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Oh Océane - Page 26

  • Le Carnaval des Animaux - Orchestre Colonne

    Le froid qui s’est abattu sur Paris rend toute initiative une véritable aventure quand on est un peu frileux. Bon, j’y repense cinq minutes et je me dis c’est ridicule ma petite, et en Suède, et au Canada, comment font-ils ? Le froid est un prétexte facile pour rester au chaud à lire à la maison, mais enfin on ne va pas rester coupé du monde jusqu’en avril… D’autant qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le temps se réchauffe un peu.

    Bref j’avais froid, pas envie de sortir mais quand même un peu, et voilà comment on se retrouve un dimanche matin à l’aube, vers 10h30, devant le Cirque d’hiver pour assister à un concert d’éveil, autour de Schubert et Saint-Saëns, avec Fiston.

    Et bien c’était juste génial !

    L’Orchestre Colonne, honorable institution parisienne, propose régulièrement des concerts d’éveil, en direction des jeunes, très jeunes, et de leurs parents. La séance à laquelle nous avons assisté, mettait à l’honneur Schubert et sa Symphonie Inachevée dans un premier temps. Le chef d’orchestre Laurent Petitgirard a le don pour mettre la musique à notre portée : il explique chaque mouvement du thème, la place des instruments, pourquoi et comment ils interviennent dans la partition, pour donner une chose aussi belle que la Symphonie Inachevée. C’est toujours intéressant et jamais pesant ou ennuyeux : il y a de la gaieté chez Laurent Petitgirard, un amour de la musique aussi, qui se transmet au public joyeusement.

    Après Schubert, est arrivé Camille Saint-Saëns et le Carnaval des Animaux, autrement dit LE truc qui a motivé mon fils à m’accompagner. C’est simple il connaît cette pièce musicale par cœur. C’était amusant de le voir anticiper les explications du chef d’orchestre, la présentation des animaux et des instruments qui les jouent ! De plus, il y avait une véritable complicité entre le récitant et le chef d’orchestre, puisque c’est Tristan Petitgirard qui donnait vie au Carnaval des Animaux.

    Mention spéciale aux musiciens de l’Orchestre Colonne : tous étaient dans cet esprit joyeux et fraternel, autour de la musique, pour les enfants et les parents, avec une véritable implication, qui se voit et qui fait plaisir !

    Si vous avez l’occasion de les voir en concert, n’hésitez pas. Il y a régulièrement des séances d’éveil, le programme est disponible sur le site internet de l’Orchestre Colonne.

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  • Cinquante nuances de Bob

    J’aime bien Bob l’éponge carrée. C’est sympa comme accroche de billet non ? Mais putain oui pardon pour le gros mot mais que c’est bon un dessin animé avec comme héros une éponge oui mais CARRÉE ! J’avoue avoir jeté plus d’un œil à la série quand elle passait à la télévision. Et je ne vous dis pas la passion de Fiston pour l’éponge la plus drôle de l’univers et son pote Patrick. Enfin, si je vous dis, puisque Fiston et moi-même avons eu la chance d’aller jeter nos yeux ébahis et contents sur le nouveau film de notre héros.

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    Alors on le sait tous, le bonheur, c’est simplement habiter dans un ananas sous la mer, et passer du bon temps à manger des pâtés de crabe avec ses potes. Mais c’est comme ça, la nature est vilaine parfois, et trop de bonheur attise la jalousie.

    Et Bikini Bottom va connaître le drame ! La perte de tous ses repères, l’envol du Graal : quelqu’un a volé LA recette du pâté au crabe, autant dire que l’épine dorsale de Bikini Bottom en prend un (sale) coup.

    Mais Bob, Patrick et les autres ne resteront pas les bras ballants (ce qui pour une éponge de mer, même carrée, n’est pas simple).

