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Bavardages - Page 64

  • Je marche parce que je dois mourir. Toi, jusqu’à mon retour, tu marcheras sans mourir

    ....ce que répond Jésus à Ahasvérus qui lui refuse un verre d'eau, d'après Jean d' O...

     

    Plus jeune je tripais sur Gérard Manset et Jean-François Cohen, du chanteur pas hyper commercial. Maintenant je voudrais que Lady Gaga et Kanye West se marient et fassent un bébé qu’ils me donneraient, ou alors on se marie tout les trois, je veux bien, du moment qu’ils chantent dans ma salle de bain.

    J’adore Lady Gaga car elle a franchi le mur du son du n’importe quoi capillaire et du portage de maillots de bains en toute occasion. En fait je voudrais vivre dans un clip de Lady Gaga avec la bibliothèque  de Jean d’Ormesson en bonus.

    J’aime Jean d’ Ormesson depuis l’époque du collège. J’étais tombée par hasard sur un de ses ouvrages, « la Gloire de l’Empire » au CDI. Un genre de pastiche historique, si drôle, tellement érudit ! J’ai adoré. Je me suis intéressée d’abord à son œuvre de l’époque, sa passion pour Chateaubriand (auteur que je ne révère pourtant pas plus que ça…) et puis son écriture si fluide, amoureuse d’elle-même presque.

    C’est un des rares auteurs contemporains vers qui je me précipitais acheter la prose en grand format, sans attendre la sortie en poche. « L’Histoire du Juif Errant » avait achevé de me gagner à sa cause. C’était le roman des romans. Le roman de la culture et de l’érudition. Le roman d’amour des Belles-Lettres et de l’Histoire. C’était un voyage inoubliable des rives du Lac de Tibériade à la lagune de Venise… Depuis, on lui fait le reproche d’écrire un peu toujours le même roman. Mais c’est normal et évident : Jean d’ Ormesson écrit depuis des années la plus belle promenade qui soit dans notre patrimoine. Regardez-le nous présenter Poppée et Néron, Chateaubriand et Isaac Laquedem, à moins que ce ne soit Cartaphilus ? Peu importe, si,  à la fin les amoureux peuvent se rejoindre à la Douane de Mer. Il a tout compris à la vanité de la création.

    Jean d’Ormesson est un homme pétillant, au regard étoilé. J’aime qu’il assortisse depuis toujours ses chemises à ses yeux bleus. J’aime le soin qu’il prend à nous conter son Histoire amoureuse du monde. J’aime son cabotinage, parce qu’il cache des strates de connaissances et d’élégance sans pareil.

    Nous sommes lundi. Je n’aime pas le lundi, car il faut reprendre sa marche vers le Rien. On marche tous, pour mourir un jour, mais parfois il semble que des instants simples soient une éternité sans mort, sans peur, sans but, apaisée et enviée.

     

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  • Impatience du dimanche

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    Du vrac ? En voilà !

     

    J’ai regardé une émission passionnante sur le Machu Picchu, sur Arte hier soir.  Je connais mal les civilisations d’Amérique du sud, alors c’est toujours un moment intéressant. Tu te rends compte de tout ce que nous ignorons (enfin moi) sur 99 % des civilisations passées et présentes de la planète ? Comment acceptons nous de vivre dans un monde sans chercher constamment à le connaître, à l’aimer, à l’admirer ? Il y a tant d’occasions d’être étonné, époustouflé, ému. Et que faisons-nous ? Nous passons la semaine à travailler, pour des sommes plus ou moins intéressantes, qui finiront toutes dépensées en des loisirs somme toute si vains ? Et la connaissance ? Et l’apprentissage, l’expérience ? Comment nous grandir à nos propres yeux, quand il ne s’agit plus pour nous que de chercher à vivre dans une société donnée avec des buts qui ne sont que la satisfaction de besoins vitaux (ou pas) immédiats.

     

    La rentrée scolaire est passée, bien passée. L’année entamée, et mon fils me donne déjà la liste des petits camarades qu’il veut inviter, quasi tous les samedis. Me voilà à courir après les mères de famille pour chopper numéro de téléphone et mail, convenir de goûter à la maison etc. ça me fait tout bizarre de « jouer » à la maman… Je ne joue pas, évidemment, mais je veux dire que ce n’est jamais évident pour moi ce rôle….

