Eluard - Labisse - Moi
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Eluard - Labisse - Moi
J'ai tant rêvé de toi - Robert Desnos - Moi
Il y aurait eu plusieurs choses à dire. Mon incompréhension de voir défiler des gens avec pour tout motif le refus de partager un droit avec d’autres.
J’aurais pu placer quelques commentaires bien sentis sur le sujet, mais après tout, faut-il rajouter du mépris à la haine ?
Je préfère entrer en moi-même et me souvenir des belles choses. Me souvenir de mon roc, de mon soutien sans faille. Me souvenir de la nuit, qui n’est jamais aussi belle que quand elle laisse les étoiles briller.
C’est à cette nuit que je dédie ce poème de Paul Eluard (et pardonnez ma voix défaillante, une crise d’asthme persistante).
Paul Eluard - Nous avons fait la nuit
Nous avons fait la nuit je tiens ta main je veille
Je te soutiens de toutes mes forces
Je grave sur un roc l’étoile de tes forces
Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
Je me répète ta voix cachée ta voix publique
Je ris encore de l’orgueilleuse
Que tu traites comme une mendiante
Des fous que tu respectes des simples où tu te baignes
Et dans ma tête qui se met doucement d’accord avec la tienne avec la nuit
Je m’émerveille de l’inconnue que tu deviens
Une inconnue semblable à toi semblable à tout ce que j’aime
Qui est toujours nouveau.
Une pause poétique, avec le grand Charles, non pas De Gaulle, l' autre grand Charles, Baudelaire...
Prenons le temps d'une lecture, ou d'une écoute, c'est comme il vous plaira.
Dès que j'aurai un peu plus de temps devant moi, je prendrais la peine de rédiger des notes un peu plus travaillées, plus fouillées, pour vous parler de mes poètes favoris.
Pour ce jour, je me contente de vous en vous lire un peu :)
Parfum Exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Ciel Brouillé
On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !
Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?
Je dis souvent qu’un bon acteur est (hélas) un acteur mort. Au sens où la majorité des comédiens que je puis admirer, est morte et enterrée.
Au panthéon, figure en bonne place Steve McQueen.
Aujourd’hui est le trentième anniversaire de son décès.
J’aime cet acteur, son jeu, son élégance, son je ne sais quoi de si masculin.
J’aurais du mal à expliquer ce que je ressens à le regarder jouer, à simplement le regarder vivre au travers de photos ou de vidéos. Dieu sait pourtant que je ne suis pas du genre Fan2 mais bon…
Aujourd’hui, j’ai juste envie de me souvenir de lui un peu plus encore. Voilà.
Steve et Ali McGraw
Sinon, c’est dimanche, jour de poésie mes chers amis, initiative gérée par Bookworm ! Et bien voici quelques lignes de Pierre Louÿs, tirées des chansons de Bilitis :
La Lune aux yeux bleus
La nuit, les chevelures des femmes et les branches des saules se confondent.
Je marchais au bord de l’eau. Tout à coup, j’entendis chanter : alors seulement je reconnus qu’il y avait là des jeunes filles.
Je leur dis : « Que chantez-vous ? » Elles répondirent : « Ceux qui reviennent. » L’une attendait son père et l’autre son frère ; mais celle qui attendait son fiancé était la plus impatiente.
Elles avaient tressé pour eux des couronnes et des guirlandes, coupé des palmes aux palmiers et tiré des lotus de l’eau. Elles se tenaient par le cou et chantaient l’une après l’autre.
Je m’en allai le long du fleuve, tristement, et toute seule, mais en regardant autour de moi, je vis que derrière les grands arbres la lune aux yeux bleus me reconduisait.