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Histoires d' Oh - Page 2

  • Le premier soupir de l'amour est le dernier de la sagesse...


    ...Ce n'est pas moi qui le dit, mais Antoine Bret, click click si tu veux en savoir plus sur lui.

     

     

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    Quant à moi je me contente de penser, avec le temps, qu'on aime les gens non pour ce qu'ils sont mais pour des raisons qui ne tiennent qu'à nous.

    Du haut de mon grand âge (penses-tu, j'ai vu Jospin arriver à un second tour de Présidentielle, je te le rappelle), j'ai eu pas mal d'occasion de réfléchir au sujet. Alors autant je peux scorer 100% en luxure sans problème (c'est une question de talents techniques mon agneau), autant en amour j'ai l'impression de plafonner en dessous de la moyenne.

    Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé : un mariage et demi, des tas de fiancés qui ont tenu sur de longues distances, j'ai même eu un enfant avec un légitime époux approuvé fiscalement.

    L'amour est au centre de la vie, simplement parce qu'on côtoie les gens et que tant qu'à faire, essayons de les apprécier, m'enfin pas tous, il y en a des moches quand même. Non, je plaisante, j'aime aussi les moches. Je mets sous le vocable amour cette espèce de coup de cœur qui te pousse vers une personne, homme ou femme, qui te fait apprécier son être entier, son caractère, ses pensées, ses bêtises comme ses plus belles fulgurances. L'amour, l'amitié c'est pareil au début. Et ce début est génial, merveilleux. Regarder cette personne et ne voir en elle que l'appréciable, le beau, et même le laid on lui pardonne, après tout qui peut se targuer de perfection ?

    On apprécie ce qui chante à notre âme et à notre cœur : l'amour nait d'abord de la validation d'une rencontre par nos critères intérieurs. On aime une personne par ces raisons qui ne tiennent qu'à nous. C'est une alchimie secrète, un mystère qui permet la réalisation du grand œuvre. Tu connais les étapes du Grand œuvre qui permettent la réalisation de la Pierre Philosophale : l'œuvre au noir, l'œuvre au blanc, l'œuvre au jaune et l'œuvre au rouge. Si j'osais, je rajouterais ce romantique et niaiseux œuvre au rose : la savante transformation qui s'opère en nous pour aboutir à l'Amour.

    J'ai commencé par te parler d'amour et d'amitié (comme C'line Dion, hein Manu ^^) parce que pour moi c'est la même chose : il y a les gens qu'on aime, et il y a les autres (n'est-ce pas NJC ? !)

    L'Amour dans le couple peut durer longtemps comme ça, si l'on laisse simplement s'opérer et accepter l'alchimie naturelle : ainsi on aime l'autre pour ce qu'il correspond à notre propre formule magique. Mais ça n'est jamais si simple. Pourquoi se met-on toujours, souvent, parfois, en situation d'interpréter ce qu'est réellement l'autre au risque de la déception. Plus généralement on apprécie une globalité en espérant que les détails inadéquats resteront des détails surmontables, voire transformables. Parfois même, fous que nous sommes, on aime ce que l'on déteste car c'est un sentiment plus puissant qui nous gouverne.

    Alors c'est quoi ce truc ? Oui je dis truc parce que je ne comprends vraiment pas ce dont il s'agit. Je ne parle que pour ma propre expérience bien sûr, et peut-être manqué-je de sensibilité ou de compréhension ? La constatation que je fais est simple : je sais ce qu'est l'amour-amitié qui me fait aimer les gens sans sous catégories autre que celles énoncées précédemment : ceux que j'aime et les autres. Je sais aussi ce qu'est l'appréciation du plaisir sexuel. Ce sont là 2 choses bien distinctes. Tant que j'opère cette distinction tout va bien. Cela souffre même d'aller jusqu'à coucher essentiellement avec des personnes que j'admire, apprécie, trouve intelligent, touchant, sensible etc. etc....

