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Challenge - Page 3

  • Dumas et Shakespeare

    Dans ma quête de Dumas qui ne soient ni les Trois Mousquetaires, ni le Comte de Monte-Christo, j’ai été ravie de découvrir de nouvelles rééditions de romans moins connus du monsieur. Parmi ces découvertes, Othon l’archer, une petite merveille de romantisme.

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    Le romantisme est un genre littéraire qui m’a toujours plu, et il s’épanouit avec force sous la plume de Dumas père.

    L’histoire est faite d’amour paternel, de trahison, de rebondissements, bref du pur Dumas.

    Othon est le fis du Landgrave de Godesberg, mais ce dernier est miné par les insinuations de son cousin (un drôle de félon) qui veut lui faire croire que Othon est le fruit des amours infidèles de sa femme Emma. Le Landgrave finit par y croire, et enferme sa femme au couvent, et décide de mettre Othon dans un monastère. Mais Othon préfère mourir et se jette à l’eau.

    Evidemment son destin veut qu’il survive, et qu’il soit recueilli par un groupe d’archers. On les suit dans une première aventure au cœur d’un château hanté et d’un étrange cérémonial, qui marquera la première action méritoire de Othon. Celui-ci continuera ses prouesses à Clèves, rencontrera une belle jeune fille, retrouvera sa dignité auprès de ses parents, le tout dans une belle ambiance de romantisme allemand.

    Le schéma de l’histoire est classique : malheur, fuite, réapparition et mise a nu des félons, mais c’est très bien rythmé et les personnages ne sont jamais mièvres.

    Un extrait :

    « Lorsque Othon se releva le front paré de la toque qu’il venait de gagner, son visage était rayonnant de joie et de bonheur. Les cheveux d’Héléna avaient presque touché les siens, leurs haleines s’étaient confondues, c’était la première fois qu’il aspirait le souffle d’une femme.

    Son justaucorps vert allait si bien à sa taille souple et déliée, ses yeux étaient si brillants de ce premier orgueil qu’éprouve l’homme à son premier triomphe, il était si beau et si fier de son bonheur, enfin, que le prince Adolphe de Clèves pensa à l’instant même combien il lui serait avantageux de s’attacher un pareil serviteur.

    En conséquence, se tournant vers le jeune homme, qui était prêt à redescendre les degrés de l’estrade :

    – Un instant, mon jeune maître, lui dit-il, j’espère que nous ne nous quitterons point comme cela.

    – Je suis aux ordres de Votre Seigneurie, répondit le jeune homme.

    – Comment vous nommez-vous ?

    – Je me nomme Othon, monseigneur.

    – Eh bien ! Othon, continua le prince, vous me connaissez, puisque vous êtes venu à la fête que je donne. Vous savez que mes serviteurs et mes gens me considèrent comme un bon maître. Êtes-vous sans condition ?

    – Je suis libre, monseigneur, répondit Othon.

    – Eh bien ! Alors, voulez-vous entrer à mon service ?

    – En quelle qualité ? répondit le jeune homme.

    – Mais en celle qui me paraît convenable à votre condition et à votre adresse. Comme archer.

    Othon sourit avec une expression indéfinissable pour ceux qui ne devaient voir en lui qu’un habile tireur d’arc, et allait sans doute répondre selon son rang et non selon son apparence, lorsqu’il vit les yeux d’Héléna se fixer sur lui avec une telle expression d’anxiété, que les paroles s’arrêtèrent sur ses lèvres.

    En même temps, la jeune fille joignit les mains en signe de prière.

    Othon sentit son orgueil se fondre à ce premier rayon d’amour, et, se tournant vers le prince :

    – J’accepte, lui dit-il.

    Un éclair de joie passa sur la figure d’Héléna. »

    Une jolie lecture, qui est passée un peu vite peut-être...

    Othon l’archer – Alexandre Dumas

    156 pages – 5,80 € - Editions de l’Aube.

    Lu pour mon plaisir, et dans le cadre des deux challenges suivants : J’aime Alexandre Dumas (chez Ankya) 

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    et Monte-Christo Challenge (chez Chiffonnette). 

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    Après la lecture, un film, une adaptation de Shakespeare par Kenneth Branagh, le mec qui faisait de chouettes films avant de réaliser Thor pour payer ses impôts (on est peu de choses, soyons indulgents).

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    Peines d’amour perdues est une des premières comédies de William Shakespeare. Le roi de Navarre, Ferdinand décide avec ses amis Longueville, Biron et Dumaine de se consacrer tout entier à la philosophie pour quelques années et d’oublier les frivolités de ce bas-monde. C’est compter sans la Princesse de France et ses trois dames de compagnie, Rosaline, Maria et Catherine.

    Kenneth Branagh réalise en 2000 une merveilleuse comédie musicale. Les acteurs virevoltent sur les notes de Cole Porter, George Gershwin ou Irving Berlin. Il a transposé l’histoire dans l’entre deux-guerres, et ça peut paraître curieux d’entendre les vers et le rythme du 16ième siècle dans un tel décor, mais on s’y fait et on entre dans la danse avec les acteurs, tous très bons ! J’ai été enchanté, comme avec tout les films de Kenneth Branagh (Thor, on a dit c’est pour les impôts, ça compte pas)

    J’ai été aussi très contente de retrouver Alicia Silverstone, une grande habituée des clips d’Aerosmith, et l’héroïne de Clueless….

