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Bavardages - Page 66

  • Lundi voit trembler l'été...

    J’ai adoré mon week-end. C’est la première fois depuis longtemps. La recette est si simple pourtant. Une journée entière dédiée à mon fils ! Une balade dans les jardins du Luxembourg, des glaces avalés, des crêpes dévorées, des courses de voitures à pédales, les voiliers sur le grand bassin… Et au dessus de nous un ciel presque uniformément bleu !

     

    Puis, j’ai été prise d’une frénésie d’ordre, et du coup j’ai trié mes cd… Heureusement, je n’en ai pas beaucoup, 400 environ. Je me suis fait figure de psychopathe psychorigide en classant les cd par genre d’abord, puis par ordre alphabétique ensuite… C’est que j’avais une heure à perdre pendant que mon fils regardait un dvd… C’est comme ça que je suis retombée sur des achats improbables, que je ne préfère pas dévoiler…

     

    Enfin, j’ai passé mon temps à bouquiner deux anthologies de poésie française. L’occasion de redécouvrir un peu de Charles Cros, Théodore de Banville, mes favoris du moment.

     

    Bref, de quoi recharger mes batteries, envisager la rentrée gaiement !

    Aujourd’hui sera une journée chargée, mais j’espère avoir le temps de filer vous lire !

     


  • Le mystère est le meilleur artisan du merveilleux

    ...et Ursula Le Guin s'y connait en merveilleux !

     

    Chaque jour recèle son lot de merveilleux. Je cherche des catoplébas et je tombe sur Pline l' Ancien et Elien le Sophiste...

    En attendant de trouver cet animal fabuleux, je revois la vision inégalée de beauté de Rimbaud.


    Une saison en Enfer - Jadis, si je me souviens bien...

    « Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.

    Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée.

    Je me suis armé contre la justice.

    Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié !

    Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.

    J’ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux, pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.

    Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot.

    Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

    La charité est cette clef. — Cette inspiration prouve que j’ai rêvé !

    « Tu resteras hyène, etc…, » se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. « Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. »

    Ah ! j’en ai trop pris : — Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l’écrivain l’absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.

     

     

     

  • La joie est en tout ; il faut savoir l'extraire

    ...Confucius est un petit joyeux :)

     

    En un an on change, un peu, la façon de voir la vie, sur ce que l’on peut retirer de ce que l’on voyait comme des tares. Mais il y a des choses qui ne changent pas, comme je le disais hier, des avanies auxquelles on tient.

    Je ne suis pas fan de vacances, au sens courant du terme. Je n’aime pas travailler et je préférerais être rentière en mon palais, il va de soi, mais les loisirs, les vacances à dates données ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai une notion très personnelle des vacances, un peu chiante aussi, un peu comme moi en fait, pénible et chiante : les vacances maintenant pour moi, c’est une pièce blanche, un lit, quelques bouquins, et l’absence du monde. Je crois que je supprimerais même la radio. Je me contenterais de mes films et séries préférés. Juste 15 jours, ça devrait aller. Mais là je rêve debout. Cette pièce blanche en dehors du monde n’existe pas.

    Alors je ferme les volets. Et je me rappelle les vacances d’avant…. Tu sais, je t’en avais déjà parlé….

     

     

    C'était pas l'année dernière
    c'était pas à Marienbad
    comment voulez-vous que je m'en rappelle
    à force de l'attendre
    je ne savais plus qui l' attendait
    Le temps est un traître de cape et d'épée
    qui vous glisse sa poudre d'oubli
    dans votre coca
    Faudrait pouvoir choisir son film
    j'n'avais plus qu'à me barricader
    dans la p'tite maison
    près du lac
    avec le canoë rose, à deux places
    qui flotterait, comme ça
    pour personne

    Fermer les volets
    et ne plus changer l'eau des fleurs
    oublier qui tu étais
    ne plus jamais avoir peur
    Se dire qu'on était pas
    vraiment faite pour le rôle