    Je me rappelle des rires de mon fils, de ses éclats de rire enchantés, de moi en train de me dire que je n’avais pas autant lâché prise depuis longtemps, et de la tronche de Patrick en train de dévorer des cornets de glace !

    Un bon moment, à voir nos héros animés prendre vie parmi les humains d’une plage, à la recherche du vilain voleur de recette, et se transformer en véritable super héros !

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    Et oui, nous avons eu Bob et ses potes en cinquante nuances de rire et d’émotion, un très joli moment familial, avec une histoire prétexte aux gags les plus drôles.

    Je le dis sans hésitation, allez-y, courez-y, et même moi qui ne suis pas fan de 3D, cette technologie est tout à fait la bienvenue dans ce film (en tout cas elle a fait son petit effet sur Fiston !).

    Bob et ses potes débarquent le 18 février, c’est le film idéal à caser pendant ces vacances !

    En attendant d’aller admirer les biceps de nos supers héros, vous pouvez toujours vous amuser avec ces petits jeux en ligne :

     

     

    Alors dites moi tout, est ce que vous allez chanter avec moi en cœur ♪♫♪♫ BOB L’ÉPONGE CARRÉE BOB L’ÉPONGE CARRÉE ♪♫♪♫

  • Assia, Geraldine, Anita, Sylvia et les autres

    C’est Renaud qui disait que le temps est assassin, et emporte avec lui… Qu’emporte-t-il donc ? Nos souvenirs, des morceaux de notre cœur, des bribes de « c’était bien ». Le temps emporte aussi avec lui nos regrets de ne pas avoir plus dit « regarde comme cela est joli, regarde comme cela vaut la peine d’être aimé »

    Alors je regarde la semaine passée, et je vois qu’elle a emporté avec elle André Brink, Assia Djebar, Geraldine McEwan (la seule et unique Miss Marple !), Anita Ekberg, Colleen MacCullough (qui avait tant donné, tellement plus que simplement les oiseaux qui se cachaient pour mourir…)

    La liste est ouverte, de ceux qui sont partis sans que j’aie suffisamment dit aux autres combien je les aimais. À quoi cela sert-il me direz-vous ? À rien. Si ce n’est qu’il y a bien assez de laideurs en ce monde, pour rappelez à chaque instant que les belles choses existent et qu’il faut s’en réjouir, les aimer, les partager.

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la disparition de Sylvia Plath, triste date si l’on s’y arrête comme ça, mais soyons heureux que le destin, le hasard, ou Dieu, ou qui il vous plaira, nous ai offert les mots de Sylvia Plath. Des mots qui raconte la douleur, l’interrogation, les mots étouffés d’une quête étrange et difficile, les mots d’une détresse qui ne trouvera de fin que par un dernier geste le 11 février 1963.

    Alors réjouissons-nous de ce qu’elle nous a laissé.

    Verticale je suis

    Mais je préférerais être horizontale.

    Je ne suis pas arbre avec mes racines dans le sol

    Suçant à moi minéraux et amour maternel

    Afin qu’à chaque mars je puisse être éclaboussure de feuilles

     

    Non plus ne suis la beauté d’un jardin allongé

    Arrachant des ah enthousiastes et peint de façon baroque

    Sans savoir que je perdrai mes pétales

    Par rapport à moi, un arbre est immortel

    Et si petite la tête d’une fleur, mais plus saisissante

    Et tant je voudrais la longévité de l’un et la hardiesse de l’autre.

     

    Cette nuit, dans l'infinitésimale lumière des étoiles,

    Les arbres et les fleurs ont déversé leurs odeurs froides

    Je marche parmi eux, mais aucun ne me remarque.

    Parfois je pense que lorsque je dormais

    Je devais parfaitement leur ressembler -

    Pensées parties dans le sombre.

    Cela serait si normal pour moi, de m'étendre.

    Alors le ciel et moi parlons franchement,

    Et je serai enfin utile quand je reposerai pour de bon:

    Alors les arbres pour une fois me toucheront peut-être,

    Et les fleurs auront du temps pour moi.