    Et puis un moment, fatalitas, viens se nicher dans le cœur ce truc bizarre, qui vient le plisser, le pincer, l'alourdir et l'alléger tout autant. Et ce garçon qu'on trouvait drôle, intelligent, spirituel, tendre, caustique et amusant, désirable et mystérieux, devient soudain essentiel et indispensable au repos de notre cœur. C'est ce truc que je ne comprends pas, que je ne sais pas contrôler. On aborde là les rivages de la possession, de l'exclusivité et de l'inquiétude aussi. Qu'est ce qui fait que l'alchimie trouve à franchir une étape supplémentaire, moins confortable que la situation précédente ? Disons que tant que tout va bien, tout va bien. Mais comme nous avons affaire à 2 personnes distinctes, nous aurons aussi 2 effets distincts de cette alchimie au fil du temps. Il y en a toujours qui est plus « transformé » que l'autre, un qui aime plus, un qui s'inquiète plus.

    Il parait que non, en fait, que tout est une question de rationalisation et de décision personnelle. Faire comme dit Saint-Exupéry et comprendre qu'aimer c'est juste regarder ensemble dans la même direction. Le reste n'est pas l'amour alors ? Et puis même si on ne se pose pas ces questions oiseuses pendant des années et des années, pourquoi un jour peut survenir la fin d'une alchimie ? La transmutation est donc permanente et puis un jour les 2 formules ne se conviennent plus ? Quel est le secret de l'Amour : passer sa vie à rationaliser des sentiments ?

    Je ne sais pas. Par contre j'ai une certitude : sans aimer le drame, la vie ne serait rien sans les soubresauts du cœur. La passion, l'inquiétude, l'envie irrépressible, le besoin vital de l'autre, ces petits papillons à la con qui viennent vous manger le ventre, c'est une drogue, la plus addictive qui soit. C'est comme vouloir se brûler soi-même à ce brasier, de manière consentie et envieuse. Quitte à entendre un jour les mots définitifs du désamour, du détachement et de la rancœur.

    Bon, tout ça j'en sais rien, alors j'arrête de me prendre la tête et la tienne avec.


    Sinon, je voulais quand même remercier les dieux du net de m'avoir permis des rencontres humaines exceptionnelles et je pèse mes mots (tu me connais, moi et la litote, on ne fait pas bon ménage ).

    Bref, je le dis souvent, mais je croise ici ou là des personnalités formidable de sensibilité, d'intelligence et de gentillesse. Je leur dit en général mon affection, et mon attachement. Je ne le répéterai pas aujourd'hui, mais c'est toujours sincère.

    Aujourd'hui je me contenterai de remercier le hasard de m'avoir fait connaître cette nana incroyable, qui sait pourquoi et combien je l'aime, même si cette garce me fait augmenter ma consommation de chupa chups !

    Ouii je sais, je vire gentille et nunuche, mais tant pis !

    Je t'embrasse bitchette chéri de moi !

     

    I love it all night long !!!


    Bon maintenant qu'on en a fini avec la minute Candy au pays des Bisounours, passons aux promesses fallacieuses :


    - Je vais essayer de faire des notes plus courtes, je sais que ça peut être chiant à lire des pavés de 15 kilomètres !

    - Je dois faire le ménage : ma NJC vient bientôt !!!!!!!!!!!!!!!

    - Dois-je te rappeler à ton devoir électoral ? Si tu as aimé cette histoire érotico-patissière, tu peux le dire ici chez Manu !

    Sinon je te bannis. Sans déc'. certaines savent comme je suis rancunière :)

    On va s'arrêter là, parce que je ne pourrais pas tenir plus !

     

    EDIT: aujourd'hui vous pouvez aussi me retrouver chez Angélita pour l'interview parfumée, qui fut un plaisir à faire ! Merci Angélita !

     

  • Enduite de honte

     

    Spécial dédicace à l'énoooooooooooooorme concours de Manu :)

     

     

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    Intérieur jour - un studio d'étudiant.


    Raphaël me regarde bizarrement depuis près d'une heure. Je sens qu'il a un truc qui le travaille, mais il ne dit rien.


    - Raphaël je vais faire les courses pour l'anniv' de Charlotte, tu veux un truc ?

    - Des courses, de bouffe tu veux dire ?

    - Bah oui, et puis à boire aussi, les cadeaux, c'est déjà fait. On prévoit quoi alors ?

    - Quoi ? Quoi ?

    - A manger !! Tu suis ??? On mange quoi alors ?????

