Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les livres - Page 11

  • La Vie Financière des Poètes - Jess Walter

    Il y a des titres qui interpellent plus que d’autre (j’en avais déjà fait l’expérience avec le bouquin de Nick Flynn, )

    En regardant la couverture de La Vie Financière Des Poètes, je me suis dit que c’était quelque chose qui me parlait, j’avais l’idée de ma propre vie en parallèle, l’idée que je n’aime pas l’injonction au travail, la nécessité de gagner sa vie, et pourtant il parait qu’il le faut bien. Combien de belles journées sont gâchées à « gagner sa vie » ? C’est La Vie Financière Des Poètes, et des rêveurs de toutes sortes, avais-je envie de rajouter.

     

    DSCN1293.JPG

    walter.jpg

    Alors, ce roman ? Le résumé de l’éditeur, pour commencer :

    « La quarantaine passée, Matt se réveille un beau matin sans boulot, criblé de dettes et face à un compte à rebours plus que flippant : il n'a que huit jours pour sauver sa maison des griffes de ses créanciers. Sa rencontre inattendue avec deux minables dealers va lui ouvrir les yeux : investir dans le lucratif commerce de l'herbe qui redonne goût à la vie en ces temps de crise. Mais au pays des rêves et des dollars qui partent en fumée, il faut savoir se méfier des mirages. Entre magistrale arnaque et fiasco annoncé, Matt, en bout de course, n'aura peut-être pas perdu l'essentiel... »

    Comme souvent, il ne faut pas s’arrêter au pitch des éditeurs. Ce livre contient tellement plus.

    Il porte en lui l’effondrement des rêves, et la chute du premier d’entre eux : le Rêve Américain. Mais reprenons.

    Matt, journaliste financier, quitte son boulot pour lancer un site internet sur la finance, certes, mais en poésie, logiquement intitulé Poesiness. Mais, devinez quoi, personne ne semble intéressé par une actualité de la finance en poésie. Idée saugrenue : pourquoi lâcher un job de journaliste pour ce projet de doux rêveur. Déjà la première pierre est posée : il y a donc des rêves plus sérieux que d’autres. Mais Matt n’est pas du genre à vouloir contaminer ses rêves avec cette horrible notion de sérieux. Alors il échoue, et se retrouve presque ruiné, sans oser le dire à sa femme, à ses enfants, sans oser dire combien la crise économique qui frappe l’Amérique n’est pas tendre avec les poètes et les rêveurs. Alors pour préserver sa famille, et son rêve américain, Matt cherche des solutions, avant de tomber par hasard sur un vendeur d’herbe, et de démarrer lui-même une carrière de dealer de shit. Pour un temps très court, la réalité le rattrape vite, jusqu’à l’absurde. Et l’on voit les mille pensées de Matt construire des schémas compliqués pour la préservation de ces châteaux de sable, que sont sa vie et son couple. Car en parallèle de l’effondrement de l’économie, c’est l’effondrement d’un mariage, et des identités du couple, que l’on observe.

    Chacun guette les petites compromissions de l’autre, pour sauver les apparences. Autant de compromissions qui nous font poser une seule et lancinante question : si tout est faux dans une relation, pourquoi tenter de la sauver ? Pourquoi Matt se démène-t-il à offrir à sa femme cette sécurité matérielle qui lui tient à cœur, quand ils ne peuvent pas échanger deux phrases honnêtes l’un avec l’autre ? Pourquoi Matt se sent-il obligé de répondre à une certaine conformité sociale, quand le monde dans lequel il vit rend cela impossible : cela ne conduit qu’à creuser ses dettes et à avoir peur de tout perdre. Mais il creuse, et avec lui le reste des États-Unis creuse aussi.

    Jess Walter fait preuve d’une grande subtilité quand il fait parler Matt de sa vie, pour apercevoir derrière les échecs de tout un système, pas seulement l’effondrement d’un homme.

    Pourquoi n’est-il pus permis de rêver sans que cela soit un danger ? Pourquoi ce monde enterre les poètes sous une tonne de béton ?

    J’ai beaucoup aimé ce roman, un vrai coup de cœur. Il est drôle, potache parfois, cruel, tendre et lucide. Un livre qui en dit beaucoup sur nos propres rêves.

    DSCN1294.JPG

    La Vie Financière des Poètes - Jess Walter - 10/18

     

     

     

    Enfin, et pour rester dans le domaine des livres, c'est aujourd'hui le World Book Day, alors voici quatre des livres qui ont changé ma vision de la vie:

    la vie financière des poètes,jess walter,1018,poesiness,economie,finance,crise économique,roman usa

     

    Des livres essentiels, que je relis chaque année, pour me rappeler combien ils sont importants et ont chamboulé ma vie.