    Bref, une adaptation osée, enlevée, gaie et propre à dépoussiérer le grand Will.  Je chantonne encore "heaven, I’m in heaven, and my heart beats so that I can hardly speak, And I seem to find the happiness I seek, When we're out together dancing, Cheek To Cheek…"

    Une petite merveille visionnée dans le cadre du challenge Shakespeare de Maggie et Claudialucia.

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  • 1, 2, 3, je compte sur mes doigts combien tu m'aimes

     

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    Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais: «Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu’il préfère? Est-ce qu’il collectionne les papillons?» Elles vous demandent: «Quel âge a-t-il? Combien a-t-il de frères? Combien pèse-t-il? Combien gagne son père?» Alors seulement elles croient le connaître.

    (Antoine de Saint-Exupéry - Le petit prince) Citation du jeudi pour Chifonnette.

     

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    Cette citation m’a été inspirée par plusieurs choses. Des réflexions lues ici ou là, tout à fait légitimes par ailleurs. Des réflexions autour des classements de blogs, des « j’aime » sur Hellocoton, de la visibilité en une, des commentaires etc.…

    Je me mets tout de suite dans le lot, concernant cette réflexion. Je sais que le soir, quand je regarde qui a « aimé » mon billet du jour sur Hellocoton, je me dis parfois zut, il y en a qui ne font jamais l’effort pour la pareille… En même temps, est-ce que c’est censé être du donnant donnant ? Non, bien sûr… Et j’ai aussitôt honte de cette pensée, d’autant que je prône le « j’aime » s’il y a vraiment eu lecture, c’est logique non ?

    Et puis après, je me souviens d’un temps pas si lointain, où les blogs se linkaient entre eux pour des raisons précises : un coup de cœur, le hasard d’une découverte de clic en clic, l’envie de faire découvrir quelqu’un qu’on aime bien… C’est encore la façon la plus belle de se linker les uns les autres non ? Je n’ai rien contre les rendez-vous, au contraire je suis une des rares à avoir ouvert sa gueule plusieurs fois pour « défendre » les blogs qui pratiquent ces rendez-vous, quand certains se sont offusqué de cette pratique. Je les fais quelquefois même. Et ce que j’ai dit à l’époque, je le pense toujours : un blog c’est d’abord un espace personnel, soumis aux envies et à la volonté de son rédacteur. Si on n’aime pas, on passe son chemin. La question qui me fait écrire aujourd’hui est tout autre. Est-ce qu’on n’est pas trop dans une sorte de course consanguine ? Je veux dire, on se regarde les unes les autres, n’y a-t-il pas parfois comme une sensation de tourner en rond ? Qu’il n’y ait pas de malentendu, j’adore vous lire, et quand ça ne me plait pas je m’abstiens, tout simplement, mais parfois j’ai la sensation d’étouffer, d’avoir besoin de plus « d’extérieur ». J’avoue que quand j’ai vu, les quelques fois où j’étais en une de Hellocoton par exemple, que ça l’était avec une grosse majorité de « j’aime » de visiteurs non blogueurs, et bien cela me fait encore plus plaisir !

    Je ne sais pas si je suis très claire, je crois que non. J’oscille entre l’envie d’être plus précise et la crainte de froisser en étant maladroite. Et puis je ne sais pas si je peux être plus claire de toute façon. Donc je vais m’arrêter là ! EDIT de dernière minute : je savais bien que moi et la clarté.. Bref je ne veux pas dénigrer des classements ou exiger que cux-ci soient basés sur la qualité, non, non. je voudrais juste qu'on se pose, moi la première, la question de ce qui est le plus important, de ce qui nous motive et nous fais plaisir, et de l'ouverture au plus grand monde, et à soi-même,  sans crainte de perdre quleque chiffre que ce soit !

     

     

  • Résultats de concours, littérature et autres futilités

    Aujourd’hui, des résultats ! Un que certains attendaient, et un autre que je ne croyais plus avoir le temps d’aborder.

    D’abord, le concours OneMany. J’ai listé de 1 à 23 les participants, dans l’ordre d’arrivé du commentaire, puis j’ai randomizé tout ça.  Stop aux mots, place aux images :

     

     

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    Bravo donc au n° 16, Euréka, j’attends ton mail mademoiselle !

     

    Pour Daphné du Maurier, point de hasard, mais au contraire la lecture par moi de tous les billets qui ont été consacré à ce challenge. Après lecture et relecture, j’ai  décidé de désigner Alicia, qui par la diversité, le nombre et la qualité de ses billets, m’a conquise. Alicia, j’attends ton mail également avec tes coordonées, où t'envoyer une petite surprise littéraro-britannico-gourmando-chouette :)

    J’aimerais reprendre  ce challenge cette année, si certains sont intéressés ? Les règles sont simples : lire au moins un ouvrage de cet auteur, d’ici à mai 2012. Je vais programmer un billet spécifique d’ici le week-end, avec de plus amples explications.