     

    Je reçois pas mal de spams de Bernard Tapie et Patrick Bruel, chacun pour une entreprise de merde que je réprouve. Franchement que ces types déjà bien fortunés se servent de leur célébrité pour conduire des gens à dépenser inutilement leur pognon, voilà qui me donne envie de leur taper dessus… Exactement comme ces pubs Cofidis ou autres, qui proposent des crédits à la consommation, à des taux proches de l’usure. C’est un scandale national, auquel la loi commence à peine à s’intéresser. J’en reparlerais plus tard, parce que je m’y intéresse et que j’avais envisagé des actions à l’encontre de ces organismes voleurs et irresponsables.

     

    J’ai momentanément fait une infidélité à Kusmi et Mariages Frères : j’ai trouvé de nouveaux parfums de thé sympa dans les rayons de mon carrouf’ préféré. Thé blanc-Litchi, Thé blanc-Framboises et Fraise-Rhubarbe. J’avoue que les associations sont parfaites, fraîches et délicates !

     

    Je me suis inscrite au challenge Jonathan Coe, tous les détails chez June !

     

    N’oubliez pas le challenge Daphnée Du Maurier, dont les détails sont là !

     

    Pour ce jour, on termine avec une poésie ?  

    L'Impatient - Paul Eluard - In Capitale de la Douleur

    Si triste de ses faux calculs
    Qu’il inscrit ses nombres à l’envers
    Et s’endort.

    Une femme plus belle
    Et n’a jamais trouvé,
    Cherché les idées roses des quinze ans à peine,
    Ri sans le savoir, sans un compliment
    Aux jeunesses du temps.

    À la rencontre
    De ce qui passait à côté
    L’autre jour,

    De la femme qui s’ennuyait,
    Les mains à terre,
    Sous un nuage.

    La lampe s’allumait aux méfaits de l’orage
    Aux beaux jours d’Août sans défaillances,
    La caressante embrassait l’air, les joues de sa compagne,
    Fermait les yeux
    Et comme les feuilles le soir
    Se perdait à l’horizon.

  • Lazy Lady

     

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    Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
    Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
    Je vois se dérouler des rivages heureux
    Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

    Une île paresseuse où la nature donne
    Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
    Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
    Et des femmes dont œil par sa franchise étonne.

    Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
    Je vois un port rempli de voiles et de mâts
    Encor tout fatigués par la vague marine,

    Pendant que le parfum des verts tamariniers,
    Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
    Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

    Parfum Exotique - Charles Baudelaire

     

    Le poète de la paresse à mes yeux reste Charles Baudelaire. La paresse, ce n’est pas un vice, ce n’est pas un défaut… La paresse, la langueur, la nonchalance, c’est l’écoute que l’on s’accorde à soi-même et au monde qui nous entoure.

    La paresse n’est pas la fainéantise. Paresser est une douce langueur, une chaleur qui envahit le corps, qui engourdit l’esprit gentiment.

    Se lever tranquillement, sans la crainte d’un horaire à respecter, d’une obligation à assurer… Prendre le temps de soi, écouter ses envies les plus simples. Envie de se faire un thé, le boire au calme, mettre une jolie robe, voir qu’il est déjà si tard, mais le temps n’est rien.

    Paresser c’est savourer à l’avance la promenade inutile qu’on fera. S’arrêter au square de la Tour Saint-Jacques, juste pour regarder la tour… regarder les pigeons avant de reprendre le chemin non tracé. Les vitrines des boutiques sont un point de mire agréable, s’y attarder, comme ça, pour rien, juste pour regarder.

    Mais le véritable plaisir de la paresse vient plus tard, de retour à la maison. Allongée sur le lit, les pieds au mur, les mains sur le ventre, et ne rien faire que regarder les détails ignorés. Fermer les yeux et laisser son esprit vagabonder, loin, dans les étoiles.

    S’il y a un paradis sur Terre, il est dans ses bras, dans sa voix, dans son regard. Ne rien faire avec celui qu’on aime, c’est ne plus avoir peur de rien, des jugements, des silences, du vide. Pas besoin de combler un manque par une activité quelconque, se forcer à quoi que ce soit. Passer la nuit à parler, discuter des petites choses qui émerveillent.

    Etre avec lui, s’aimer et se taire en confiance…  Ne rien faire, seule ou avec lui, ce n’est pas que de la paresse : c’est comprendre que l’on n’a pas peur de la personne que l’on est…

     

    Voilà Sandra mon image idéalisée de la paresse.

