...ainsi disait l'impétueux Rivarol !
Parfois l’enchaînement des pensées produit des moments merveilleux de bonheur et d’évidence. On regarde un film, on entend vaguement une chanson. Voilà que l’on cherche la chanson sur youtube pour la réécouter un peu mieux. De clic en clic on passe de Barbara Streisand à Barry Gibb…
Et puis, sans même avoir besoin de fermer les yeux, on voit précisément l’instant où l’on a été malheureux en écoutant cette chanson. Et le souvenir même de ces larmes éperdues, devient un moment de bonheur, à l’instant où le souvenir s’envole encore, vers ailleurs. Et ailleurs c’est toujours dans la mémoire. La chanson terminée, voilà que se joue devant nous une ancienne scène, à la tirade bien connue. Un homme et une femme se font des serments, des promesses. La vie est simple, on s’aime, on s’adore, puis on se déçoit un peu, beaucoup, on se trahit. Vient la déchirure, et une autre chanson avec. Mais ce souvenir encore n’est plus le même : il y a comme une joie de l’avoir vécu : c’est une expérience, c’est la vie. Avoir eu mal, c’est avoir été vivant, preuve que l’on peut encore l’être alors ? Oui.
Autrefois, peut-être, il y avait comme un rideau gris, des larmes qui embrumaient ces souvenirs : se rappeler trop c’était se faire mal, et pour autant on ne regardait pas plus avant ; pourquoi se créer de faux souvenirs, qui viendront vous tourmenter…Maintenant c’est différent, enfin il semble…