     

     

    Tip du jour →cloud.jpg

  • Le Bonheur des Belges - Patrick Roegiers

    La Belgique n’existe pas, c’est un rêve. Comme tous les pays du monde.  Pardonnez-moi pour ce début un peu abscons, mais c’est la réflexion qui m’est venue, en terminant l’excellent roman de Patrick Roegiers, Le Bonheur Des Belges.

    prl.jpg

    Je cherchais un auteur contemporain à lire, et en tombant sur ce titre comment ne pas penser au Chagrin Des Belges, de Hugo Claus ? Ma curiosité étant ce qu’elle est (énorme), me voilà embarqué pour un périple fantaisiste et grave.

    Le roman s’ouvre avec un petit garçon, une maison de briques et Yolande Moreau.

    Commence alors avec l’enfant un voyage en Belgique, à travers le temps et les territoires. Les événements historiques marquants de la Belgique sont ainsi prétextes à une balade surréaliste (coucou Magritte). Tout ou presque y passe : de Waterloo à Marc Dutroux en passant par la Castafiore. C’est subtil, et puis délirant, et grave et ensuite facétieux. C’est la Belgique dans un costume aux mille reflets. Et chacun de ces reflet est précieux, chacun grave en nous un peu de belgitude.

    C’est peu dire que j’ai aimé. Je sais qu’il n’est jamais bon de comparer, surtout en littérature, mais la démarche et la folie de ce roman m’a rappelé un autre de mes livres de chevet : l’Histoire Du Juif Errant, par Jean d’Ormesson. Même foisonnement, même érudition, même folie surréaliste qui nous emporte sans jamais nous perdre. Le genre de roman initiatique, où l’initié, finalement, c’est le lecteur : c’est lui qui arrive au bout du récit avec en cadeau une nouvelle vie à vivre.

    Un vrai coup de cœur pour moi, et l’occasion de découvrir le reste de l’œuvre de Patrick Roegiers.

    Merci à Anne et Mina, de m’avoir donné cette occasion de lire un si beau roman, grâce au Mois Belge.

     

    Le bonheur des belges, le chagrin des belges, la Belgique, Hugo Claus, Waterloo, Patrick Roegiers, Grasset,

     

     

    Extrait :

    « Je vois une maisonnette de briques rouges, à la façade jonquille, à six fenêtres, avec des volets bleus et des bacs de géraniums, qui ressemble à un dessin d'enfant. Est-ce moi qui l'ai fait ? Je m'approche à pas comptés. Il n'y a pas de sonnette ni de nom et la porte d'entrée n'a pas de clinche ni de serrure. Je frappe. Toc-toc-toc. Personne ne répond. J'entre. Quelle charmante maison, me dis-je. Il fait bon ici. Tout est très beau. Que de jolies choses ! Quel cadeau pour les yeux ! Au centre du salon, à côté de bocaux remplis de friandises (dragées, nougats, pralines, sucettes), trône sur un guéridon un gâteau d'amandes, de crème pâtissière, de sucre et de liqueur, avec un petit carton où je lis : «C'est pour toi».

    Et soudain retentit une voix terrible.
    - Qui est dans la maison ?
    - C'est moi, dis-je.
    - C'est un lieu sans adresse. Entre.
    - Je suis déjà dedans.
    - Tu es ici chez toi. D'où viens-tu ?
    - D'une autre planète.
    - Très drôle.
    - Je fais ce que je peux.
    - C'est toi qui fais tourner le monde ?
    - Il tourne bien sans moi.
    - Et c'est à cette heure-ci que tu rentres ?
    - Il n'est jamais trop tard.
    - Approche donc.

    J'avance sans dire un mot, semblable à l'oiseau qui répond à l'appel de l'appeau. Tout à coup elle apparaît. Elle ne porte pas une robe à fleurs, une robe de rêve ou tachée de sang, une robe de mariée ou un sac qui gonfle avec le vent, ni une ample robe mauve et un gilet vert anis aux manches larges, une robe cloche ou une robe à lignes qu'elle a elle-même confectionnée, une robe de Cendrillon du Nord, avec un tablier de femme de ménage, ni une robe extravagante comme Séraphine qui porte aussi une tenue d'internée et peint le rouge avec du sang de porc mêlé à de la cire de cierge, et s'exclame d'une voix forte.