  • Breizh Izel

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    La Bretagne, c’est la région de France qui fait battre mon cœur. J’aime la Bretagne, c’est simple et net. Je n’y suis pas née pourtant, mais peu importe. Je suis arrivée à Nantes à l’âge de 3 ans environ. J’entends d’ici dire « Nantes ce n’est pas la Bretagne » ! Pff… Administrativement, peut-être, et suite à une aberration de la seconde guerre mondiale. Mais Nantes historiquement reste la capitale du duché de Bretagne.

    En grandissant à Nantes, j’ai grandi avec la culture et l’histoire bretonne. Les vacances, les petits séjours à Guérande, Perros-Guirec, Quimper, Quimperlé, les calvaires, l’océan… Voilà la Bretagne avec qui j’ai grandi.

    J’aime cette région qui s’est toujours distinguée par ses valeurs. J’aime le caractère franc et un peu rude de ses habitants. J’ai toujours été étonnée par l’extrême générosité et la discrétion des bretons. L’art de faire ce qui est bien et juste. Sans sombrer dans le cliché, j’aime ce côté bourru qu’on y sent. Et je suis comme ça. Distante d’abord, peu expansive, et puis j’aime qu’on me fiche la paix (en théorie), mais j’ai un bon fond et suis prête à tout quand j’aime une personne : l’amitié c’est rare et sacrée.

    La Bretagne avec laquelle j’ai grandi est pleine d’elfes et de korrigans. Judicaël navigue sur une barque fragile vers son destin, la statue de Saint-Gilles a l’air de manger les crêpes qu’on laisse à ses pieds…

    Petite, j’avais une collection de livres que j’adorais : les contes et légendes, chez Fernand Nathan. Un de mes préférés était évidemment celui consacré à la Bretagne :

     

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    Ces histoires ont contribuées à renforcer mon affection pour la Bretagne.

    Et puis plus tard encore, la musique et la danse bretonne, les fest noz, le cœur Breton, l’universalisme dans le particularisme, tellement bien raconté par Tri Yann :

     

    « Le breton est-il ma langue maternelle ?
    Non ! Je suis né à Nantes où on n'le parle pas.
    Suis-je même breton ???... Vraiment, je le crois...
    Mais de pur race !!!... Qu'en sais-je et qu'importe ?
    Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
    Oui et non... Différent...
    Mais alors, vous n'comprenez plus :
    Qu'app'lons-nous être breton,
    Et d'abord, pourquoi l'être ?

    Français d'état civil, je suis nommé français,
    J'assume à chaque instant ma situation de français.
    Mon appartenance à la Bretagne
    N'est en revanche qu'une qualité facultative
    Que je peux parfaitement renier ou méconnaître...

    Je l'ai d'ailleurs fait...
    J'ai longtemps ignoré que j'étais breton...
    Français sans problème,
    Il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
    Et pour mieux dire en conscience...
    Si je perds cette conscience,
    La Bretagne cesse d'être en moi.
    Si tous les bretons la perdent,
    Elle cesse absolument d'être...

    La Bretagne n'a pas de papiers,
    Elle n'existe que si à chaque génération
    Des hommes se reconnaissent bretons...

    A cette heure, des enfants naissent en Bretagne...
    Seront-ils bretons ? Nul ne le sait...
    A chacun, l'âge venu, la découverte... ou l'ignorance ! »

     

    Tri Yann – La découverte ou l’ignorance.

     

     

    Et puis, petite anecdote : mon ex-mari, du temps que nous « sortions » ensemble, m’avais offert un petit bol breton, à mon nom… Un souvenir de nos jeunes années…

     

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    Voilà ma Bretagne chère Heidi ! La parole à José-Maria de Heredia pour finir :

    Bretagne

    Pour que le sang joyeux dompte l'esprit morose,
    Il faut, tout parfumé du sel des goëmons,
    Que le souffle atlantique emplisse tes poumons ;
    Arvor t'offre ses caps que la mer blanche arrose.

    L'ajonc fleurit et la bruyère est déjà rose.
    La terre des vieux clans, des nains et des démons,
    Ami, te garde encor, sur le granit des monts,
    L'homme immobile auprès de l'immuable chose.

    Viens. Partout tu verras, par les landes d'Arèz,
    Monter vers le ciel morne, infrangible cyprès,
    Le menhir sous lequel gît la cendre du Brave ;

    Et l'Océan, qui roule en un lit d'algues d'or
    Is la voluptueuse et la grande Occismor,
    Bercera ton cour triste à son murmure grave.