     

    Et puis aussi une belle surprise pour moi, puisque je découvre aujourd’hui que Sylvia Plath a écrit un recueil pour les enfants, illustré par l’indispensable Quentin Black (qui peut se figurer un roman de Roald Dahl sans le coup de crayon de Quentin Blake ?) Le site Brain Pickings en parle aujourd’hui, et le bouquin est depuis sur ma wish list.

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    Voilà, à chaque jour sa raison de se réjouir, en cherchant on trouve toujours.

  • Elisabeth Filhol - Bois II

    Cela faisait un moment que je me trouvais perdue dans mes lectures. Perdue au sens où rien récemment ne m’avait conduite à m’asseoir sur une chaise, à regarder devant moi et à me trouver incroyablement chanceuse d’avoir pu lire telles lignes. Je ne parle pas d’un livre qui aurait changé ma vie, pour reprendre l’antienne favorite de François Busnel, mais simplement d’un livre qui me remette avec fracas au cœur de l’essentiel.

    En début de semaine j’ai eu une de ces claques littéraire, plus qu’une claque un truc froid et coupant, qui vient trancher à vif dans la monotonie du jour. Je vais arrêter là avec les métaphores vaseuses, mais ce n’est pas par vice : le fait est que j’ai du mal à exprimer ce que je ressens de cette lecture sans y recourir.

    Alors, ce livre me direz-vous ? Bois II par Elisabeth Filhol.

    Elisabeth filhol, éditions p o l , littérature, industrie, économie, mondialisation,

    Elisabeth filhol, éditions p o l , littérature, industrie, économie, mondialisation,

     

    Un sujet âpre : après une énième reprise, un site industriel n’en finit pas de péricliter. Les ouvriers de l’usine, simples lignes sur un plan de licenciement, entament une grève qui s’opère dans un contexte de violence économique que l’on connaît bien maintenant. Le roman va raconter un instant de révolte ouvrière, la séquestration du patron par ses salariés, dans un contexte de négociation difficile. On oublie bien vite qu’avec le vocabulaire orwellien que nous sert la gauche la plus infidèle à ses principes, un plan de préservation de l’emploi, ou un plan social, ne reste jamais qu’un plan de licenciement massif, qui laissera sur le carreau des hommes et des femmes.

    Elisabeth Filhol raconte l’histoire d’une usine, à travers son fondateur historique, comment cette histoire ancrée dans un terroir se mêle à l’évolution de l’économie mondialisée, comment d’une entreprise familiale on arrive à la dépersonnalisation totale des rapports de travail, à une véritable déshumanisation. Elle nous raconte l’histoire d’hommes et de femmes inscrits dans une histoire économique locale, pris dans la tourmente de la finance.

    L’obsession financière prend largement le bas sur le projet d’un tissu économico-industriel. Le changement n’est pas pour maintenant. C’est un peu la même peste qui atteint la société dans son ensemble, quelque soit le domaine : on forme encore des juristes, des ingénieurs, des pharmaciens, des géographes, que sais-je encore, mais le fait qu’à tous, de plus en plus, on ne demandera pas d’avoir une vision, un projet, mais de faire du commerce, du marketing, de la comm’, de la vente, du chiffre. Et c’est exactement ce que représente Mangin, le patron du roman : au départ, ingénieur, homme de projet, de réalisation, il se mue en investisseur avec sa calculette. Et c’est ce que refusent les grévistes du roman : n’être que des lignes comptables.

    Elisabeth filhol, éditions p o l , littérature, industrie, économie, mondialisation,

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    Il y aurait encore beaucoup à dire de ce roman, mais autant le lire et vous faire votre opinion, je ne peux que vous y encourager. Je suis ressortie de cette lecture très pessimiste, mais avec une volonté paradoxalement plus raffermie.

    Elisabeth Filhol – Bois II – P.O.L