    - Heuuuu pourquoi tu demandes ça ?

    - Et toi, Raphaël pourquoi tu rougis ? T'es malade, t'es fatigué, ça va pas ?

    - Si si ça va ma puce. Ecoute j'ai pas cours je t'accompagne, tu vas où ?

    - Bah écoute, le Monop' rue du Calvaire, non ?

    - Hummm non ma petite chatte on va aller chez Carrouf', y a plus de choix, et j'ai des bricoles à voir. Je t'emmène en voiture.


    [Oui à l'époque Océane était un boulet qui n'avait déjà pas le permis, mais tellement d'autres qualités à offrir]


    Mon sourcil se fronce : ma petite chatte par-ci, ma puce par là, me conduire faire les courses ! WTF !!!! Il va me demander un truc, c'est pas possible.

    Je prends ma plus belle voix, mon ton le plus dégagé et j'attaque en douceur :

    - Lapin, t'as fini de préparer le cours que tu donnes jeudi ?? T'es sûr que t'as  du temps à perdre à faire les courses ? Je peux y aller seule tu sais.

    - Ouaiiis t'inquiètes, c'est fait, c'est fait. Bon on y va là ?


    Je sors, un peu étonnée, mais après tout, pourquoi toujours vouloir voir ce qu'il n'y a pas.

    Bref, on monte dans la voiture, et là le cher Raphaël se lance dans un monologue assez décousu, sur nous deux, notre petit couple, notre évolution qui lui fait super plaisir.

    - Humm Raph chouchou, ça fait 2 mois qu'on se connaît et certes c'est un record, mais heu si aller faire les courses ensemble c'est ce que t'appelles une évolution vers le couple, je vais y aller en tram, ça me fera moins flipper. Et puis nous on va éviter d'évoluer vers le Carrouf', hein, dis chouchou ?

    Raphael prend un air contrarié :

    - Noon mais attends tu comprends pas, mais je suis content qu'on fasse des trucs ensemble, je veux dire à part baiser et aller en cours ensemble.

    [Raphaël était dans mon cours de Droit Civil, et il m'avait abordé l'air très content de lui en me disant « ouais toi je t'ai vu à l' AG de L'UNEF-ID »  Et donc ??? «  Tu veux venir regarder le débat Chirac Jospin chez moi ce soir ? Ça va être passionnant » On est en 1995 et Lionel Jospin est qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle, un truc qu'on ne reverra jamais mes agneaux... Et moi un homme qui me regarde en parlant politique et dont les yeux clignotent du mot SEXE, je dis banco. Le soir même, je regardais bien le fameux débat de l'entre-deux-tours, tête en bas sur le canapé de Raphael, effectivement, c'était passionnant]


    Le reste du trajet se déroule au son de la radio. Et je sens un truc pas net dans l'air. Etrange il est le Raphaël.

    On arrive en enfer, enfin au supermarché et je soupire de fatigue, par anticipation, tandis que Raphael semble lui soupirer d'aise !! De plus en plus étrange !

    Il me suit docilement de rayon en rayon, je fais au plus vite, je n'aime pas la foule étouffante des grandes surfaces. Soudain, il s'arrête, me prend les mains et demande : «  on prend de la chantilly ma puce ? »  Heu oui, si tu veux. Son ton solennel pour demander de la chantilly commence à me faire douter de sa santé mentale. Je réfléchis déjà à une stratégie de rupture...

    Mais lui continue de me serrer les mains entre les siennes : « non, mais c'est pour nous en fait ».  Oui, oui pour nous, j'acquiesce, hein, on ne va pas le contrarier avant qu'il m'ait déposé avec les courses quand même. Et lui continue, en mode repeat :

    - Pour nous, pour toi et moi.Ce soir.

    Je crois que je devais avoir l'air un peu interloquée, penses-tu, une discussion passionnante au détour du rayon légume sur le fait de prendre de la chantilly.... L'air agacé il a fini par quasiment me hurler dessus : oui enfin merde pour la lécher sur toi quoi !!!!!!

    Blanc, vide intersidéral. Une mamie, une vendeuse du magasin, s'arrêtent net et nous regardent. J'ai l'impression qu'elles sont en train de me visualiser en situation.