    Pleurer plus que le saule

    Plonger sous les draps
    et ne plus jamais remonter
    dormir sur le pont du galion
    qui s'est laissé couler
    parce qu'il t'a connu
    une de plus à t'aimer

    Le soleil essaie de se glisser
    par le store vénitien
    c'est pas lui qui m'f'ra lever
    je commençais une longue nuit
    j'ai pas l'intention de demander le réveil
    je regarde les photos qu'il à prise de moi
    j'en ai aucune de lui
    il s'est jamais laissé prendre
    Le vent fait grincer le canoë rose, à deux places
    Il servira, peut être, pour un autre film

     

    Dans la maison familiale des vacances tout le monde dort.

    Je suis allongée, dans la pénombre des volets clos, la douce torpeur de l'après midi, la sieste endormait toute la maisonnée dès 15h00.

    Plus jamais je ne ressentirai ce total abandon, l'absence de toute crainte, juste le bonheur d'être là.

    Quand on arrivait, ma première pensée était tournée vers ma grand-mère, et quelle que soit l'heure de notre arrivée, je courais vers la maison, vers ses bras, la chercher pour la ramener chez nous. Un lien très fort nous attachait toutes les deux. Je suis née en Algérie au milieu des années 70. Mon père était déjà parti vivre et travailler en France, mais ma mère ainsi que mon frère aîné et moi, nous étions restés dans notre petite ville de Kabylie, en attendant de le rejoindre. Alors ma grand-mère était très présente pour nous. Ça n'a jamais cessé jusqu'à sa mort, il y a 9 ans.

    Jusqu'à mes 18 ans, les vacances, ou au moins une bonne partie, c'était retrouver ce cadre familial et amical. Le soleil surtout. Tellement présent et chaud, il rythmait la journée.

    J'ai eu de très bons moments et de moins bons, mais la mémoire est sélective parfois, et ne retient que les joies passées.

    Je pourrais mettre encore quelques paragraphes pour te raconter cette époque formidable, mais pas aujourd'hui. Je n'ai pas l'inspiration. Je me rappelle encore pourquoi je ne revivrai plus ces moments. D'abord on grandit tous, on perd nos amis, ils s'éparpillent loin de l'îlot central du début. Et puis les gens meurent aussi. Parfois à tout jamais.

    Les vacances c'est l'enfance insouciante, les petits déjeuners bruyants, les départs agités pour la plage, les caprices pour une glace, une autre encore, la petite sortie en barque, pas trop loin du bord (j'étais peureuse...) Et puis surtout la Méditerranée. La crique à Bejaïa, avec seulement ma cousine, nos petits copains et moi, marcher sur les rochers glissants, les garçons qui plongent  la tête sous l'eau pour fanfaronner... Et le soleil qui tape sur l'eau bleue.

    L'après midi, reprendre le chemin de la maison pour la sieste, que je faisais toujours en écoutant la radio, RMC ou Alger Chaîne 3 la station francophone.

    Dans la pénombre l'atmosphère est unique : le véritable sens de la tranquillité est resté là, coincé à cette époque.

    Au bord du saule, comme dans la chanson de Viktor Lazlo, avec Lui. Mais il s'est jamais laissé prendre...

     

     

     

    Ceci est une petite participation au thème des vacances, évoqué par Maman@home !

  • Le papier est patient, mais le lecteur ne l'est pas...

    ...nous puisons encore une pensée dans l'oeuvre hélas oubliée de Joseph Joubert.

     

    Pour noter les petits détails de la vie, il faut des carnets… Beaucoup de détails, beaucoup de carnets…

    Le fait est que tout prétexte est bon à l’acquisition d’un carnet, d’un cahier, d’un stylo…

    Chocoladdict nous demande de parler carnets, blocs etc.…

    C’est une occasion de me pencher sur une manie supplémentaire : la papeterie-manie (ça se dit ? Non ? Pas grave)

    Bref, j’aime les jolis carnets, les moches aussi, les feuillets, les blocs, n’importe quoi du moment que je puisse noter tout et n’importe quoi qui me passe par la tête.

