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aragon

  • Poésie, ensuite

    La poésie et la chanson, c’est une belle histoire, qui s’écrit depuis longtemps, autour des notes des plus grands.
    On connaît tous au moins un poème d’Aragon ou de Prévert, et parfois même on connaît une interprétation qui nous touche. Jean Ferrat qui chante Aragon ou Yves Montand qui interprète Prévert, c’est une façon d’aborder la poésie, avec une émotion supplémentaire.  Une émotion qui traverse les générations et qui revit encore avec de nouveaux interprètes, certains même assez inattendu.


    La Bande des Mots, c’est un projet collectif, qui engage des artistes différents, autour de la poésie et de l’école. Cet album réunit des gens aussi divers que Oxmo Puccino, Luce, Claire Keim, Marc Lavoine, Camélia Jordana, Arthur H…

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    De belles voix sur de beaux mots, au profit d’une belle cause. En effet, ces interprétations du répertoire poétique, en plus de nous faire « réviser » nos plus beaux poèmes, soutiennent la lutte contre l’échec scolaire, et une partie des bénéfices du disque sera reversée à des associations qui aident les enfants en échec scolaire et les élèves handicapés. Voilà pour la forme. Pour le fond, on a affaire à de bien jolies surprises.


    Je suis du genre assez amatrice, en poésie, je vous saoule assez avec ça je crois :) c’est donc avec une oreille très attentive que j’ai écouté cet album.

    Je connaissais déjà certaines interprétation, comme celle de Françoise Hardy, sur le poème d’Aragon que j’ai posté hier ; je connais et adore aussi la version de Ferré, sur « Est-ce ainsi que les hommes vivent » du même Aragon. J’ai redécouvert avec plaisir Marc Lavoine chantant Guillaume Apollinaire :


     « Sous le pont Mirabeau coule la Seine
                Et nos amours
           Faut-il qu'il m'en souvienne
    La joie venait toujours après la peine
     
         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure
     
    Les mains dans les mains restons face à face
                Tandis que sous
           Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l'onde si lasse »

     


    Marc Lavoine - Le Pont Mirabeau
    la voix de Marc Lavoine sait trouver le petit endroit juste là où le cœur se met à battre...


    J’étais bien moins agréablement disposée à l’égard de Jenifer et de Luce, et je dois vous le confesser j’avais tort. Tort de les mépriser d’emblée parce qu’elles sont issues de télé crochet, tort de considérer qu’elles ne peuvent rien faire de beau. C’est faux et (et d’autant plus paradoxale que j’adore Camélia Jordana qui a aussi fait un télé crochet...)
    J’ai rangé mon snobisme et mon petit ton péremptoire et j’ai ouvert mes oreilles. Et c’est mon cœur qui s’est ouvert avec, tant l’interprétation de Luce du poème de Maurice Carême m’a tourneboulée (c’est moche comme mot, mais je n’en vois pas d’autre là...) J’aime ce poète, Maurice Carême, c’est par lui que j’ai découvert l’amour de la poésie et des mots à l’école. Je me rappelle comme si c’était hier (avant-hier on va dire..) de ma classe de primaire, et de moi me tenant debout au tableau pour réciter l’un ou l’autre de ses poèmes...

    "Il pleut doucement, ma mère,
    Et c’est l’automne
    Si doucement
    Que c’est la même pluie
    Et le même automne
    Qu’il y a bien des ans.

    Il pleut et il y a encore,
    Comme il y a bien des ans,
    Combien de cœurs au fil de l’eau
    Et combien de petits sabots
    Rêvant au coin de l’âtre.

    Et c’est le soir, ma mère,
    Et tes genoux sont là
    Si près du feu
    Que c’est le même soir
    Et les mêmes genoux
    Qu’il y a bien des ans.

    Il pleut doucement, ma mère,
    Et c’est l’automne
    Et c’est le soir, ma mère,
    Et tes genoux sont là.

    Prends-moi sur tes genoux, ce soir,
    Comme il y a bien des ans
    Et raconte-moi l’histoire
    De la Belle au bois dormant."


    Luce a posé un ton juste et émouvant sur chacun de ses mots.


    Quant  à Jenifer qui interprète "Je te l’ai dit pour les nuages", de Paul Eluard (et vous connaissez mon amour inconditionnel pour Eluard..) elle a réussi elle aussi à toucher la corde sensible…


    C’est peut-être la force de ces auteurs de susciter l’émotion, le talent des compositeurs d’avoir trouvé le bon accompagnement, il y aussi le talent de ces interprètes, et Oxmo Puccino qui ouvre l’album avec "Les Assis" de Rimbaud, est juste géant, parfait !


    Il y  a un site officiel pas mal fait du tout, avec des portrait de chaque interprète, des vidéos d’élèves commentant les œuvres choisies, plus d’infos sur les associations dont il est question, le projet global est bien expliquée, avec la petite page Facebook qui va bien.
    L’album sort le 6 février 2012 (ça fera une chouette ambiance musicale, quelque soit votre soirée du 14 février...)

  • L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir

     

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    Comme quoi il faut parfois relire Les Caractères de La Bruyère, à qui je vole la phrase titre, la profondeur de son oeuvre n'est jamais en reste.

     


    podcast

    Peut-être l'envie d'y croire prend-t-elle le pas sur la réalité ? Qu'est-ce que la réalité ?

     


    podcast

    Etre une sorcière, tout mettre dans la petite boîte, et l'incendier. Le feu nettoie et réchauffe les coeurs les plus glacés. Mais rien n'est réel, il n'y a rien à brûler. C'est d'une autre dimension. Tout reste brillant et m'éclaire comme des millions de petites lumières assassines. Il faudrait trouver le bouton et éteindre. Non, le bouton est là: il faudrait trouver le courage d'appuyer dessus. Définitivement.

     

     

    Vademecum à la nuit qui tombe:


    Je ne dirai pas les raisons que tu as de m'aimer. Car tu n'en as point. La raison d'aimer, c'est l'amour. Antoine de Saint-Exupéry (un bienheureux naïf )

     

    Qui me prend pour un cinglé n'a pas vraiment aimé. Les fous sont ceux qui oublient de l'être par amour.
    Alexandre Jardin ( optimiste trompeur d'adolescente )

     

    Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour.
    André Gide ( idiot du village )

     

    Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
    Pierre Reverdy (un réaliste)

     

    Mes amours? Je me suis éprise. Je me suis méprise. Je me suis reprise.
    Cécile Sorel ( Girl Powaaaa )

     

    Etre amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible.
    Jorge Luis
    Borges ( Lucide )

     

     

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    Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
    Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
    Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
    Sa vie est un étrange et douloureux divorce
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de se lever matin
    Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
    Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
    Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
    Répétant après moi les mots que j'ai tressés
    Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
    Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
    Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
    Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
    Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
    Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
    Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
    Il n'y a pas d'amour heureux
    Mais c'est notre amour à tous les deux

     

    Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)

     

     

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    Et puis j'ai mal au crâne en ce moment.