    Pour tout dire, j'ai l'impression d'être enduite de honte avant même d'avoir été enduite de chantilly !

    Rouge et un peu gênée, j'éclate quand même de rire et l'entraine par le bras.

    -Non mais ça va pas la tête de crier des trucs pareils ici !! Tout ce cirque pour m'accompagner, ton petit monologue sur le couple, pour ça ??

    - Oui, enfin tu comprends pas vite !

    - et toi tu sais pas parler clairement. Bon on la prend cette chantilly ?

    Le Raphael retrouve le sourire et on se dirige bras dessus bras dessous au rayon crèmerie. Il prend un flacon de chantilly premier prix. Je me fige, le regard mauvais.

    - Un souci, ma puce, me demande-t-il ?

    - Tu prends la moins chère ?

    - Heuu oui, enfin vu ce qu'on va en faire...

    - La manger, banane, sur moi ou sur toi, on va la manger banane ! Merde ça vaut quand même Elle&Vire ou Président quoi, zut à la fin ! J'avale pas n'importe quoi moi !!

    Je vois bien son regard agacé et je sens qu'il prend sur lui : « m'enfin ma puce, la chantilly c'est de la chantilly quoi »

    -Ta puce elle se fera pas bouffer quoi que ce soit avec de la chantilly bas de gamme pleine d'acides gras hydrogénés et de polyphosphates

    -Ma chérie le polyphosphate c'est pour le jambon

    -Ah mais ça va je sais c'est un exemple ! Et puis les acides gras hydrogénés tu peux pas les nier ceux là

    -Oui mais là c'est pas du jambon, c'est de la chantilly, alors l'exemple..

    Je l'interromps :

    - Tu veux faire ce truc ce soir : alors tu prends la bonne chantilly, et on reparlera étiquetage alimentaire une autre fois.

    -Ok, ok. Et du Nutella aussi.

    -Hein !! Mais ça va coller ce truc !! Et pourquoi pas du miel aussi !

    -Ah non, ça m'écœure le miel. Nooooon mais je plaisante. Bon on le prend ce Nutella ?

     

    Raphaël avait retrouvé un certain entrain, et moi je me sentais dans la peau d'une.... crêpe !! Oui une crêpe, prête à être tartinée et bouffée par un mec affamé.

    Bon, va falloir retrouver moi aussi un peu d'entrain et visualiser tout ça d'un œil un peu plus coquin, et moins alimentaire.

     

    Plus tard, de retour à l'appart', je prends de bonnes résolutions : Barry White en fond sonore ça aide.

    Raphael chantonne déjà sous la douche, je le rejoins. L'eau chaude et sa bonne humeur communicative me redonne le sourire. Je regrette déjà de l'avoir taquiné avec cette histoire de chantilly bas de gamme.

    Nous sortons de la douche main dans la main. Barry White continue de réchauffer l'atmosphère. Je me sens fébrile. Je n'aime pas l'idée de planifier quoi que ce soit en matière de cul, la spontanéité c'est la promesse de se lâcher, d'être libre. Le côté rendez-vous ça me donne un peu l'idée qu'il y  a une attente et que la déception n'est pas impossible.

    Raphaël commence à me raconter des bêtises sur la journée qui l'attend le lendemain, tout en se rapprochant. Ses mots sont ceux d'une conversation toute anodine, voire chiante, mais ses mains, puis bientôt ses lèvres se promènent sur moi. Il est toujours aussi bavard, me parle de la prochaine session d'examen pour ses élèves (il donne des cours de préparation au bac), tout en m'affolant la tête et le corps.

    Puis je me dis que je n'aperçois pas la fameuse chantilly : l'aura-t-il oublié ? Si je pose la question, cela va interrompre cette délicieuse torture, en même temps je retrouve l'envie de donner un tour sucré à notre relation. Dilemme. Je me lance :

    -Chou, la chantilly ?

    -humm quoi tu veux un chou à la chantilly là ? C'est pas le moment...

    -Mais non, la chantilly, enfin, tu sais bien, tu veux plus ?

    - Ah ah c'est toi qui réclame coquine donneuse de leçon !!!