    - Ah, te voilà !
    - Oui, me voilà.

    Et je ne lâche plus un mot. Je la reconnais sous son faux crâne, avec ses pommettes rosies comme des rainettes, ses yeux bleus malicieux, son sourire enfantin, son nez de carotte et sa tignasse acajou, sa robe à rayures et sa sacoche, son accent belge à couper au couteau qu'elle accentue à souhait. Quelle actrice ! Lourde, un peu voûtée, chaude comme une baraque à frites, mégère pistachue, harpie fessue, carabosse hideuse, gorgone glapissante, qui pourrait être Médée, elle est le personnage de son film Quand la mer monte. »

     

     

     

     

    Tip du jour →FP.jpg

  • À Genoux - Michael Connelly

    L’intérêt de la blogosphère, c’est de permettre les échanges et les découvertes. Et j’avoue que sans cela, ma semaine passée n’aurait pas été la même, car j’ai fait des choses que je n’aurais forcément faites.

    Pas grand-chose me direz-vous, mais quand il s’agit de sortir de ses propres sentiers, c’est toujours énorme.

    En l’occurrence, j’ai passé quelques jours sous le signe de Michael Connelly et de son héros Harry Bosch. Il aura suffit de l’enthousiasme d’une bloggeuse (coucou Keisha), pour que je me penche sur le cas Connelly.

    Alors, avouons-le tout de suite, je l’avais remisé loin loin loin dans ma liste des Connelly, loin derrière Jennifer, John, Edward et les autres.

    J’ai profité d’un tour à la bibli pour emprunter À Genoux.

    harry bosh, raymond barre, jennifer connelly, michael connelly, roman noir,

    Le pitch : « Le corps du Dr Stanley Kent vient d'être retrouvé au belvédère naturel proche de Mulholland Drive : deux balles dans la nuque, style exécution. Nouvellement affecté à la section Homicide Special, l'inspecteur Harry Bosch découvre vite que le Dr Kent avait accès à des matières radioactives utilisées dans le traitement de certains cancers féminins... et que ces matières ont disparu. Aux yeux de l'agent spécial du FBI Rachel Walling, que Bosch aime encore malgré leur rupture après le fiasco d'Echo Park, ce meurtre et cette disparition risquent fort de marquer le début d'un attentat terroriste à la bombe sale. Donc conflit ouvert et cette fois, Bosch n'est pas sûr d'avoir le dessus : il y a certes de la parano dans les services de la sécurité du territoire, mais la menace islamiste est bien réelle... »

    Autant vous dire que j’ai failli reposer le livre et me barrer en courant. Parce que, je le dis tout net : j’en ai marre de la prétention des américains à vouloir sauver le monde des nazisalmisto-crypto-communisto-vilains. Très beaucoup infiniment marre même.

    MAIS ! TOUTEFOIS ! CECI DIT !

    J’avais confiance et foi dans le bon goût de Keisha, alors j’ai pris mon courage à deux mains, remisé mon anti-américanisme sous un mouchoir à l’effigie de De Gaulle enlaçant le Che, et je me suis lancé dans la lecture dudit polar.

    Surprise et bonheur, madame monsieur, oui, rien que ça.

    J’ai adoré le personnage de Harry Bosch, parce qu’il n’est pas parfait, pas un cliché de jeunesse ténébreuse et efficace, parce que c’est un putain de flic normal avec ses ennuis et avec ses erreurs et avec ses principes et ses failles, un peu comme dans les vieux polars que j’aimais lire en Série Noire, dans ma folle jeunesse (les années 80, le fluo, Dorothée, la coke, Madonna et la Série Noire)

    Mais surtout, j’ai adoré parce que ce n’est absolument pas l’intrigue à laquelle je m’attendais ! Je ne veux pas vous en dire trop, pour ne pas gâcher le suspense, mais Connelly sait jouer des mythes américains, des peurs aussi, et de tout ce que l’après 11 septembre a pu engendrer de pire, sans complaisance. De fait il m’a rappelé ce que le polar a de subversif : il plonge un regard noir dans la société, encore une fois sans complaisance. C’est ce que j’aime dans le roman Noir, il a la capacité aussi puissante, voire peut-être plus, que la Blanche, à plonger dans les plaies de notre histoire.