    Pour finir, je serais absente de  l’internet mondial jusqu’à dimanche (petite pause bien méritée^^) D’ici là, j’ai programmé quelques billets, si ça vous dit de passer. Je vous dis à lundi !

    Sur ce billet harassant à écrire, je vous laisse !

  • Clair de l'âme

     

    romain gary,lady l,roman,babelio

     

    Cher Romain,

    Permets-moi de t’appeler Romain, depuis le temps que l’on se fréquente, toi et moi, l’intimité qui s’est creusée entre nous autorise cette liberté.

    Romain, quand je t’ai connu, tu me disais t’appeler Émile, et la jeune collégienne que j’étais est tombée sous le charme de ta plume. Longtemps, j’ai regardé les squelettes de parapluies abandonnés sous l’orage, en pensant à Momo et à Madame Rosa.  Tu avais déjà tracé un sillon dans mon cœur, Romain, un sillon que je suivais à pas mesurés, tout doucement. Plus que tout je voulais faire durer la promenade sur ce chemin. Tu es mort avant que je n’atteigne l’âge de raison, c’est peut-être ce qui fait de moi la lectrice la plus déraisonnable qui soit. Savoir qu’un auteur que l’on aime n’écrira plus que ce qui existe déjà, rend plus précieux chacun de ses ouvrages.

    A chaque fois que j’ouvrais un de tes écrits, dès la page de garde j’étais partagée entre deux sentiments : la joie de te lire à nouveau, de te découvrir, et une certaine tristesse à penser que c’était un livre de plus qui m’amenait au bout du chemin. Ce chemin à l’issue duquel il n’y aurait plus de »nouveaux » livre de toi à lire… Mais il reste la joie aujourd’hui, des années après notre première rencontre, la joie de te redécouvrir, de te relire autrement. La lecture de mes 10 ans, de mes 15 ans, ou de mes 20 ans, m’a fait comprendre que chaque relecture offre au regard un nouveau récit. Et aujourd’hui, où l’adulte que je suis admire l’homme total que tu as été, je sais que le chemin ne se termine jamais vraiment. Tu as raison, tu es incapable de vieillir. Le Pacte que tu as passé avec le Ciel s’est étendu à toute ton œuvre.

    Alors te relire reste encore ce que je préfère au monde. Je fais le bilan des choses que j’aime, et au détour d’un souvenir, je me rappelle d’une vieille anglaise au ton malicieux. Je me rappelle de Lady L.

    J’ai repris la semaine dernière mon exemplaire. Le même exemplaire que j’ai ouvert pour la première fois dans ma chambre au pensionnat, avec pour toute lumière, une lampe de chevet tamisée, pour ne pas attirer les foudres de la responsable de l’étage. Je me revois déchiffrer avec émerveillement les premières pages de cette histoire. J’ai suivi Annette dans ce Paris d’un autre temps, jusqu’à sa glorieuse vie, derrière ce masque de Lady L. On en revient toujours là avec toi : les déguisements que la vie nous oblige à porter. D’autres noms, d’autres discours, d’autres agissements...  Et derrière Annette, comme derrière toi peut-être, il reste ce cynisme amer.

    Mais j’ai adoré à 16 ans, et aujourd’hui, cette histoire fabuleuse de la construction d’un monde nouveau, à travers les yeux brillants d’une sorte de folie d’Armand Denis. J’ai aimé retrouver la belle histoire d’amour et de combats qui liera Armand et Annette. Voir leurs ambitions respectives se frotter à la complexité de l’Histoire avec un grand H, même fictive, c’est réjouissant ! Les amours d’un jeune anarchiste poète, poseur de bombes un peu raté, et d’une jeune pauvresse qui arrivera aux plus grands sommets, c’est le tour de force littéraire que tu  nous offres.

    J’aime écouter cette vieille dame qui confie à un jeune admirateur les méandres de sa vie, ses amours, ses indignités, la beauté et la laideur d’une vie riche et tumultueuse.

    L’humour, la drôlerie, le cynisme, la tendresse, et les grandes espérances de pauvres êtres humains ballotés par la folie de l’Histoire, Lady L. garde pour moi la même force qu’à la première lecture.

    Cher Romain, merci pour Annette, Armand et les autres. Je te quitte pour ce jour, en te rappelant ces vers que tu prêtes à la taquinerie enthousiaste d’Armand Denis :

    Ode à l’humanité,

    Ah fallait-il que je vous visse,

    Fallait-il que vous me plussiez

    Qu’ingénument je vous le disse,

    Que fièrement vous vous tussiez

     

    Fallait-il que je vous aimasse,

    Que vous me désespérassiez

    Et que je vous idolâtrasse

    Pour que vous m’assassinassiez.

     

    romain gary,lady l,roman,babelio

     

    Lady L - par Romain Gary

    Critique épistolaire pour Babelio.