    -Quoi donneuse de leçon, j'ai jamais dit non, simplement tu me mets pas n'importe quoi sur le corps !!! Bon tu vas la chercher cette chantilly ??

    -Non.

    -Quoi non ?

    - Non, j'ai pas envie là, ça se commande pas, peut-être plus tard, et puis j'aime t'énerver, j'adore te faire criser pour des conneries, ça te rend plus excitante encore. Tu vas redevenir une petite chose toute gentille après.

    -Compte là-dessus et touche-toi, si j'ai pas ma chantilly !

    -Noon tu l'auras pas et d'abord on a le temps non, et puis t'aime pas les trucs prévisibles, alors arrête de chouiner et viens, écoute Barry, il est de bon conseil. Can't get enough of your love Baby.  Tu veux que je chante, fais gaffe, je peux aller au bout de ma menace !


    Raphaël est casse-pied et drôle, c'est ce que j'aime chez lui. Il a un don pour me faire sortir de mes gonds, j'adore. Il ne cède que rarement, il me tient tête, et je lui tiens tête.

    Et de toute façon, ça se règle toujours au lit, avec égalité au score.


    Il a raison, je suis la reine des emmerdeuses, mais je m'adouci aussi très vite.


    La perspective de l'entendre me raconter sa journée, ou sa dernière idée de plan pour son mémoire, pendant que ses mains racontent une autre histoire, voilà de quoi se radoucir, non ?

    Il retourne à sa tâche avec ardeur, je suis partie pour redevenir sa petite chose gentille, il a raison.

    En même temps qu'il aborde le bas de mon dos, il m'explique en quoi l'UNEF-ID a tort d'envisager la réunification avec l'UNEF. Je suis au bord du gouffre, il le sait, il continue doucement d'explorer mes limites.

    Revenu sur mon ventre, il doit être inspiré par mon nombril, puisqu'il se met à m'expliquer pourquoi le nombrilisme des Eléphants du PS finira par nous perdre très vite.

    Puis il relève la tête, plonge le bras sous le lit, en ressort la fameuse chantilly qu'il me montre d'un air ravi et moqueur !

    Il me dit « prépare toi à demander grâce, j'ai faim, très faim »


    J'éclate de rire, et là....


    Rideau !

     

  • La voix est ce qui ressemble le plus à l'âme

     

    Qui lit encore Roger Mondoloni ? Pourtant sa réflexion mérite qu'on s'y attarde un peu plus.

     

     

     

    Tout entière

     

    Le Démon, dans ma chambre haute,
    Ce matin est venu me voir,
    Et, tâchant à me prendre en faute,
    Me dit : " Je voudrais bien savoir,

    Parmi toutes les belles choses
    Dont est fait son enchantement,
    Parmi les objets noirs ou roses
    Qui composent son corps charmant,

    Quel est le plus doux. " - Ô mon âme !
    Tu répondis à l'Abhorré :
    " Puisqu'en Elle tout est dictame,
    Rien ne peut être préféré.

    Lorsque tout me ravit, j'ignore
    Si quelque chose me séduit.
    Elle éblouit comme l'Aurore
    Et console comme la Nuit ;

    Et l'harmonie est trop exquise,
    Qui gouverne tout son beau corps,
    Pour que l'impuissante analyse
    En note les nombreux accords.

    Ô métamorphose mystique
    De tous mes sens fondus en un !
    Son haleine fait la musique,
    Comme sa voix fait le parfum ! "

    J'aime ces vers de Baudelaire, tout l'amour est résumé. Un enchantement, un parfum, un souffle, une voix.

     

     

     

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    En écoutant Kent reprendre cette chanson interprétée au départ par Enzo Enzo, je me suis arrêté sur sa voix à lui. Elle est très belle. Mais plus que ça,elle me touche. C'est exactement la voix que je voudrais entendre tout les jours s'enquérir de mes nouvelles, me demander le sel, ou bien l'endroit où se trouve le bouquin entamé la veille.

    C'est une voix gentille, confiante, rassurante. La voix de quelqu'un de bien.

    Est-ce que je suis influencée par le titre ? Je ne pense pas.