    Bon, c’est simple, hein : lisez-le ! Mais si possible, commencez par Echo Park, le roman qui se déroule juste avant. Ce n’est pas une obligation, et ça ne gêne en rien de lire l’un ou l’autre ou les deux dans le désordre, mais je suis une psychopathe qui ne peut s’empêcher de relire et dans l’ordre s’il vous plait sinon ça va pas, le ciel pourrait nous tomber sur la tête (logique).

    C’est connu, quand on aime on ne compte pas, donc j’ai profité de la tournée promotionnelle de Connelly pour assister à une master class, au Forum de l’Image à Paris. J’ai vu l’affiche par hasard en passant devant (je tentais de ne pas céder à la tentation d’un (inutile) calendrier de chats mignons chez le marchand en face du forum. On est en avril mais je zieute encore des calendriers, la faute aux chats mignons (quoique, je ne suis pas fermée à l’idée d’un calendrier avec des lapinous mignons, voire des carlins choupis #diversité #tolérance)

    harry bosh, raymond barre, jennifer connelly, michael connelly, roman noir,

    harry bosh,raymond barre,jennifer connelly,michael connelly,roman noir

    Bref, jolie soirée, animée par Christine Ferniot, et joie de rencontrer de super très beaucoup près l’auteur qui m’avait fait frissonner quelques jours avant. C’est toujours intéressant d’écouter des auteurs parler de leur travail, de dévoiler un peu de leurs techniques. J’étais fasciné par le calme qui se dégageait de lui, et je l’imaginais sur sa table de travail, c’est con mais ça fait mon bonheur : parce que cela me le rend plus humain, plus proche de moi, de la lectrice, mais aussi de l’auteur que je suis.

    Pour les malheureux loin de Paris (je crois qu’on appelle cela des provinciaux), et qui n’ont pu venir au Forum de l’Image, il y a l’émission d’Augustin Trappenard sur France Inter à réécouter, avec un Michael Connelly acide et lucide.

    Définitivement, je vais virer Jennifer Connelly de la tête de liste de mes Connelly (et puis QUI peut me citer, sans Wikipedia, un film récent de Jennifer ?) (Personne, on est d’accord).

    A demain les choupis. On parlera de trucs artistiques (pas Raymond Barre nu, rassurez-vous). (Ceci dit, celui qui comprend la dernière référence que je viens de faire à Raymond Barre gagne un (petit) cadeau.)

  • Dans quelle étagère ?

    Je ne sais pas trop dans quel état j'erre, mais en tout cas ce n'est pas l'otite qui m'accable depuis deux jours qui arrange quoi que ce soit.

    Alors on va faire simple et court (non, je n'ai pas dit fainéant), et aujourd'hui, parlons étagères, livres et rangement. Suite à un billet lu chez Keisha, je vous montre à mon tour comment je gère mes bouquins, et le rangement aussi dynamique que bordélique. Et j'ai même pas honte ^^.

    Dans le salon, la plus grosse partie tient sur une étagère aussi énorme que bienveillante :

    DSCN1226.JPG

    Le plus effrayant, c'est qu'il y a jusqu"à cinq niveaux de piles par étagères, je maximise à fond !

    DSCN1227.JPG

    DSCN1228.JPG

    On peut dire que ça déborde de partout. La petite table supporte les emprunts bibliothèque et quelques livres ou catalogues d'art.

    DSCN1229.JPG

    Ici la majeure partie des polars, les piles de devant cachent les piles de derrière, sans compter les bouquins casés sur le dessus. Un peu de poésie aussi.

    DSCN1230.JPG

    Même système pour gagner de la place, ce qui fait que j'arrive à doubler, voire tripler le nombre de bouquins que je peux ranger, contrairement à simplement les aligner en rang unique par étagère.

    DSCN1231.JPG

    DSCN1221.JPG

    Quelques livres perdus dans le couloir, au milieu des CD et paperasses.

     

    DSCN1235.JPG

    Dans ma chambre j'essaie d'éviter les piles. Il y a essentiellement des bouquins d'art sur une commode, et deux ou trois livres au pied de mon lit.

    DSCN1236.JPG

    Un petit meuble dédié à la magie et à la cartomancie (un jour je vous en dirai plus ^^) avec évidemment son lot de bouquins nécessaires !

    DSCN1232.JPG

    Et pour finir, dans la cuisine, les livres de recettes, bien sûr !

     

    Bon, je me rends compte que c'est un peu le bazar tout ça ! Difficile de faire mieux à ce jour pourtant, en terme de rangement ! Il faudrait que je déménage dans une vaste meulière en lointain banlieue de Paris :)

     

    Le tip du jour → rangement,étagère,livre,ikea,comment ranger ses livres