génial que celui où l’en rencontre pour la première fois une œuvre en vraie.

    Pourtant, il me manquait quelque chose à chaque fois (à part repartir avec un tableau sous le bras…) Cette chose qu’il me manquait, je n’ai pu l’identifier que la troisième fois où je suis allé voir l’expo, la dernière semaine. Cette chose, c’est la solitude, le silence.

    Au milieu de l’immense foule de ma troisième visite, je me suis tenu à peu près une heure, avant de repartir, parce que je ne me sentais plus aussi bien que les deux premières fois. J’ai jeté un dernier coup d’œil derrière moi, comme pour dire au revoir au peintre, mais je ne pouvais plus rester. Je me suis retrouvée dans un paradoxe impossible à gérer émotionnellement. Celui de regarder la solitude, le vide, tels que recréés par Hopper dans ses tableaux, cela au milieu de la foule et du bruissement des milliers de commentaires sous cape des autres visiteurs.

    Ce n’est pas de l’égoïsme. C’est juste que ce que j’ai toujours aimé et compris dans ces toiles, c’est l’immense détresse et la solitude des cœurs humains, et il m’a semblé presque injuste et irrationnel de n’avoir pas un moment compris que le partage entre l’artiste, l’œuvre et son public, pouvait se faire aussi à distance, par l’esprit et la compréhension.

    Je me suis sentie si seule au milieu de cette foule, aussi seule que sur certains tableaux de Hopper, et pourtant de trop aussi. J’avais après tout pris ce que j’étais venu chercher les deux premières fois : la certitude que où que l’on soit, quelle que soit le monde qui nous entoure, nous sommes essentiellement seuls.

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