    La vie c'est ressentir, intercepter des messages et les interpréter avec les moyens dont on dispose. La communication et la vie ne sont que la même chose. Avoir une bonne interaction, entendre correctement les autres, au sens où ou les appréhende, c'est simplement vivre heureux. La voix est chargée d'émotions, de vécu, tous les signaux du comportement, des sentiments intérieurs s'y retrouvent. La voix ne peut trahir il parait. Je n'en sais rien, je l'espère.

    Disons que je crois ce que j'entends. Pas les paroles, mais l'intonation, la modulation de la voix. J'ai parfois des côtés encore très naïfs. Ainsi j'ai tendance à penser que la gentillesse ne peut continuellement être feinte, et surtout, il s'agit de la découvrir non pas à la surface des notes vocales, mais enfouies derrières des hésitations, des murmures, des soupirs.

    Connaît-on jamais quelqu'un vraiment ? Non, mais on passe sa vie à le deviner, à l'interpréter. Il y a les mots que l'on entend, ce que dit la voix, et finalement seul compte ce qu'entend le cœur.

     

    Que met-on derrière le vocable de l'amour ? Une attirance physique et intellectuelle, portée par le charme de la voix : cette mélodie qui chante à nos oreilles l'histoire merveilleuse  de l'emportement des cœurs.


    Ecoute la voix qui te parle à l'oreille le soir, entend-là et fais lui confiance. L'endroit où elle veut te mener est certes nouveau, et cela peut te paraître un risque, mais pourquoi vivre alors ?

    Ecoute la profondeur de ses intonations, la chaleur de ses mots. Quelle promesse entends-tu ? Celle du bonheur calme et de la passion réunis ensemble, enfin.

    La voix ne peut mentir, cette voix qui te parle et s'est offerte complètement à toi, plus que ne le ferait un corps à la première rencontre.


    A quoi sert de vivre si vivre c'est étouffer ses promesses ?


  • L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir

     

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    Comme quoi il faut parfois relire Les Caractères de La Bruyère, à qui je vole la phrase titre, la profondeur de son oeuvre n'est jamais en reste.

     


    podcast

    Peut-être l'envie d'y croire prend-t-elle le pas sur la réalité ? Qu'est-ce que la réalité ?

     


    podcast

    Etre une sorcière, tout mettre dans la petite boîte, et l'incendier. Le feu nettoie et réchauffe les coeurs les plus glacés. Mais rien n'est réel, il n'y a rien à brûler. C'est d'une autre dimension. Tout reste brillant et m'éclaire comme des millions de petites lumières assassines. Il faudrait trouver le bouton et éteindre. Non, le bouton est là: il faudrait trouver le courage d'appuyer dessus. Définitivement.

     

     

    Vademecum à la nuit qui tombe:


    Je ne dirai pas les raisons que tu as de m'aimer. Car tu n'en as point. La raison d'aimer, c'est l'amour. Antoine de Saint-Exupéry (un bienheureux naïf )

     

    Qui me prend pour un cinglé n'a pas vraiment aimé. Les fous sont ceux qui oublient de l'être par amour.
    Alexandre Jardin ( optimiste trompeur d'adolescente )

     

    Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour.
    André Gide ( idiot du village )

     

    Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
    Pierre Reverdy (un réaliste)

     

    Mes amours? Je me suis éprise. Je me suis méprise. Je me suis reprise.
    Cécile Sorel ( Girl Powaaaa )

     

    Etre amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible.
    Jorge Luis
    Borges ( Lucide )

     

     

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    Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
    Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
    Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
    Sa vie est un étrange et douloureux divorce
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de se lever matin
    Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
    Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
    Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
    Répétant après moi les mots que j'ai tressés
    Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
    Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
    Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
    Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
    Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
    Il n'y a pas d'amour heureux

    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
    Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
    Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
    Il n'y a pas d'amour heureux
    Mais c'est notre amour à tous les deux

     

    Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)

     

     

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    Et puis j'ai mal au crâne en ce moment.


     


  • Bilitis

     

     


    Hello chaton : rapproche ta frimousse et lèche ta patte, aujourd'hui tu vas ronronner. Oui, tout les deux on va parler cul, sexe, love etc....

     

    Bon, je casse quand même l'ambiance de suite, je vais en fait essayer d'être sérieuse, voire chiante. Pas de toy boy dénudé ou de nymphettes en petite tenues... Enfin, je crois, mais s'il s'en glisse certain, je décline toute responsabilité !

