Pour la suite de cet Avent littéraire, ce soir un poète très particulier, un américain, influenceur de la Beat Generation, que je ne connais pas encore très bien, mais que j’ai, du coup, le bonheur de découvrir depuis quelques mois : William Carlos Williams.
ASPHODÈLE (Livre I, extrait)
Laisse-moi le temps,
le temps.
Quand j’étais petit garçon
je conservais un livre
dans lequel, de temps
à autre,
je pressais des fleurs
jusqu’au jour où
j’eus une belle collection.
L’asphodèle,
comme un présage,
en faisait partie.
Je t’apporte,
ressuscité,
un souvenir de ces fleurs.
Elles étaient suaves
quand je les pressais
et conservaient
longtemps
de leur suavité.
C’est un parfum curieux,
un parfum moral,
qui m’amène
auprès de toi.
La couleur
disparut la première.
Je dus relever
un défi,
ta chère personne,
moi, simple mortel,
gorge de lys
à l’oiseau-mouche !
Une richesse infinie,
pensai-je,
me tendait les bras.
Un millier de thèmes
dans une fleur de pommier.
La terre, en sa prodigalité,
ne nous refusait rien.
Le monde entier
devint mon jardin ! […]
Iris
une bouffée d'iris telle que
descendus pour le
petit déjeuner
nous cherchâmes de pièce
en pièce d'où
provenait
cette odeur si troublante et
ne pûmes en trouver
tout de suite la
source lorsqu'un bleu
comme marin
éclata
nous saisissant d'entre
ces pétales
claironnants
À demain.

Pour la musique d’abord, le maitre, Dominique A, qui représente pour moi ce qu’il y a de plus beau dans la chanson française, avec le regretté Daniel Darc. Eléor est un album lumineux, emprunt de cette mélancolie qu’il sait si bien ciseler en mots.
Pour les amateurs de danse, il y a ce magnifique coffret de l’Opéra de Paris, regroupant plusieurs œuvres, dont le Parc de Angelin Preljocaj : certainement mon œuvre préférée depuis des mois. Et puis Manuel Legris <3
Le Fils de Philipp Meyer : pour moi le meilleur roman de l’année (et pour beaucoup de gens, vous me direz !). Cette saga familiale m’en a plus appris sur l’histoire des Etats-Unis, que jamais avant. La peinture de cette famille, autour du Fils, devenu patriarche, les guerres contre les indiens pour l’appropriation de leurs terres, tout est magnifiquement écrit. Impossible de ne pas aimer.
Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie est le second meilleur roman de cette année. Un auteur inconnu pour moi, un thème que je pensais ne pas aimer, et à l’arrivée une claque magistrale. J’espère en faire un billet bientôt, le livre m’a marqué d’une façon toute particulière.
La Bibliothèque des Cœurs Cabossés de Katarina Bivald : enfin un feel good book qui me plait vraiment. Suite à une chronique chez Keisha, j’ai lu, sans réelle motivation autre que la curiosité, et franchement quel plaisir. Une lecture réconfortante, mais sans la litanie de clichés à laquelle on pourrait s’attendre. Une histoire qui dégage de la tendresse et du réalisme. Un très chouette livre à offrir.
Toute la Lumière que nous ne pouvons voir : encore un excellent roman. Le cadre de la seconde guerre mondiale, deux héros très particulier, la lumière qui semble absente des cœurs et de l’époque, et au final une histoire qu’on ne peut lâcher.
Les Vieux Fourneaux : et oui tout arrive, j’ai lu, et offert aussi, ces bandes dessinées suite à une chronique de Noukette, l’an dernier, qui en disait beaucoup de bien. La personne à qui j’avais offert le premier opus avait tant aimé que j’ai fait l’effort de lire aussi. La série compte trois volumes maintenant, voilà de quoi faire un très beau cadeau.