Gens de la toile, ça ne va pas. Ça ne va pas du tout même je dirais.
On est à deux Sveltesse chocolat-pistache de l'été et donc tous les magazines féminins (sauf Causette, ouf !) nous abreuvent des conseils saisonniers pour perdre les kilos laissés par les chocolats de Pâques et la galette de janvier entre autres. Bon, tout cet unanimisme me ravit en réalité, juste pour une chose, et une seule : on sent que l'été approche... Mais il y a une autre déferlante qui menace, et qui me plaît bien bien moins.
Il semble qu'il y ait imminence pour une sorte d'attaque géante d'espadrilles. Oui, tu as bien lu, gens, des ESPADRILLES !!!!
Toi qui me lis depuis si longtemps, depuis une éternité, un siècle, deux ans (copyright inside), tu sais mon attirance pour la shoes, la chaussure, le soulier, la pompe, la grolle etc... On ne va pas se faire le dico des synonymes, pas de ça entre nous mon gens à moi. Tu sais ma haute tolérance, voire ma fantaisie en la matière. J'ai même été jusqu'à posséder des tongs (traîtresses sur les rochers bretons, soit dit en passant...). Mais mon bon goût et mon élégance naturelle, ouais, rien que ça, connaissent deux barrières, deux interdits ultimes, THE tabou about the shoes, j'ai nommé la CROC (beurk) et l'ESPADRILLE.
Oui, tu pourras faire et dire ce que tu veux, y mettre du sigle, du LV, du YSL, du Minelli, du American Vintage, l'espadrille c'est juste moche, synonyme de laid et de pas beau.
Et depuis une semaine mes yeux me piquent. J'ai fait mon habituel réassort de magazine à la con, de Marie-Claire à Cosmo en passant par le Charançon Libéré, et bordel de tatane, de l'espadrille comme s'il en pleuvait !!!!! Je n'ai rien contre nos amis des Pyrénées, m'enfin bon s'ils pouvaient garder en circuit fermé leur production d'espadrille, je n'en ferais point un deuil. Que nenni.
Sache lecteur chafouin que je renifle d'ici, que je ne parle pas sans savoir. J'en ai porté de l'espadrille, du temps que j'étais mineure et sous la garde pas toujours éclairée fashionistiquement parlant de mes parents. Qui non contents de m'avoir fait porter des sous-pulls en acrylique et des fuseaux, sous une immonde parka Chevignon de rigueur à l'époque, m'ont aussi « offert » des espadrilles pour trainer l'été. Alors non seulement c'est moche, mais ce n'est pas confortable. Je passais ainsi des heures, les orteils endoloris à rêver sur les escarpins Lanvin de mes magazines de mode, espadrilles honnies aux pieds....
Pourquoi les bureaux de tendances ont décidé de me faire revivre ces atroces années ? Partout des espadrilles, en toile, en denim, en liberty, en chais pas quoi, mais moche et surtout prometteuses d'ampoules que le plus loyal tube de crème Nok ne saurait empêcher.
J'ai envie de dire : fuck l'espadrille.
Tu sais, gens de mon cœur, que la semelle de l'espadrille, ainsi que nous l'apprend Saint-Wikipédia, est composé de chanvre. Du chanvre. Repeat after me : du chanvre. Outre que j'aurais des idées d'utilisation autrement plus réjouissantes pour ce fameux chanvre, quelqu'un peut me dire pourquoi un produit qui est interdit dans le cadre d'une utilisation un peu psychotrope et joyeuse, est autorisé dans le cadre d'une utilisation d'enlaidissement du pied ? Que fait la police ? Au lieu de s'embêter à faire des descentes à Tremblay-en-France pour démanteler les trafics de cigarettes qui font rire (grâce à l'aide précieuse d'Emmanuel Chain), la police devrait s'intéresser à cette plaque tournante de l'espadrille au Pays Basque ! Des tonnes de chanvre pour des tonnes d'espadrille ! Ça mérite au moins du ferme pour les responsables !
Si tu veux rejoindre le comité pour l'abolition et la destruction de l'espadrille, envoie moi un chèque et résiste !
Non mais sans rire, des espadrilles.....