     

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    Alors les bienheureux votants de l'éphémère sondage ont donc placé en tête de gondole le thème hétérosexualité, homosexualité et bisexualité. Parce que bon, tout de suite il leur faut du cul à ces obsédés, les délicates amours de vacances ou les romantiques premières fois, ce n'est pas in the mood. Je fais avec, en même temps j'avais qu'à pas proposer aussi.


    Alors le sujet tel que je l'entends, je ne le traiterai pas du tout d'un point de vue socio ou psycho ou scientifique, je n'ai aucune compétence pour ça (on se demande à quoi je sers même des fois ???) Bref la question que je me pose  est la suivante : ces termes là ont-ils vraiment un sens permanent pour chaque personne ? Se pose- t-on vraiment la question de son orientation sexuelle ? Oui, c'est un peu vague chaton, mais si tu veux bien, t'attends la suite.

    C'est délicat d'aborder ce genre de sujet sans parler de soi. C'est par essence un thème empirique.

    Bon, on va un peu parler de moi alors. Je ne me suis jamais posé la question de mon orientation sexuelle de manière claire. Je veux dire que j'ai toujours agit selon le moment, en écoutant avant tout mon cœur, comme dirait la grande philosophe de l'amour Brooke Logan (qui ne veut pas se remarier avec Ridge en ce moment !!!! Scoop !!!!!)


    Alors mon lapin d'Hasdrubal ne va pas mésinterpréter mes propos, et ne tire surtout pas de conclusions hâtives : contente toi de prendre mes propos pour ce qu'ils sont, le simple récit de quelques expériences.

    Encore un scoop digne de zone interdite : la plupart du temps la première relation sexuelle a lieu au lycée. Oui j'aurais pu faire journaliste sur TF1 ou M6 dans une autre vie.

    Il se trouve que j'ai eu l'insigne joie de faire TOUTE MA PUTAIN DE SCOLARITE dans un chaste institut de jeunes filles, style Couvent des Oiseaux.

    De 5 à 17 ans, je n'ai eu que des filles comme camarade de classe et de chambre. Les seuls hommes qu'on voyait, c'était les vieux barbons prof de dessin ou de biologie, ou bien l'abbé pour le catéchisme. Du coup, j'ai longtemps crû que les mecs c'était soit des vieilles choses toutes fripés, soit des obsédés du cul comme mes cousins : oui je n'avais pas un terrain d'investigation très intéressant, du moins pas avant mes 16 ans, où j'ai découvert l' Amour avec un grand D comme déception amoureuse de se faire cocu par un petit con avec la moitié de mes copine : mais ceci fera l'objet d'un autre post mon chaton, garde tes kleenex pour essuyer tes larmes de sang qui ne manqueront pas de couler alors.

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    Indice pour la suite....

     

    Et le cul, le sexe, t'entend-je hurler. Oh ça va, je fais ce que je veux avec mes cheveux mon cul mes post, j'y viens, t'affole pas.

    Bon, pénétrons vite la zone sensible : je suis une femme à peu près certainement fortement hétérosexuelle. Certes. Mais je suis également vaguement bisexuelle, disons avec une périodicité digne du 29 février : périodique donc.

    Revenons donc à nos joyeuses années 90, et à ma révolution sexuelle à moi que j'ai eu.

     

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    Encore un indice...

     

    La promiscuité au  pensionnat et les hormones de la puberté faisait que pas mal de petites amitiés particulières se nouaient. La majorité des filles n'allait pas plus loin que la pratique de gros câlins, et vas-y que je te prends dans les bras, que je te fais de gros bisous partout  etc.... Mignon, mais chaste.

    D'autres, alcool aidant, ou shit aidant, ou rien du tout aidant, allait plus loin.