    Parfois, je suis dans la rue, et je pense à un auteur, ou juste à un mot, dont je ne sais plus vraiment à quel souvenir il se rapporte ; alors je le note, pour y penser plus tard…

    Il me faut des carnets pour les pensées qui surviennent dans le bus, pour celles qui surgissent au réveil aussi. Il me faut des carnets pour noter mes auteurs préférés, leur citations, des paragraphes entiers de bouquins. J’ai besoin de carnets pour noter les multiples listes de choses à faire, à lire, à visiter, à gouter aussi !

    Et puis je veux des carnets pour tout les soubresauts du cœur, les bêtises, les péchés, les remontrances, et d’autres pour les souvenirs du matin, les récompenses du soir et les promesses de la nuit…

    Et puis, il y a bien sûr le carnet du blog, celui où je note les idées de billets, les tags en retard (toujours en retard..) et tant de choses à se rappeler.

     

    Un échantillon de cette manie ? Vois, juge et pardonne…

     

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    Des petits blocs...
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    Des cahiers colorés...
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    Des agendas, dont un moleskine pour le sac à main, un pour le bureau...
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    Des cahiers de note en tout genre: unis...
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    Des fleuris, des fruités...
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    Des grands cahiers encore...
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    Des carnets encore...
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    Et encore...
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    Des Moleskine, une passion...
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    Moleskine qui se décline aussi en couleur !
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    Et puis des feutres, des crayons, et sur le côté: oh ! des cartes qui partent ce jour rejoindre leur destinataire (au fait tout le monde ne m'a pas envoyé son adresse par mail !)


  • L'art est dans l'infini détail...

    ...et Federico Fellini était un grand artiste

     

    La lourdeur de l’été ralentit toujours ces lieux. J’aurais beaucoup de choses à vous raconter ! Non pas que ma vie soit devenu brusquement passionnante, mais les expériences s’accumulent…

    Sortir, prendre le soleil, découvrir de nouveaux plaisir en s’accordant de regarder les choses différemment, voilà déjà le début d’un changement heureux…

    Regarder la vie ne nous met pas forcément en position de passivité. Au contraire. Regarder correctement demande un travail, un certain talent. Voir les détails, le détail. La petite chose subtile qui apportera l’incroyable sensation de contentement que certaines grandes occasions ne savent pas satisfaire. Etrange. Etrange comme le détail invisible et inconnu de tous, suffit à mettre en joie.

    Dans un poème, juste un vers suffira à embellir ma journée, la musique de ces mots, le souvenir qui m’accompagnera la journée entière, un rien qui suffit à tout !

    Rester des heures, allongées sur le dos, les jambes au mur, à regarder les détails alentour, voilà au moins une des choses que favorise la langueur de l'été...

    La vie c’est un joli carnet où je consigne ces détails ; un mot, un dessin, trois notes qui s’entrechoquent agréablement. Nous sommes sur Terre pour si peu de temps, tellement de détails à dénicher et si peu de temps pour ça…

    A celui qui fait l’économie de ses sentiments, à celui qui ne galvaude pas ses gestes, à celui qui sait voir le détail : à celui dont je pourrais guetter les prémisses d’un sourire…

     

     

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    Mikhaïl Lermontov - Sourire

     

    Quand je te vois sourire,
    Mon cœur s’épanouit,
    Et je voudrais te dire,
    Ce que mon cœur me dit !

    Alors toute ma vie
    A mes yeux apparaît ;
    Je maudis, et je prie,
    Et je pleure en secret.

    Car sans toi, mon seul guide,
    Sans ton regard de feu
    Mon passé paraît vide,
    Comme le ciel sans Dieu.

    Et puis, caprice étrange,
    Je me surprends à bénir
    Le beau jour, oh mon ange,
    Où tu m’as fait souffrir !