    On a toutes joué à s'entrainer à embrasser sur la bouche avec la langue, histoire de ne pas être prise au dépourvu une fois en situation avec un garçon. Bref, avec une copine, un soir, ça a un peu dérapé, et mon Dieu c'était loin d'être désagréable. Je ne sais pas trop ce qu'on avait pu se dire sur le moment, mais je me souviens qu'on se faisait grave chier un soir, on était dans ma chambre, à écouter la musique en sourdine, vu qu'on était censée dormir. Je crois bien que je sortais avec mon fameux Cyril, mais genre on se faisait des gros bisous sur la bouche en gloussant comme des débiles. Et des fois Cyril essayait de toucher mes seins, ce qui n'était pas déplaisant, mais bon, il avait le romantisme d'un dolmen, et l'imagination d'une huitre.

     

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    Et donc je récriminais auprès de Julie-Anne, pendant qu'elle me parlait de son copain avec le même genre de propos. Bref, on se demandait  quand même si on embrassait si bien que ça, et voilà qu'on essaye l'une sur l'autre. Pas mal... Et je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais voilà ça s'est terminé en petite culotte à se rouler des pelles de folie en tripotant tout ce qui était tripotable. Bref, elle était quand même plus douée que Cyril.

    On a continué à voir des garçons au dehors du lycée, tout en se rejoignant quelquefois le soir pour le même type de séance, avec comme seul motif que c'était agréable. Pour quoi se priver dès lors ?? Mais sinon, on voulait se marier avec un beau garçon et dépenser tout son argent plus tard, sois en sûre. D'ailleurs je me suis mariée une fois et demi ( oui le premier ça comptait pour du beurre, un truc à la con à base de passion, de Roméo et Juliettisme à la noix, pour finalement se rendre compte que tiens je pourrais finir mes études aussi comme il a dit papa...)

    Bref, j'aime les hommes, pour plein de raison techniques que je te laisse deviner, mais au gré de ma vie, j'ai croisé des femmes qui ont eu raison de mon hétérosexualité : je ne réfléchis pas à la question en ce sens, c'est plus une histoire de désire et d'envie qui te submerge. Par contre étrangement, je ne suis jamais tombé amoureuse d'une fille, ni eu l'idée que ce genre de relation puisse être autre chose qu'une aventure éphémère et vouée au cul, amicalement, mais au cul. J'ai honte de le dire ainsi, mais j'ai toujours considéré ces femmes comme un accessoire de ma vie intime, une dose de piment, un plus que ne peut m'apporter un homme.

    Je dois avoir une nature très hypocrite dans le fond .Même si je ne m'en cache guère.

    En fait je pense que ces questions d'orientation sexuelle ne sont pas très intéressantes : on rencontre une personnalité et soit l'on a du désir, voire de l'amour, soit non. Ce n'est pas plus simple comme ça ??

    Je suis sûre qu'on a tous en nous une forme latente de bisexualité, et que c'est plus une question d'imprégnation sociale la façon dont elle se développe ou non.


    Sans te dévoiler plus de choses encore, pendant mon mariage il m'est arrivé de « tromper » mon époux avec des femmes. Bon, il faut dire que ma meilleure amie de toujours a fini par elle se mettre en couple avec une fille adorable, et ces connasses que j'adore ne fréquentent que des lesbiennes, alors fatalement, voilà, quoi...Oui je suis encore plus faux-cul que tu ne l'imagine : je ne suscite jamais la rencontre, elle arrive presque contre mon gré. Du moins c'est ce que je me dis.

    Je suis sûre d'une chose, je ne pourrais me passer des hommes, et des femmes non plus en fait. Zut alors.  Je ne les mets pas sur le même plan, mais le fait est que les deux me plaisent.


    Je suppose que nous avons tous en nous des vagues de désir plus ou moins consciente, qui nous pousse vers l'un ou l'autre sexe, ou les 2, et que l'on choisit de suivre ou pas.

    Finalement la seule réalité reste celle du désir assouvi.

    Et puis comme pour tout le reste de ma vie, je n'aime pas choisir. Choisir c'est renoncer. Choisir c'est la mort. Comme je ne peux me décider entre deux couleurs pour la même paire de chaussures,  je ne peux me décider à renoncer à l'un  ou l'autre sexe. C'est peut-être puéril, le refus d'être mature et adulte, la peur de la fin des choses certainement.
    Mais je vis mieux depuis que j'admets cela.


    Je ne te ne demande pas ton avis, on s'en fout.... Non j'rigole, vas-y lâche toi.